Chapitre 17

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J'ai mangé un Kebab bien gras comme je les aime. Le gars m'a pris pour un Algérien et m'a parlé Arabe... Forcément j'ai pas capté grand chose, même si à force de traîner dans Marseille avec des types pas fréquentables selon les critères de Simon, j'ai finis par comprendre quelques trucs.

Ensuite Marina m'a appelé, elle avait bientôt finit sa journée. Il lui restait une heure et moi j'ai ouvert le GPS parce que j'étais un peu paumé.

Je me suis marré, j'étais juste à côté de Yavné, je devais même passer devant pour aller à l'IUT de Marina. J'ai jamais compris comment elle avait fait pour rester sept ans dans ce bahut et adorer aller là bas tous les jours. Je ne comprends pas non plus comment personne ne s'est rendu compte pendant trois ans que sa mère ne pouvait pas s'occuper d'elle. À croire que jamais personne n'a téléphoner chez elle, à croire qu'aucun prof n'a jamais voulu rencontrer ses parents.

Yavné, c'est loin d'être un lycée de ZEP, bien au contraire, c'est privé, exigeant... Je me suis rendu compte que je ne savais même pas comment Marina s'était débrouillée pour payer les frais de scolarité.

Je me suis garé devant son IUT. Marina est brillante, sur tous les plans. Elle a eu son bac ES avec mention très bien, tout en gérant sa maison et sa mère au quotidien.

J'ai pas pu m'empêcher de sourire quand je l'ai vu sortir au milieu d'un groupe de filles, en plus d'être intellectuellement brillante, elle l'est aussi physiquement.

J'ai souris de la tête qu'on fait les copines de Marina en la voyant se diriger vers la Porsche Cayenne de Simon.

Elle m'a embrassé.

— Je suis désolée...

Je souriais.

— Elles vont pas s'en remettre tes potes.

Elle s'est marré.

— Ça t'embête de déposer Julia, la pauvre elle en a pour des heures en métro et en bus...

À n'importe qui d'autre j'aurais répondu que j'étais pas chauffeur Uber.

— Ok.

Marina ne m'a jamais présenté ses amies, et je ne lui ait jamais présenté les miens. Elle a ouvert la fenêtre.

— Julia, on te ramène ?

Ladite Julia a paru ravie et est montée à l'arrière.

— Salut.

Elle me souriait, tout en lançant des oeillades à Marina.

— Salut.

J'ai démarré. Marina et Julia parlaient de leur cours.

— T'habite où ?

— À la Corniche.

Je me suis mordu l'intérieur de la bouche. Brillante mais aussi maligne, la Marina. On a déposer sa pote qui habitait à deux rues de chez Simon.

— Comme on est là tu pourrais en profiter pour lui rendre la voiture à Simon.

— Tu m'as piégé ?

Elle m'a regardé avec son sourire qui me fait craquer, et elle le sait.

— Ouais.

Elle se marrait. Je me suis arrêté n'importe comment, en double file. Je rigolais pas.

— Marina...

— T'es fâché ?

J'ai secoué la tête, j'étais pas fâché, juste préoccupé.

— Faut qu'on emmène ta mère voir un médecin. Je sais pas comment tu as fait pour avoir des ordonnances pour les médocs mais...

Elle avait les larmes aux yeux. Elle s'est détachée et  je l'ai serrée contre moi. Elle tremblait. Je l'aimais.

— Tu as raison Asher...

Jai hoché la tête, ses larmes s'étaient mise à couler.

— C'est qui son médecin ?

Elle a secoué la tête.

— Je sais où il faut aller...

J'ai hoché la tête en lui caressant les cheveux.

Elle ajouté entre deux sanglots.

— Ça fait longtemps que j'aurais dû l'emmener...

J'ai redémarré. Elle s'est rattachée. Je me suis garé devant une boulangerie pâtisserie. Elle n'a rien dit quand je suis sorti ni quand je revenu du magasin. J'ai redémarré et j'ai quitté la Corniche. On s'est arrêté près de la mer. Marina a séché ses larmes.

— Tiens.

Elle a ouvert le carton de la pâtisserie et elle a sourit.

— Asher...

Deux religieuses, une au chocolat et une au café.

— Merci.

Elle m'a embrassé, pas un petit bisou de rien du tout, un vrai baiser, comme si on était seuls tous les deux.

— Je t'aime Asher... Vraiment...

J'ai hoché la tête, et je lui ai caressé la joue.

On a mangé les gâteaux en regardant l'immense étendue d'eau bleue qui disparaissait à l'horizon.

Après ça, Marina ne m'a plus demandé de rendre la voiture à Simon. On est rentrés chez elle. Elle s'est mise à tourner en rond alors que d'habitude elle à toujours un truc à réviser, nettoyer ou cuisiner.

Je me suis affalé sur le canapé et j'ai ouvert les bras pour qu'elle me rejoigne. Elle a finit par s'assoir à côté de moi.

— On va emmener ma mère... Aux urgences psychiatriques...

Elle s'est remise à pleurer. Je l'ai serrée contre moi.

— Je vais pas y arriver Asher...

J'ai pris son visage dans mes mains, je l'ai regardée, embrassée.

— On pourra aller la voir, ça va sûrement être mieux pour elle. Les gens là bas c'est leur boulot.

Elle a hoché la tête, mais je savais qu'elle n'était pas complétement convaincue... Elle s'est levée.

— On y va.

J'ai halluciné.

— Maintenant ?

Elle a hoché la tête et est rentrée dans la chambre de sa mère qui s'est mise à raconter n'importe quoi. Elle parlait de Raphaël, le père de Marina. Moi, je regardais la photo qui est posée sur l'étagère à côté du canapé dans un petit cadre. Marina petite avec ses parents à Tel Aviv. Som père avait l'air super sympa, sa mère ressemble beaucoup à Marina, enfin c'est Marina qui lui ressemble, vous avez compris quoi...

Elle est ressorti de la chambre de sa mère avec une valise.

— Asher est-ce que tu peux mettre ça dans la voiture ?

J'ai hoché la tête et je suis descendu mettre la valise dans le coffre. Marina est arrivé cinq minutes après avec sa mère. Elle l'a installée derrière avant de vérifier des papiers.

— Sa carte d'identité est périmée tu crois que c'est grave ?

J'en avais aucune idée. Je me suis installé au volant pendant que Marina rentrais l'adresse dans le GPS.

— Raphaël tu n'as pas oublié les billets ? Ça serait bête de rater l'avion.

La mère de Marina s'adressait à moi, enfin à moi... Au père de Marina qui après s'être réincarné en fauteuil de salon semblait être revenu à la vie en tant que siège en cuir de Porsche Cayenne.

Si Dieu croit en toi... [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant