Rédempteur (Saga des Snake)

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Flash

Ce n'est pas du tout le genre de réveil que j'avais prévu en ouvrant les yeux ce matin. Pourtant, nous avions passé un moment plus que parfait hier soir et là tout dérape. Théa ne comprend pas qu'elle est en danger et n'accepte pas mon refus qu'elle aille bosser aujourd'hui. La douceur de la veille laisse place à mon énervement, et pour me faire sortir de mes gonds, il faut vraiment y aller fort.

- Putain, Théa ! crié-je.

- N'insiste pas ! Tu m'as dit toi-même que mon quotidien ne changerait pas donc je me rendrai au bureau.

- Ça, c'était avant qu'on se fasse tirer dessus.

- Je ne crains rien là-bas, je vais apporter un truc à manger et je ne quitterai pas le bâtiment avant que tu viennes me chercher.

- Et si je ne peux pas ? Comment fais-tu ?

- Je rentrerai avec Beth.

J'agrippe mes cheveux afin de garder le contrôle devant son entêtement. Elle n'est pas possible, et je n'ai aucune envie de la perdre. Pas maintenant, pas tant que ce fils de pute sera en vie. Pas alors que je sais que tout ce que nous vivons actuellement sera définitivement terminé quand j'aurai buté celui qui la tourmente. Je baisse la tête sur ma tasse à court d'arguments.

- Je ne veux pas te perdre, dis-je à voix basse.

C'est ridicule de lui balancer ce genre de chose alors que cela ne fait que quelques jours que nous nous connaissons. Seulement, elle me rend dingue et j'ai vraiment ce désir d'en savoir plus sur elle et partager des moments simples en sa compagnie.

Avant d'intégrer le Cartel, j'étais plutôt un homme qui profitait de la vie, je n'ai jamais été violent et même lorsque les médias parlaient de gang, de cartel, je ne comprenais pas pourquoi ils agissaient ainsi. Encore aujourd'hui, je ne saisis pas tout et je ne cherche pas à savoir, mais quand ma sœur est morte, j'ai totalement changé et je suis devenu un autre homme. Ma seule obsession est de venger Nila sans ça je ne trouverai pas la paix et elle non plus.

- Matt, susurre Théa.

Elle s'est rapprochée de moi et sans ménagement, je l'attire contre mon corps qui ne cesse de la réclamer. Je m'empare de sa bouche et notre partie de jambes en l'air me revient en mémoire. Ce que j'ai ressenti lorsque j'étais en elle, c'est indescriptible. Auparavant, j'avais une petite amie que j'ai aimée, cependant je n'ai jamais éprouvé cette plénitude avec elle comme avec Théa. J'en suis à me dire que c'est impossible que des sentiments naissent en si peu de temps.

Théa se colle à moi lorsque nous sommes interrompus par la sonnerie de son téléphone. Elle s'éloigne de moi pour saisir l'appareil rangé dans son sac à main posé sur le plan de travail de la cuisine. Elle fronce les sourcils sans aucune autre réaction, alors je m'approche d'elle.

- C'est lui ? demandé-je.

- C'est une photo, mais je ne connais pas la femme dessus.

J'attrape son portable, mes doigts se resserrent et une rage s'empare de moi. Je m'empresse de lui répondre sous le regard interrogateur de Théa.

[Touche un seul de ses cheveux et tu es mort !]

Des pointillés s'agitent sous mon message.

- Tu sais qui c'est ? me questionne Théa.

Je ne réponds pas, bien trop focalisé sur l'écran, puis le sms arrive enfin.

[Une erreur de dose médicamenteuse est si vite arrivée...]

La peur de perdre ma mère m'est impensable, elle est la seule personne qu'il me reste et savoir qu'il peut lui faire du mal m'effraie. Je vais le défoncer jusqu'à ce qu'il crève. Je redonne son mobile à Théa avant de le balancer contre le mur. Ce fils de pute veut jouer avec mes nerfs et je me demande ce qu'il peut savoir d'autre à mon sujet. S'il a connaissance que ma mère se trouve en institut, alors il doit être informé de tout le reste.