Une histoire d'amour contrariée

Chapitre 33 : Un retour en Allemagne obligé.

Les deux jours à l'hôpital avait accordé à Lisa et David un moment de répit avec Alexandre qui était un bébé très calme. Il passait son temps à dormir, la maman devait à chaque fois le réveiller pour lui donner le biberon. Il semblait déjà très différent de sa soeur qui à la naissance n'avait pas arrêté de pleurer réclamant sans cesse à boire. Ses deux parents ne cessaient d'observer le moindre mouvement de leur bébé qui avait failli ne pas venir au monde. Dans la chambre d'hôpital, le silence régnait comme si David et Lisa ne voulaient pas briser la magie de ce moment partagé. Ils n'étaient que tous les trois , cela leur suffisait amplement même si Dana leur manquait inexorablement. Les seules visites qu'ils reçurent furent celles des infirmières , elle ne pouvait téléphoner à Céline car elle verrait David et alors voudrait savoir davantage sur David. Elle aurait deviner les liens unissant Lisa à David.

Le deuxième jour, quelqu'un frappa doucement à la porte de la chambre et interrompit un moment complice entre David et Lisa. Il s'agissait d'une photographe qui venait proposer ses services aux jeunes parents pour immortaliser cette naissance. Le jeune homme aidait alors Lisa à se lever de son lit, elle alla se recoiffer dans la salle de bain et revint s'asseoir sur le lit; Tandis que la professionnelle réglait son appareil, David alla chercher Alexandre qui dormait à poing fermé dans son berceau. Le berçant tout doucement, il donna leur bébé à Lisa et s'assit à côté d'elle en lui tenant la taille. Lisa appuya sa tête sur l'épaule de David et tous les deux très heureux sourirent à l'objectif. Ce fut rapide pour la photographie, elle leur donna les informations concernant l'envoi des photos et s'en alla aussi discrètement qu'elle était venue à la recherche sans doute d'une autre famille qui venait de connaître le même bonheur que ce couple si attendrissant avec leur petit garçon. Cette journée s'écoula dans la douceur et la tendresse.

A la fin de cette journée, une fois tout préparé, le couple sortit de la chambre et avait hâte d'abandonner ce lieu. Alexandre dans les bras de sa maman dormait toujours. Ils allaient quitter l'hôpital lorsqu'une tête familière apparut dans leur champ de vision. David et Lisa échangèrent un regard de déception et de frustration, le lieutenant Zander avait fait le déplacement de Berlin accompagné d'un de ses acolytes. Décidément, durant tout ce temps de séparation, il y avait toujours eu une personne qui était venue s'incruster dans leur histoire d'amour. Ils les invitèrent à le rejoindre dans une ford mondéo spécialement louée pour ce jour qui les emmena dans la rue de la banlieue parisienne. Le policier prit un moment pour analyser les lieux et lorsqu'il constata que rien n'était à signaler, alla ouvrir la portière de la voiture. Fatiguée et contrariée, la jeune femme descendit concentrant son attention sur le bébé, elle fut suivie de David qui portait les bagages escorté lui-même du lieutenant Zander. Lorsqu'ils se retrouvèrent dans cette rue où le drame venait de se passer, David et Lisa ne purent s'empêcher d'avoir un haut le coeur. Quant au lieutenant, il eut une pensée pour son collègue abattu par ce tueur, ce n'était pas qu'un simple collègue pour lui, c'était un ami qui avait une femme et deux enfants à Berlin en deuil aujourd'hui.

Dissimulant sa peine, il entra dans l'immeuble et les quatre personnes montèrent dans l'appartement de la jeune femme. Pour Alexandre, il était grand temps de rentrer car il commençait à se réveiller tenaillé par la faim. Lisa demanda à David de lui passer le biberon qui se trouvait dans la poche de devant du sac bleu. Après le lui avoir donné, il déposa le reste des affaires à côté de la table de salon. Du regard, il fit le tour des lieux, il s'était de nombreuses fois imaginer l'endroit où elle habitait et jamais il n'aurait pensé qu'elle vivait ici. Cet intérieur était si froid et si impersonnel, rien dans cet appartement rappelait la présence de sa femme. Il comprit à quel point elle se sentait seule sans eux et apparemment elle s'était renfermée oubliant de vivre. Le contraste entre cet appartement et leur maison berlinoise était saisissant. Lui aussi pendant tout ce temps avait oublié de vivre évitant de se laisser engloutir par sa tristesse et sa peine de les avoir perdu mais au moins il avait pu se ressourcer auprès de leur fille dans leur maison si chaleureuse et si aimante.