Chapitre 7 : Deux vies à jamais transformées.

241 3 0
                                    

La cérémonie de l'enterrement toucha à sa fin, David demanda à Kim de raccompagner leur mère à la villa Seidel. Quant à Dana, Yvonne proposa à David de s'en occuper le temps qu'il puisse adresser un dernier adieu à son père. Prenant la petite dans les bras, celle-ci lui dit avec des sanglots:

- Je veux rester avec Papa et Papi Fred!! Se débattant, Dana ajouta: Laisse-moi Tata Yvonne! Papa!! Je veux Maman! David vint réconforter sa petite fille. Écoute ma puce, il faut que je reste un peu encore et après je viendrais te chercher promis. En plus tu verras Barbara! Allez mon cœur. Il l'embrassa sur le front et fit signe à Yvonne de l'emmener avant qu'il ne s'effondre. Avant de partir, Max ne put dire qu'à son meilleur ami :

- Je suis sincèrement désolé, David. Ils se prirent dans les bras pendant un petit moment.

- Merci Max, pour tout. Sur ces quelques mots, son meilleur ami s'éloigna en direction de sa voiture, Yvonne se trouvait à l'arrière du véhicule déjà et essayait de calmer Dana qui pleurait. Je veux ma Maman!!! dit la petite fille en regardant sa tante. Oui je sais mon ange! Nous voulons aussi que ta maman revienne! Lisa mais où es-tu? pensa Yvonne à sa meilleure amie. A ce moment-la elle sentit le poids d'une petite tête sur son bras car Dana n'en pouvait plus. Elle s'était endormie.

- Max, dépêche toi! Rentrons à la maison.

Devant le cercueil de son père, David repensait à tous les moments partagés avec son père : ses premières bonnes notes, son diplôme, ses premiers chagrins et ses disputes à cause de ses multiples frasques mais aussi ses bonheurs. Il se souvenait de la joie immense de Frédéric lors de son mariage avec Lisa et de la fierté lors de la naissance de la petite-fille. Ses mots exacts avaient été : Je t'aime mon fils et je suis tellement fier de ton parcours , tu as trouvé la plus magnifique des femmes. Lisa est et a été toujours la femme qu'il te fallait. Lorsqu'il avait pris Dana dans ses bras pour la première fois, il avait dit : tu as le même nez que ton papa . J'espère que tu rendras ton père aussi fier que je le suis en ce moment! Bienvenue mon ange dans la famille Seidel.

- Je regrette , Papa, de ne pas t'avoir assez dit Je t'aime et de ne pas avoir compris que tu voulais le meilleur pour moi. De sa main, il essuya les larmes qui coulaient le long de son visage. Je te jure que je m'occuperais bien de Maman et de Kim. Jamais il n'avait été aussi malheureux! Son père avait quitté ce monde d'une mort violente et soudaine et le meurtrier courait toujours dans la nature. Sa femme avait disparu depuis trois jours sans donner de nouvelles à personne même pas à ses parents. Lisa avait-elle connu le même sort que Frédéric? Était-elle allongée sur un tiroir froid d'une morgue! Non, il fallait enlever ces pensées de sa tête! Non et si elle était morte! Papa, Lisa! C'en était trop pour le jeune homme! Il s'accroupit, se mit à genoux et resta dans cette position fœtale devant le cercueil marron qui était recouvert de fleurs blanches.

Au même moment, au même endroit, un homme reconnaissable à son bouc se délectait de ce spectacle! Caché derrière la tombe de son père adoptif, Richard VON BRAHMBERG était au paradis. Il avait envie de profiter du malheur de son pire ennemi jusqu'au bout. Mais il se fit une raison, il ne fallait pas qu'il s'attarde pus longtemps. A reculons, il s'éloigna de la tombe de ses deux pères dont celle de son père biologique à qui il avait causé sa mort.

- Souffre bien, David! Tu vas en baver et si tu savais que je suis la raison pour laquelle ton épouvantail de femme a disparu, tu serais soulagé. Mais non, tu vas devenir fou à en crever! Quel dommage! j'ai presque de la peine pour toi!! Oh, qui croirait ça! Pas moi se dit-il en étouffant son rire démoniaque. Comme un fantôme malfaisant, il sut s'en aller sans faire aucun bruit.

Enfin, après un bon moment, David se redressa pour regarder l'inscription de la pierre tombale et alors il rêva que Lisa arrivait derrière lui et qu'elle lui enserrait la taille. Elle l'embrasserait doucement dans le cou et lui dirait ces mots tendres

- Chut, mon amour, je suis là! Tout va aller mieux, je t'aime David! Je ne te laisserais jamais tout seul! Tu es ma raison de vivre, toi et Dana! Je resterais pour le meilleur et le pire, tu te souviens? On se l'ai promis! Puis elle effleurait ses lèvres et déposait un baiser remplie d'amour sur ses lèvres douces.

Et soudain, il revint à la réalité, non il était seul dans le cimetière! Comment sa vie avait-elle pu virer au cauchemar à un tel point! N'avait-il pas assez subi d'événements traumatisants! Pourquoi, mon dieu, vous vous acharnez sur moi et sur ma famille! Ai-je fait du mal dans une vie antérieure pour être puni aujourd'hui! La colère et la tristesse le submergèrent à nouveau et des larmes coulèrent à nouveau sur son visage. Il se baissa alors pour prendre une poignée de terre fraîche et la versa lentement sur le cercueil de Frédéric.

- Adieu Papa! Repose en paix! Je t'aime et je t'aimerais toute ma vie. Sur ces dernières paroles d'un fils à son père, le jeune homme le visage abattu, ses yeux sombres remplis de chagrin et rougis par les larmes versés, se retourna rejoignant la berline garée sur le chemin goudronné. La nuit commençait à tomber sur le cimetière berlinois, il ne s'était pas rendu compte du temps écoulé c'était comme si il s'était arrêté pour lui. Il monta dans la voiture et partit chercher sa petite fille qui devait dormir à cette heure épuisée elle aussi. Leur vie serait à jamais transformée par la douleur et la perte de deux êtres aimés.

Dans un appartement à la frontière franco-allemande, une jeune femme au cœur brisé allait elle aussi subir un transformation radicale vis-a vis de son aspect physique. Ça y est, elle était méconnaissable, personne ne pourrait faire le rapprochement entre la personne qui se tenait face au miroir et Lisa Seidel., Lisa était morte faisant place à une femme froide et morte à l'intérieur. Ils avaient repris la voiture en direction d'une adresse inconnue, d'un nouveau pays et d'une nouvelle langue. Son interlocuteur n'avait rien voulu lui dire pas avant d'être sur place.

Ils roulèrent longtemps, longtemps parcourant des kilomètres et des kilomètres. Lisa avait essayé de se repérer, tout ce qu'elle pouvait dire c'est qu'elle n'était plus à Berlin et qu'elle ne reconnaissait même pas les alentours. Épuisée de douleur et de fatigue, elle s'endormit , la tête appuyée contre la vitre teintée de la voiture. Elle ne vit pas un détail important, un panneau indiquait

Bienvenue en France, vous entrez sur les autoroutes françaises. Bonne route!

Une histoire d'amour contrariéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant