Chapitre 19

942 86 22
                                    

Namjoon

"Ce n'est pas une musique d'homme." C'est ce qu'on mon père me disait déjà quand j'étais gamin et que j'écoutais d'anciens groupes de k-pop. Des jeunes filles à peine plus âgées que moi qui dansaient et chantaient, en portant des tenues mignonnes dans des clips colorées aux thèmes plus que girly.

Mais déjà j'étais têtu à l'époque, et il a bien vite compris qu'il ne m'empêcherait pas d'aimer ça. Alors j'avais le droit, seulement si je le cachais à tout le monde évidemment. Vous imaginez bien que l'héritier d'une organisation mafieuse avait une image à conserver.

 Donc, je continue d'avoir cette habitude ridicule de cacher ce genre de choses aux autres, même si aujourd'hui, je suis bien loin de mon père et de l'organisation.

Je pensais vraiment que Jimin ne se gênerait pas pour se moquer de moi, que ce soit parce qu'il pense vraiment que c'est ridicule ou juste parce qu'il ne m'apprécie pas, mais non.

   - Je m'en fiche éperdument, dit-il à ma grande surprise.

J'ouvre et referme ma bouche, c'était pourtant l'occasion parfaite de se venger de ma petite punition d'hier soir. Il n'est vraiment pas comme les autres celui-là. Même au lycée, il préférait se laisser marcher dessus, plutôt que de faire comme ceux qui le harcelaient.

J'ai sûrement été un peu trop loin, c'est évident qu'il veut parler de ce qu'il s'est passé dans ma chambre.

Il est trop gentil, mon père dirait sûrement que ce n'est pas une qualité de "vrai" homme non plus. En parlant de mon père...

Je me dirige vers le salon et ouvre mon ordinateur portable pour vérifier mes mails. Comme je m'en doutais, j'ai reçu l'invitation annuelle au repas de famille.  Une grande réunion de l'organisation où tout le monde vient faire des courbettes à mon père pour son anniversaire. Dans trois mois.

J'en ai rien à faire de son anniversaire à lui, mais ça sera celui de ma mère bientôt. Il faudrait que je passe la voir.
Un juron me sors de mes pensées, décidément Jimin ne sait pas respecter les règles.

   - Fait chier !

Je m'apprête à le réprimander, quand je me rends compte qu'il s'est coupé le doigt. Je lève les yeux au ciel intérieurement, tête en l'air et maladroit. Bizarrement, ça m'exaspère moins qu'avant.

   - Ne le met pas sous l'eau, je vais te chercher une compresse. Garde le doigt en l'air, je lui donne quelques directives avant d'aller fouiller dans la trousse de premier soin.

Pour une fois, Jimin m'écoute et lève son doigt bien sagement. Je reviens rapidement avec une compresse en main, je la passe sous l'eau tiède avant de m'approcher de lui.

   - Donne, dis-je quand il garde son doigt en l'air comme un ahuris.

Deux de tensions, tête en l'air et maladroit. Il cumule ce soir.

   - Je peux le faire moi-même, se plains t-il en me donnant sa main avec réticence.

Le connaissant, il va le faire n'importe comment. Moi, j'ai l'habitude de faire pression sur des blessures bien plus grave, comme des blessures par balles par exemple. Je suis bien content d'être loin de tout ça maintenant.

Les seules fusillades dans ma vie, ce sont celles que j'écris dans mes livres. 

J'applique la compresse contre son doigt, tout en attrapant son poignet de mon autre main pour l'empêcher de gigoter, bizarrement il n'a pas l'air de trouver ça douloureux. Je suppose qu'il en a vu d'autres à l'école.

Le BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant