Chapitre 22

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Quand je suis arrivé chez Marina, elle révisais ses cours sur un transat de la terrasse. Je l'ai regardée un moment avant de m'approcher. Elle a sursauté.

— Tu m'as fait peur Asher.

On a discuté un peu puis elle a replongé dans ses révisions. Mon portable a vibré. Simon. J'ai pas décroché. Il a ressayé. Marina a finit par relever la tête de son cahier et me regarder.

— Simon...

— Répond.

J'ai soupiré avant de décrocher.

— Ouais ?

— Asher, il faut que tu rentre à la maison.

— Non.

Marina me regardait toujours. Ça m'a un peu empêché de raccrocher au nez de Simon.

— Et il faudrait que tu me rendes ma voiture.

— Non..

Simon n'a pas insisté. Il n'était pas vraiment en position.

— Rentre à la maison, j'ai des choses à te dire.

— Vas-y.

J'ai dit ça comme ça, sûrement à cause de Marina. En réalité, j'en avais rien à foutre de ce qu'il pouvait bien avoir à me demander.

— Si tu finis en prison Asher je pourrais rien faire pour toi...

Quoi ?

— Je sais pas avec qui tu traînes ni ce que tu trafiques mais fais pas n'importe quoi.

— Tromper sa femme ça rendre dans la case faire n'importe quoi ?

Il a soupiré. J'ai raccroché. Énervé. J'ai dit à Marina que j'avais un truc à faire et que je revenais dans deux heures. Elle n'a pas posé de questions et a replongé dans ses révisions.

J'ai pris la Porsche de Simon et la direction du quartier de Nolan. Je me suis arrêté en bas de l'immeuble où on avait rencontré le pote de Nolan quelques heures plus tôt. Il y avait deux gars en train de dealer. Enfin, ils étaient plutôt à moitié endormi sur leurs chaises au soleil. Ils m'ont reconnu.

— Il est où votre chef ?

— Qui ?

J'avais aucune idée de comment il s'appelait.

— Le gars de ce matin.

— Nassim ?

— J'imagine.

L'un des deux a sorti son portable, un iPhone flambant neuf, le même que Simon et à appeler le fameux Nassim. Il a dit de le rejoindre dans un bar à chicha du quartier.

— Tu vas trouver ?

Il lorgnait sur ma caisse, j'avais l'impression qu'il aurait pas dit non à un tour en Porsche.

— J'ai un GPS.

J'ai retrouvé le fameux Nassim. Il se devait se prendre pour un gangster de Compton ou un parrain de la mafia, quelque chose comme ça. Il fumait la chicha avec deux meufs sur les genoux. Le même genre que Nolan rencontre en boite de nuit mais version Arabe. Des beurettes quoi.

— Qu'est-ce qui t'amène mon ami ?

— Fast and furious.

On a échangé un regard. Il a viré les deux beurettes qu'il avait sur les genoux.

— T'as changé d'avis ?

— J'avais dit non ?

Il s'est marré.

— C'est quoi ton nom ?

— Asher.

Il a hoché la tête.

— Ton pote, Nolan là, il a pas de couilles, si c'est gros, il flippe.

Je l'ai laissé parler.

— Tu ferais ça tout seul ?

J'ai hoché la tête, j'avais pas envie de me taper un aller retour en Espagne avec Nolan qui peut pas rester assis plus de cinq minutes.

— T'as une meuf ?

— Pourquoi ?

Qu'est-ce que ça pouvait lui foutre ? En plus de la beuh il vend des beurettes ?

— T'as moins de chance de te faire fouiller la caisse à la douane si t'es en couple. Avec des gosses c'est encore mieux.

— J'ai pas de gosses.

— Fais en.

Il fumait son narguilé en se marrant.

— Je vais te trouver ça, une blanche de préférence.

Il s'est retourné vers la table où était allé les deux meufs qu'il avait viré de ses genoux.

— Cindy

Il a claqué des doigts, comme pour appeler un chien. Ou une chienne. La blonde décolorée a accourut.

— Je te présente mon ami Asher.

Elle m'a sourit. Elle aurait été jolie si elle ne s'était pas étalé l'équivalent d'un rayon de Sephora sur le visage.

— Tu vas être gentille avec lui.

Elle s'est assise à côté de moi, beaucoup trop près. Je me suis retenu de la repousser. Elle empestait le parfum capiteux. Je sais pas ce que c'était mais elle en avait mis trop.

— Il va chercher des trucs pour moi à Alméria.

J'avais pas la moindre idée d'où c'était.

— Tu vas aller avec lui.

Elle a hoché la tête. À Alméria avec Cindy, tout un programme...

Nassim a tripoter son portable.

— J'ai une livraison qui arrive mercredi, faudrait que tu fasse la route dans la nuit de mercredi à jeudi.

— C'est combien de temps ?

— Douze heures.

Putain.

— Tu peux partir le mardi et dormir là bas. Elle est toute à toi.

Putain.

Cindy a baissé les yeux. Ça devait être une forme de respect envers son mac.

— Tu pars quand ?

Putain.

— Mardi, en fin d'après-midi.

J'avais aucune idée de ce que je pourrais bien raconter à Marina.

Nassim a acquiescé.

— Tu verra c'est sympa Alméria.

Je suis sorti du bar. Je me sentais bizarre. J'ai conduit un peu au hasard. Il commençait à être tard. Marina devait se demander où j'étais passé. J'aurais pu l'appeler...

J'ai finis par prendre l'autoroute et me retrouver dans les calanques. Il y avait personne. J'ai nagé, longtemps. Sans penser à rien, juste à mes mouvements. Quand j'ai relevé la tête la nuit était tombée.

J'avais pas envie de rentrer chez Marina. En regardant mon portable qui était resté sur la plage, j'avais un message de Nolan.

Ash on sort avec Quentin, tu viens ?

Et le nom du bar. J'avais rien de mieux à faire. J'ai écrit un bref texto à Marina. Histoire qu'elle s'inquiète pas.

Je sors avec des potes, je vais rentrer tard. Bonne nuit.

Je me suis rhabillé et je les ai rejoint dans un bar. Nolan payait tournée sur tournée. Lui et Quentin étaient déjà bien bourrés quand je suis arrivé.

Pour eux, c'était un jeudi soir comme les autres.

Nolan a commencé à raconter à Quentin comment j'avais failli devenir le Pablo Escobar du go fast. J'ai rien dit. Il avait pas besoin de savoir que j'aillais aller à Alméria chercher la merde de Nassim. Avec Cindy sur le siège passager. Ça, ça m'enthousiasmait pas.

Si Dieu croit en toi... [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant