Chapitre 8 : Une année de douleur et de souffrance.

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Après l'enterrement de Frédéric, David avait appelé à nouveau le commissariat pour obtenir des informations sur l'enquête criminelle liée au meurtre de son père.

- Bonsoir, je suis David SEIDEL et j'aimerais parler au commissaire Hoffman. C'est urgent!

- Ne quittez pas, répondit la femme de l'accueil. Je vais le chercher. David attendit un long moment pour obtenir cette réponse lamentable. Il est sur le terrain en train de diriger une opération.

- Ce n'est pas possible, j'essaie de le joindre depuis un moment. Je voudrais aussi signaler la disparition étrange de ma femme. Je n'ai plus de nouvelles d'elle depuis trois jours.

- Monsieur, votre femme est majeure. Il ne s'agit pas d'une fugue, c'est une disparition volontaire. On ne peut rien faire pour ça.

Hors de lui, David répondit :

- Quoi? Comment ça VOLONTAIRE .Vous vous moquez de moi! Elle était heureuse avec moi, c'est la mère de ma fille, c'est une maman! Elle n'aurait pas disparu dans la nature sans explication! Si vous ou votre commissaire vous ne bougez pas, moi je le ferai.

- Calmez-vous Mons.... . La policière n'eut pas le temps de finir sa phrase, David excédé et en proie à une vive colère avait raccroché le combiné téléphonique.

Une semaine s'écoula sans que personne au commissariat ne contacte David pour l'informer des progrès de l'enquête ou pour Lisa. Et pour cause, le commissaire Hoffman faisait tout pour enterrer l'affaire en dissimulant les preuves matérielles et ayant détruit le procès verbal de Lisa, il ne restait plus de trace de son passage au poste de police. Retroussant ses manches, avec l'aide de ses beaux-parents,(Laura ne pouvait pas l'aider car elle était devenue dépressive et était dans une maison de repos), il avait parcouru de long en large Berlin et ses alentours. Ils avaient placardé la photographie de Lisa souriante au mariage avec cette phrase Avez-vous vu cette femme? Si oui, contactez-moi à ce numéro... . La moindre information que vous ayez sera récompensée. Suite à cet appel désespéré, il avait reçu de nombreux coups de téléphone mais en général des détraqués qui lui disaient des horreurs :

- Oui, j'ai retrouvé votre femme, elle est dans mon lit ou encore je l'ai tué, elle me posait trop de problèmes.

Si David n'avait pas eu Dana à s'occuper, il aurait plongé dans un profond désespoir dont il ne se serait pas relevé. Sa petite fille faisait de nombreux cauchemars dans lesquels elle voyait sa maman se faire tuer sous ses yeux. Elle pleurait sans arrêt réclamant sa maman et face à cette demande, David était désarmé! Que pouvait-il lu dire! Lui-même était dans un état émotionnel impossible à décrire. Pour ne pas sombrer davantage dans ce gouffre, il s'était plongé dans le travail à Kérima. Depuis que Lisa avait disparu, son bureau se remplissait de dossiers à traiter. David avait refusé que quelqu'un d'autre remplace sa femme à ce poste, il avait affirmé haut et fort qu'il se chargeait des dossiers de Lisa. Il était épuisé ce qui lui permettait d'oublier un peu sa souffrance la journée. Mais dès qu'il rentrait chez lui dans cette maison ô combien silencieuse, il se jetait sur son répondeur pour écouter ses messages. A chaque fois, il constatait le même résultat. Rien pas un signe de Lisa, pas une seule avancée dans l'enquête.

Un soir, deux semaines après, fatigué au possible, il ne put retenir sa colère et sa frustration, il jeta le téléphone contre le mur de la chambre de la baby-sitter ce qui réveilla Gwen qui dormait paisiblement. Les cheveux en bataille, elle ouvrit la porte.

- Monsieur Seidel. Que se passe t-il? J'ai entendu un bruit violent.

- Excusez-moi. Je ne voulais pas ... Ce n'est rien! Allez vous recoucher!

