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Les entraînements ne sont pas ce que je préfère, je m'ennuie ferme, mais j'aime montrer à mes coéquipiers que je suis doué. Ma balle atteint sa cible du premier coup, il n'y a pas à chier, je suis excellent ! Narcissique ? Oui, sans doute et je l'assume parfaitement.

— Alors, c'est qui le meilleur ? fanfaronné-je.

— Ouais, c'est toi, on le sait tous, chantonne Lex.

— Sois pas jaloux, peut-être qu'un jour tu seras à ma hauteur.

Je sais pertinemment que Lex est aussi doué que moi, mais j'aime chambrer quand il loupe sa cible. Il n'est pas dès notre, c'est un solitaire et quand il n'a pas de missions, Carlton l'autorise à venir se joindre à nous. Je ne connais rien de ce mec, il est assez mystérieux. Par contre, le truc dont je suis sûr c'est qu'entre lui et Sander, c'est compliqué. Il est un peu trop proche de Hailey et ça ne plaît du tout à Sander. Sans oublier que Lex l'a vu en tenue de Ève quand nous l'avons sortie de chez Juan.

Je souris à Lex qui secoue la tête lorsque je me mets dos à la cible et place mon fusil d'assaut sous mon bras. Je ferme les yeux, visualise le mannequin et relève légèrement mon arme avant de tirer. Si mes calculs sont bons, le cœur est touché.

— Alors ? demandé-je à Sander.

Un sourire de vainqueur gagne mon visage lorsque je vois son pouce en l'air. Je serais sûrement qualifié de psychopathe, ou instable si on devait m'enfermer. Qui peut prendre du plaisir à tuer des gens ? Moi, je fais partie de ceux-là, mais uniquement parce que je sais que ce sont des ordures et qu'ils ne méritent pas de vivre. Les affaires sont les affaires et peu importe qu'elles soient légales ou non.

— Sois pas triste, mec ! Allez viens je te paie une bière.

Nous entrons dans la salle de réunion, comme on l'appelle, je sors les canettes et lui en lance une qu'il rattrape au vol en grognant.

— Putain, Flash ! Tu fais chier, elle va mousser maintenant.

— Oups ! Désolé, ricané-je.

Je m'assois sur la table et bois une première gorgée. Peu de temps après, Sander nous rejoint l'air contrarié.

— T'as pas baisé cette nuit ? demandé-je en sachant pertinemment qu'il va m'envoyer chier.

— Ta gueule !

Sander et sa délicatesse ! Je ne suis pas mieux que lui sauf que je le fais de façon plus subtile. Il m'arrache la bière des mains et la porte à ses lèvres avant de me la rendre.

— Non, mais c'est bon tu peux la garder. Même si on a déjà partagé le même lit, je ne suis pas Miss Race pour boire après toi. J'aurai l'impression de te rouler une pelle, dis-je d'un air dégoûté.

— Carlton veut l'envoyer chez Rodrigue pour le transfert.

— Et où est le problème ? C'est bon, ça fait deux ans qu'elle est là, elle est rodée, réponds-je en haussant les épaules.

— Ce mec, je ne le sens pas et tu sais que je me trompe rarement.

— Tu n'es pas de la partie, c'est ça ? deviné-je.

— Non, je dois rester ici au cas où.

Je sens une vibration dans mon blouson, pas celui attribué au Snake, le perso. Et quand il sonne, ça n'annonce jamais rien de bon. Seulement deux personnes peuvent me contacter, le centre et le mec qui dirige la société de mon père à ma place. Je saute de la table et tire mon téléphone de la poche, c'est la seconde option. Je sors de la pièce sous le regard interrogateur de mes coéquipiers et file sur parking extérieur.

Rédempteur (Saga des Snake)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant