1 août 2014Je trépigne et, intérieurement je crois que je croise les doigts pour que Zoé soit chez elle. Je ne sais pas pourquoi, je n'ai même pas envoyé de messages avant de débarquer sur son palier et de m'exciter sur le bouton de la sonnette. Son appartement est minuscule, je ne comprends pas pourquoi elle met autant de temps à venir m'ouvrir la porte.
- Putain Zo, tu vas me tuer., je lâche sans préambule à la seconde où j'aperçois sa tête dans l'embrasure.
Elle fronce les sourcils et n'a pas le temps de réagir que je suis déjà passée près d'elle pour rejoindre le salon. Je tourne en rond comme un lion en cage sous le regard médusé de Mikael qui zonait dans le canapé. Il ne dit rien et c'est Zoé qui me stoppe dans ma course.- Qu'est-ce qu'il se passe, encore ?, elle lève un sourcil, l'air très peu concernée.
- J'ai quitté Ken., je souffle de but en blanc.
- Quoi ?, elle s'écrie, surprise. Mais pourquoi ?
Ça fait deux ans que vous êtes greffés l'un à l'autre c'est quoi ton problème ?- Je sais pas, peut-être les six mille kilomètres qui vont nous séparer pendant deux ans ?, je ne peux m'empêcher de cracher, acerbe face au jugement qu'elle émet sur moi.
- Alors déjà tu vas baisser d'un ton parce que dans l'histoire c'est pas moi qui fais n'importe quoi., elle gronde et soupire avant de reprendre. Je croyais que vous tenteriez une relation à distance, c'était pas ça qui était prévu à la base ?
Mon regard se plonge dans le sien et, à vrai dire, je crois que je suis à deux doigts de pleurer toutes les larmes de mon corps. Evidemment que c'était ce qui était prévu, moi je voulais passer toute ma vie avec lui, distance ou non, mais ce n'est pas si simple. Alors j'inspire longuement avant de me lancer dans des explications.- Si..., j'avoue, un peu honteuse. Mais ça fait deux semaines que je ne réfléchis qu'à ça, ça tourne en boucle sans arrêt et je suis en train de vriller. Je peux pas vivre dans le déni, je sais que ça fonctionnera jamais., je commence, proche de la crise de nerfs. Alors au lieu de se faire du mal l'un à l'autre c'était plus raisonnable de mettre un terme à tout ça maintenant. Je vais être loin de tout mes repères, je sais pas si je vais supporter une rupture en plus de tout ça., je me justifie, très peu sûre de mes motivations.
- Tu ne sais pas si tu vas supporter une rupture donc tu t'imposes une rupture ? Tu sais que c'est très con ?, elle me demande, incrédule.Tu crois vraiment que la solution c'est de laisser Ken aller se faire n'importe qui ? Ca va pas vous aider...
Je déglutis. M'imaginer Ken, mon Ken, avec une autre fille me brise le coeur comme jamais. Et pourtant je supporterais n'importe quelle douleur tant qu'elle est justifiée. Alors je prends sur moi pour expliquer un peu mieux à Zoé l'étendue de mon problème.- Et tu penses que de le laisser se faire n'importe qui alors qu'on est toujours ensemble c'est mieux ? Je le connais Zo, et je me connais aussi. On n'est pas capable de rester deux jours loin de l'autre comment tu veux qu'on tienne plusieurs mois sans fauter ?, je demande, défaitiste.
Zoé croise mon regard et, à cet instant, je sais qu'elle comprend ce qui se trame dans ma tête. C'est rassurant, quelque part, que j'aie réussi à me faire entendre avant qu'elle ne me tue pour ce que j'ai fait. Elle allait ouvrir la bouche quand Deen nous rappelle qu'il est toujours là.
- C'est sûr que si tu pars en sachant à l'avance que tu seras infidèle...
- Mais tais-toi, toi., râle Zoé à son attention avant de s'adresser à moi. Tu sais Eli, je comprends au fond mais je te connais et je connais Ken, je sais que vous allez jamais pouvoir vous revoir après ça., elle grimace. Tu vas faire quoi quand tu vas revenir en France, hein ? Vous allez vous éviter parce que votre fierté fera que vous ne vous expliquerez jamais ?
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Combien de fois ?
FanfictionCombien de fois avait-il été témoin de comportements condamnables dans les transports en communs ? Souvent, il ne faisait que tourner la tête, s'en voulant chaque fois un peu plus de ne pas savoir comment s'interposer. Une fois, seulement, il s'étai...