- Vous allez bien? Quelle question idiote, Gwen , bien sur que non. Tu aurais du tourner sept fois ta langue dans ta bouche ! Il était dévasté par la perte de son père, la détresse de sa mère et l'absence douloureuse de Lisa. Jamais on avait vu un homme qui avait tout pour être heureux être aussi désespéré! Sa femme lui manquait atrocement, il ne pouvait pas l'abandonner.

- Je vais monter. Bonne nuit, Gwen

- Bonne nuit Monsieur Seidel. Elle referma la porte doucement derrière elle.

Las, David ramassa le téléphone et se dirigea vers les escaliers. Alors qu'il montait les escaliers un à un, il se remémora la fois où il avait pris Lisa dans les bras pour lui faire franchir le seuil de la maison. Lisa, le visage radieux, les yeux bleus azur pétillants lui avait demandé :

- Qu'est-ce que tu fais David?

- C'est la tradition, je dois te faire visiter les lieux, bienvenue dans notre nouvelle demeure, Madame Seidel. Lisa au comble du bonheur, lui avait répondu avec son sourire si charmant.

- Heureusement que ta femme a perdu du poids sinon on serait déjà tombés dans les escaliers.

- Et si on allait inaugurer la chambre à coucher! dit David d'un sourire coquin.

- Et tu voudrais faire quoi dans la chambre? On n'a même pas installé un seul meuble.

- Que peuvent faire un homme aussi séduisant et irrésistible que moi et une femme aussi magnifique et charmante que toi ensembles?

- Du ménage! répondit Lisa et elle se mit à sourire.

En plongeant dans son regard ténébreux, elle put lire le désir de son mari. Alors, David l'embrassa tendrement tout d'abord cherchant la langue de Lisa. Les deux langues se mêlèrent intensément et le baiser devient passionné, tous les deux étaient tenaillées par un désir d'unir leurs corps à jamais. Ils arrivèrent en haut devant la porte de leur chambre et David déposa Lisa tendrement tout en ne quittant pas ses lèvres douces et sucrées. Cette nuit-là, ils firent l'amour intensément sur le sol nu et poussiéreux mais ils étaient dans un autre univers, celui du plaisir charnel. Ils restèrent comme ça corps contre corps enlacés ne formant pus qu'un seul être.

A ce souvenir, David dut s'appuyer contre la rambarde de l'escalier. Ah mon dieu, tu me manques Lisa! Je t'en prie! Reviens, j'ai besoin de toi, de te toucher. Fais moi un signe, je t'en supplie! Alors qu'il prononçait ses mots de supplication, les pleurs d'une petite fille dans son sommeil l'interpella. Il alla dans la chambre de sa petite fille que Lisa avait entièrement décorée par ses soins. Il se pencha sur le lit de Dana et la prit dans ses bras. Chut mon ange. Papa est là. La veilleuse s'était éteinte! Depuis que Lisa n'était plus là, Dana ne supportait pas de rester dans le noir total. David avec Dana dans les bras vint s'assoir dans le rocking-chair et la berça doucement. Épuisée, elle se rendormit réconfortée par la chaleur du corps de son papa. Ne voulant pas retrouver son lit vide , il décida de dormir dans la chambre de Dana. Dans son sommeil, David murmura: Lisa, je te retrouverais quoi qu'il m'en coûte!

Ainsi, une année s'était écoulée de souffrance et de douleur. Toute la famille, les Seidel ainsi que les Plenske subissait l'absence de Frédéric et de Lisa en s'efforçant de trouver des moyens pour surmonter leur peine. On ne sait comment mais David réussissait tant bien que mal à surmonter sa douleur pour le bien de sa petite fille. Elle ressemblait à sa mère, les cheveux blonds et les yeux bleus lui appartenaient. Ces deux êtres endormis formaient un tableau touchant et émouvant mais il manquait quelqu'un dans cette peinture, une femme blonde elle aussi aurait du se tenir à coté d'eux, auprès de l'homme qu'elle aimait plus que tout au monde.


Une histoire d'amour contrariéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant