Chapitre 12

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On a fait l'amour puis on s'est endormi dans les bras l'un de l'autre. Je me sentais bien, serein. Je me sens toujours bien quand Marina est dans mes bras.

C'est elle qui m'a réveillé pour aller manger les religieuses au chocolat. Mais après ma nuit blanche j'avais aucune envie de me lever. Elle m'a balancé un coussin, je lui ai renvoyé. Elle a recommencé. J'ai capitulé et je me suis levé.

En prenant le petit déjeuner je lui ai raconté ma conversation avec Simon.

— Ta mère devait bien l'aimer.

Je l'ai regardée et elle a ajouté.

— Si elle t'a appelé comme lui c'est que ça s'est pas trop mal terminé.

J'ai hoché la tête. Elle a continué le fil de ses pensées.

— Ou alors il est mort.

Ça, j'y avais jamais pensé.

— La tradition c'est de donner le prénom des morts aux bébés...

J'étais au courant, c'est comme ça que je me suis retrouvé pote à Yavné avec un Edmond et un Mardochée. À 12 ans, quand tu t'appelles Edmond t'as un peu l'air con.

J'ai réfléchi à ce que venait de dire Marina. J'avais jamais envisagé l'idée que mon père puisse être décédé. Dans ce cas pourquoi ma mère m'en a jamais parlé ?

— Tu crois qu'il est mort ?

Marina m'a fixé en essayant de savoir ce que j'étais en train d'espérer.

— J'en sais rien Asher, ou ta mère voulait juste que tu ais quelque chose de lui...

Elle avait pas tort. Je ne pouvais pas croire que mon père soit mort. Ça voudrait dire que comme père j'aurais plus eut que ce con de Simon...

— Tu connais du monde en Israël ?

Marina a hoché la tête. Elle m'a parlé de son oncle, le frère de son père, diamantaire à Tel Aviv.

Je ne savais pas qu'elle avait de la famille.

— Pourquoi il ne s'est pas occupé de toi ?

Elle a sourit et m'a dit que son oncle était un peu déphasé, et à part kiffer...

— Je peux toujours l'appeler...

J'ai approuvé. Je ne connaissais personne en Israël, je ne savais même pas que ma mère avait vécu là-bas.

J'étais pas con, je me faisais pas d'illusions. Je me doutais bien que ça serait compliqué de retrouver quelqu'un dans un pays de neuf millions d'habitants, surtout en ayant qu'un prénom.

Marina s'est occupée de sa mère, puis on est sortis se balader sur la Canebière. Il faisait beau, presque chaud, les Marseillais flanaient. Marina m'avait pris le bras et levait les yeux vers le ciel bleu.

On a finit à la terrasse d'un café du Vieux-Port. J'ai commandé un expresso alors que Marina hésitait entre un diabolo et un mojito.

— T'as parlé à ta mère ?

J'ai secoué la tête. C'était la dernière chose que j'avais envie de faire, mais c'était la première que je devais faire.

En fin d'après-midi Marina m'a demandé si je voulais dormir chez elle. J'ai répondu oui, forcément. Elle m'a dit d'aller chercher mes affaires de cours pour le lendemain, et d'en profiter pour parler à ma mère.

Elle est retournée chez elle et moi j'ai pris le bus pour la Corniche. C'est le quartier friqué à Marseille, donc forcément c'est où Simon a décidé d'habiter. C'est loin du centre, c'est mort, il n'y a que la vue et encore... Bref ça plaît à Simon.

Quand je suis rentré, la maison était vide à l'exception de Yaelle, en short sur un transat au bord de la piscine. Elle lisait un livre. Je suis monté dans ma chambre récupérer mon sac de cours. Après réflexion j'ai pris une douche et je me suis changé.

Quand je suis redescendu ma mère venait de rentrer de je sais pas où avec Johanna. Elle m'a sourit. Ça fait des années que son sourire me donne froid dans le dos. J'ai l'impression d'y lire tout le mal que lui fait Simon, toutes ces désillusions. Je dois être la première. Sans moi elle n'aurait sûrement pas été obligée d'épouser ce con de Simon...

— Tu manges avec nous Asher ?

J'ai secoué la tête, j'avais mon sac et qu'une seule envie, sortir de cette baraque que je déteste et rejoindre Marina. J'en avais au moins pour une demie heure de trajet.

Ma mère a hoché la tête, son sourire avait l'air encore plus faux, j'ai baissé les yeux tellement elle me faisait froid dans le dos.

— Bonne soirée alors...

J'ai eut du mal à avaler ma salive, je suis parti sans rien dire, de toute façon il n'y avait rien à dire.

J'ai pas réussi à franchir le portail, pour la première fois quelque chose m'a retenu alors que d'habitude je me barre sans regarder derrière moi.

J'avais un SMS de Marina.

N'oublie pas de parler à ta mère 💖

J'ai soupiré. J'avais aucune envie de rerentrer dans cette maison et de me retrouver une nouvelle fois face à elle. Mais d'un autre côté j'avais pas vraiment le choix.

Je pesais mentalement le pour et le contre quand Simon est arrivé au volant de superbe Porsche Cayenne. J'ai pas pu m'empêcher d'admirer cette caisse de toute beauté. Ça m'a donné une idée.

Simon s'est garé devant la maison et est passé devant moi sans osé me regarder.

— Sympa ta caisse Simon.

Il a sursauté et s'est retourné. J'ai vu dans ses yeux qu'il se demandait ce que je foutais là. Je me suis planté devant lui et j'ai embrayé.

— Tu sais ce que tu vas faire ?

Il a émis un pathétique non qui ressemblait plus à un couinement qu'à une réponse.

— Tu vas me trouver le nom de famille de mon père, sinon dans deux jours tout Marseille est au courant pour ta pute.

J'ai sorti mon téléphone, un Samsung que je me suis acheté en vendant du shit avec Nolan après que Simon m'ai confisqué l'iPhone qu'il m'avait offert pour mon anniversaire. Je l'aurais eu quatre jours ce portable...

— Ca prend des supers photos ce truc là.

C'était du bluff, j'avais aucune photo compromettante mais ça a fonctionné, il a changé de couleur et hoché la tête.

— Je vais essayé...

J'ai pouffé, il a bégayé. Je lui ait arraché ses clés de voiture des mains.

— T'as intérêt à trouver.

J'ai fait trois pas vers la voiture et j'ai appuyé sur le bouton de déverrouillage de la Porsche. Il a percuté que je venais de lui piquer ses clés.

— Asher...

Je me suis retourné et il a flippé.

— Tu veux que j'aille lui dire tout de suite pour ta pute ?

Si Dieu croit en toi... [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant