Chapitre 10 : Tout ce que je peux faire

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J'ai l'impression que ma vie ressemble à la rediffusion d'un épisode d'une série quelconque, vu que je me trouve exactement au même endroit où j'étais hier.

Il y a plein d'étudiants et de travailleurs qui déambulent autour de Siam Square, le lieu le plus branché et le plus dynamique de Bangkok. Honnêtement, la chose que je déteste le plus au monde après les serpents, c'est de me retrouver aux alentours de Siam Square, parce que c'est vraiment trop agité à mon goût. Vraiment, si ce n'était pas pour une aussi bonne raison, je ne serais pas venu là.

Mais voilà, j'ai dit au revoir à Phun à peu près une demi-heure auparavant, et depuis, je le suis discrètement. Je peste en silence tout en continuant à le filer. Il n'est pas très loin de moi. Je suis constamment obligé d'esquiver son regard pour qu'il ne me remarque pas. Et vu que je le piste, je peux voir toutes les filles qui gloussent avec leurs copines sur son passage. C'est plutôt amusant. Je n'aurais pas réalisé qu'il avait autant de succès si je ne l'avais pas suivi en douce.

Je continue mon manège jusqu'à ce qu'il arrive à l'endroit où il est supposé rencontrer...sa copine.

Mais il semble qu'Aim ne soit pas encore là. Je scrute Phun alors qu'il entre dans le Starbucks qui vient juste d'ouvrir, à côté du restaurant Pachino. Je le vois distinctement s'installer à une table près des baies vitrées (bon, en fait il y a des baies vitrées partout dans ce restaurant). Je décide alors de faire mine de contempler la vitrine de la boutique Jousse, à côté, pour pouvoir garder un œil sur lui. Lui ne peut pas me voir, il me tourne le dos.

Ça me fiche les nerfs que Phun soit là à lire en attendant Aim. Cette fille force mon ami (qui est malade) à quitter sa maison pour sortir avec elle et elle a le culot d'arriver en retard ? C'est rageant.

Je continue de faire les cent pas devant le magasin au point qu'un vigile finit par me remarquer. Du coup, je décide d'aller m'acheter une boisson à un stand avant de revenir où j'étais. Phun est toujours à l'endroit exact où je l'ai laissé.

Il doit voir sa copine ou est-ce qu'il cherchait juste un nouveau coin pour bouquiner ?

Une demi-heure plus tard, je vois finalement Aim qui entre dans le Starbucks, toujours en uniforme. Heureusement, sa peau brille tellement que je l'aperçois juste à temps pour pouvoir me cacher afin qu'elle ne me voie pas. Je pousse les portes de Jousse comme si j'étais un client (le vigile doit être perplexe étant donné que j'ai déambulé devant la vitrine en long, en large et en travers pendant des lustres avant de finalement entrer). C'était nécessaire cependant, car je sais que mon short bleu ressort autant dans le décor qu'Aim. Les filles du couvent ne mettent jamais longtemps avant de repérer nos uniformes.

Je fais semblant de regarder les vêtements dans la boutique (que des fringues de fille) tout en jetant des coups d'œil de temps en temps dans la direction du couple. En apparence, ils ont tous les deux l'air joyeux. Mais je me souviens bien qu'avant qu'il ne quitte sa maison, la fièvre de Phun était déjà en train de revenir.

C'est pourquoi je suis inquiet à ce point.

J'attends patiemment qu'ils finissent leur café et gâteaux. Ça prend un moment avant qu'ils ne s'en aillent enfin. Les suivre est bien plus simple que les épier tout en restant dans un même endroit. Au moins, je n'aurai pas de vigile qui me regarde bizarrement.

Je suis toujours derrière eux quand ils atteignent la place centrale. Je me souviens qu'Aim voulait acheter des chaussures. En y arrivant moi-même, je suis étonné par le nombre de personnes qui défilent dans cet endroit, il y en a tellement que je commence à craindre que Phun ne tienne pas longtemps. Il y a tant de femmes qui s'arrêtent dans les magasins avant de rentrer chez elles. Et en plus, le chemin pour marcher est déjà étroit à l'origine.

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