Épilogue

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Deux ans plus tard

Je n'entends plus les voix, le bruit autour de moi. Je me concentre sur la surface bleue de la piscine.

Je suis debout, sur le plot 4.

Un coup de feu.

Je plonge, le monde autour de moi disparait encore un peu plus. Un seul but. Une seule raison de relever la tête pour prendre un peu d'air pour respirer.

Un demi tour sous l'eau, contre le mur, quelques mouvements de bras.

Je reprends mon souffle avant de réaliser.

Les tribunes ornées d'un drapeau bleu et blanc que je connais bien. Tout le monde est debout. Le son me revient d'un coup.

Je sort de l'eau, j'enlève mes lunettes, on me tend un peignoir.

Putain.

Les hauts parleurs hurlent un truc en anglais. Je m'approche des tribunes.

— Asher !

Marina m'enlace, indifférente au fait que je sois trempé.

Les trois mots qu'elle prononce avant de m'embrasser me font prendre conscience que j'ai pas rêvé.

— T'as gagné !

Mon entraîneur me tire vers le bord du bassin. Le podium. Une forêt de micro, des caméras du monde entier.

Je monte sur la première marche, réalisant enfin que je viens gagner la finale du 100 mètres nage libre des JO de Tokyo.

La médaille, les fleurs. J'aime toujours pas les embrassades mais je fais un effort.

Une journaliste me demande ce que ça fait d'être le premier israélien à gagner la médaille d'or au cent mètres nage libre.

— C'est sympa.

Tout le monde se marre. Je croise le regard d'Angeli. Il est là bien sûr, dans les tribunes VIP. Il accompagne un gars que je connais pas, et qui a finit 5e.

Je vois bien que ça l'emmerde que j'ai pas nagé pour l'équipe de France. Il aurait été à la place de mon coach à me féliciter.

Après avoir retrouvé mon père, j'avais pris une décision. Quitter Marseille, quitter la France. M'installer en Israël.

Marina voulait pas laisser sa mère en France. Moi, je voulais pas laisser Marina. Finalement, elle est venue avec moi. Elle faisait des allers-retours Tel Aviv Marseille tous les mois.

Moi, je me rappellerais toujours du jour où j'ai passé la porte de la maison de Simon après être rentré de Tel Aviv, juste après avoir retrouvé mon père. J'avais disparu pendant plusieurs semaines. Ma mère s'était inquiété. Simon lui avait confié que j'étais en train de mal tourné.

Loupé.

— T'étais où Asher ?

J'ai pas regardé Simon, je me suis planté devant ma mère.

— Asher Meschalam.

Son regard a changé, comme si ces deux mots avaient suffit à fait remonter à la surface des souvenirs qu'elle avait enterré depuis longtemps.

— Asher...

— J'ai retrouvé mon père.

Elle a hoché la tête, les larmes aux yeux.

— Je vais aller vivre là bas...

— Là-bas ?

J'ai acquiescé.

Si Dieu croit en toi... [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant