Rédempteur (Saga des Snake)

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Flash

Installé sur les hauteurs d'un immeuble en pleine ville, un œil sur le viseur, je ne lâche pas ma proie d'une semelle. Trois longs jours pour mettre la main sur Decker Brandt, ce fumier ne sortait pas de son trou, il sait qu'on lui colle au cul. Il a une dette envers nous, il nous doit énormément de pognon et Carlton a été plus que patient.

- Il se dirige vers le square, annoncé-je.

Un grésillement me pète les tympans et la voix de Miss Race résonne dans mon oreille.

- Je vais le cueillir de l'autre côté, hurle-t-elle.

- Tu sais que t'es pas obligée de crier ni de trifouiller le micro pour parler. Je t'entends très bien.

- Oh, ça va, hein ! C'est tellement petit que je me demande comment ça peut fonctionner ces trucs-là.

- Demande au Hacker, il t'expliquera, me moqué-je.

- Je préfère explorer le moteur d'une voiture, enchaîne-t-elle.

- Où explorer le...

- Si tu oses continuer ta phrase, je te castre en rentrant, me coupe Miss Race.

- Et je l'aiderai, ajoute Sander.

- Vieux couple.

- Ta gueule ! hurlèrent les amoureux en même temps.

Toujours collé à la lunette de mon fusil, je suis ma cible afin de ne pas le perdre de vue dans l'allée du parc. Il s'enfonce dans le chemin où la végétation est plus dense et je ne l'aperçois plus.

- Lex, tu l'as ? demandé-je.

- Ouais, il prend la direction Est et non la sortie.

- Ok, je fais demi-tour, déclare Miss Race.

- Évite les freins à main, ma puce, murmure Sander.

- Euh mec, même si tu parles tout bas, on entend tout ce que tu dis.

- Merde ! grogne mon coéquipier.

Lex ricane comme un con, puis il s'arrête d'un coup et sa voix grave n'annonce rien de bon.

- Nous ne sommes pas les seuls à vouloir sa peau, les gars ! Sander, j'ai besoin de toi, magne-toi ! ordonne-t-il.

Mon cœur s'agite dans ma poitrine, j'aime ces moments où tout part en vrille ou rien ne se déroule comme prévu. L'adrénaline coule dans mes veines, l'excitation est à son comble. Seul problème, il ne doit pas se faire buter, Carlton le veut vivant. Il ne m'a pas interdit de lui tirer dessus du moment qu'il peut encore parler. Lorsque ma cible entre à nouveau dans mon champ de vision, j'aperçois effectivement un homme qui se croit discret derrière lui, mais ne l'est pas le moins du monde. Sa main s'introduit dans sa veste comme s'il cherchait quelque chose.

- Ça va partir en couille, les mecs, avertis-je

- Ne te loupe pas, marmonne Lex.

- Est-ce que ça m'est déjà arrivé, grogné-je.

- Arrête de parler et colle-lui-en une, râle Sander.

Je me mets en position, l'angle de tir est parfait. Je m'apprête à appuyer sur la détente lorsqu'une pression se fait sur l'arrière de mon crâne.

- Alors, qu'est-ce tu fous, Flash ! s'énerve Sander. On n'a pas toute la journée.

- Je ne suis pas seul, dis-je en serrant les dents.