Intro

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J'ai une vie personnelle compliquée et honnêtement je ne pensais pas que ça pouvait s'empirer. Pourtant je me retrouve dans une situation assez intéressante.

Je dis intéressante pour ne pas dire de gros mots parce que l'homme avec qui je partage mon quotidien déteste les grossièretés.

Et moi, je le déteste lui.

Je m'appelle Park Jimin, simple étudiant de fac en plein Master Lettres. Je ne suis ni un élève exemplaire, ni un élève populaire. En fait je n'ai tellement rien de spécial que s'en est presque triste. Je mets des jours à retenir et à apprendre des cours que d'autres apprennent en quelques heures.

Mais je sais que je peux y arriver.

Je ne suis donc pas spécialement intelligent et quand il s'agit d'interactions sociales je suis carrément nul. Je ne suis pas habitué à parler à des inconnus alors je me mets à bégayer, donc je reste silencieux par peur de bégayer. Un cercle vicieux.

Et quand j'arrive à parler correctement, ce n'est que pour me rendre compte que j'aurais mieux fait de la fermer. Systématiquement je me ridiculise en répondant un truc à côté de la plaque. Ou je m'attire des ennuies, c'est au choix.

Voilà comment on se retrouve à 20 ans à manger seul à la cafétéria. Et pour couronner le tout j'ai une famille qui craint mais alors vraiment.

Mon père et ma mère sont divorcés depuis que j'ai l'âge de 8 ans et aucun des deux n'a été foutu de s'occuper correctement ni de moi ni de mon frère.

Résultat des courses je suis bête comme mes pieds mais ça aurait pu être pire. Mon grand-frère, Kim Seok-Jin, par exemple a été membre d'un gang pendant des années.

Kim Seok-Jin...pas le même nom de famille parce que nous sommes demi-frère. Le même père, si tant est qu'il mérite le titre, mais pas la même mère.

Au final c'est Jin qui m'a élevé et aussi bizarre que ça puisse paraître il s'est pas trop mal démerdé. Après tout si je suis dans cette fac aujourd'hui, c'est bien qu'il a réussi quelque part, non ?

Il ne voulait pas que je finisse "comme lui ".

Cette époque avait été encore pire pour Jin que ça ne l'avait été pour moi car même quand nos parents étaient encore ensemble, l'existence de Jin était le cadet de leur soucis. Seul leur carrière respective avait de l'intérêt, unique sujet de conversation d'ailleurs, les rares fois où il y avait des dîners de famille.

Le peu de temps libre qu'avaient ma mère et notre père, ils le passaient avec moi, j'étais le centre de leur attention, le fruit de leur union.

Ouai enfin n'allez pas imaginer que j'étais un enfant gâté non plus, mais je n'étais pas le plus à plaindre clairement.

Jin était un boulet pour eux. Pas le fils de ma mère. Un fragment du passé pour notre père qui était bien forcé de le garder jusqu'à l'échéance : sa majorité.

Oui, Jin avait une sorte de date de péremption.

Entre voyages d'affaires, réunions qui se finissaient à pas d'heures et paperasses interminables à remplir dans le bureau de la maison... ils n'avaient plus beaucoup de temps pour nous au final.

Ils n'avaient même plus de temps pour eux, d'où le divorce.

Jin avait 13 ans quand la garde partagée a été décidé, je me rappelle encore le sentiment de rejet que j'avais ressentie à l'époque alors. C'était la première fois pour moi, c'était la suite du quotidien pour mon frère.

D'ordinaire les parents se battent pour avoir la garde, là ils se battaient pour se refiler le bébé comme on dit. Soudainement nous n'avions plus d'intérêt pour eux, ils avaient tous les deux vu là une chance de repartir de zéro et de se libérer de leur rôle de parents qui les gênait dans leur carrière.

Mais légalement on ne peut pas se débarrasser de ses enfants comme ça, alors on a été traîné, baladé entre deux maisons. Des maisons vides la plupart du temps d'ailleurs.

Maman toujours en voyage, papa toujours au bureau.

C'est sur Jin, un ado de 13 ans, qu'est tombé la responsabilité de s'occuper d'un enfant de 8 ans, moi, et pour se faire il a arrêté l'école. Si ça c'est pas un grand-frère en or !

Il a sacrifié son futur, et l'a consacré à s'assurer que j'en aurais un.

Oui, la plupart des gens le voient et le considèrent comme un voyou, un enfant qui a mal tourné. Jin n'a jamais été du genre à en avoir quelque chose à faire de ce que les gens pensent de toute façon ce qui n'aide pas son image.

Lui il a toujours fait ce qu'il devait faire, alors il est devenue un père et une mère pour moi tout en étant mon grand-frère.

Il m'habillait pour aller à l'école, il me faisait mon goûter, il m'aidait à faire mes devoirs et s'assurait que je me brossais bien les dents avant d'aller me coucher.

En parallèle il a commencé à chercher du boulot. Parce qu'il ne voulait pas être redevable et surtout il ne voulait pas être dépendant de nos « parents ». Car c'était évident que dès que nous serions légalement adulte notre existence serait effacée de leur vie.

Mais voilà il n'y avait pas grand-chose pour un gamin de son âge avec zéro expérience.

Rien de très bien payé en tout cas. 

Rien de tout ce qui était légale, c'est sûr.

Alors Jin a rejoint un gang. Il avait même un tatouage et tout. Et moi je ne savais rien de tout ça, j'étais déjà ridiculement débile à cette époque.

Jimin Le niait. L'argent tombe du ciel, ton frère chie des billets ! Mais quel con...

Oups, j'ai dit un gros-mot.

Ah oui, je suis partie un peu loin avec tout ça du coup. Mais c'était important de préciser à quel point je peux être naïf pour la suite des événements.

Maintenant revenons-en a l'en****

Au gentil monsieur qui me sert de colocataire et de tuteur personnel.

Kim Namjoon, 28 ans professeur de littérature de mon université.

J'aimerais vraiment vous le décrire plus en profondeur, mais il y aurait des grossièretés à toutes les lignes .



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