• CHAPITRE TRENTE •

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Quelle enflure !

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Quelle enflure !

Durant plus de dix heures d'affilées, je me suis vue attribuée la tâche fastidieuse de déployer un outil pour le compte de la douane pour de nouvelles lignes de produits ainsi que celle de configurer une conduite de changement quant à la gestion des matières premières. Sam a pris un malin plaisir à mettre cela sur le compte de mon aisance relationnelle et mon goût pour le travail en équipe. J'aimerais me dire que ses paroles n'étaient en rien provocantes mais je ne peux me résoudre à cette pensée. Bien-sûr qu'elles l'étaient. Dans le cas contraire, Monsieur ne ferait tout simplement pas ce travail. Il aime donner des ordres et vous mettre sur les nerfs à la moindre contrariété. Je peux donc me permettre d'affirmer, qu'en effet, Sam est une enflure.

À vingt heures passées, je me dirige enfin vers le parking sous-terrain de l'entreprise. La fatigue s'est installée dans tous mes membres, à tel point que je peine à aisément ouvrir les yeux. Je n'ai qu'une seule envie : retrouver mes clefs de voiture dissimulées dans un sac-à-main semblant davantage contenir la caverne d'Alibaba que tout objet normal. Tandis que j'extirpe un de mes soutien-gorge de ce dernier tout en me questionnant sur l'utilité d'en avoir un de secours, j'aperçois l'objet de tous mes désirs accroché à celui-ci. À peine les mis-je dans le contact qu'une épaisse fumée s'échappe soudainement de mon capot. Super, c'est vraiment le moment.

- Besoin d'aide ?, me questionne Sam en se dirigeant vers moi après avoir passé la porte de service.

Il ne manquait plus que lui.

- Il faut vraiment que tu arrêtes de me traquer. Ça en devient flippant.

- Bonne soirée dans ce cas, dit-il tout tournant les talons afin de se rendre à son véhicule.

Bien entendu, l'engin vers lequel il se dirige n'est d'autre qu'une Aston Martin Vantage d'un noir épuré, à l'instar de sa veste de costume. J'irais même jusqu'à dire qu'elle correspond plutôt bien au personnage : aussi impudente et qu'élégante.

- Non ok ! Tu as gagné !

Ce dernier affiche un air satisfait en revenant vers moi. Il ouvre alors ma portière et me tend une main puissante dans le but de me mettre debout. Je l'ignore fièrement sans évidemment prêter attention au sous-vêtement que j'avais posé sur mes genoux quelques secondes plus tôt et que Sam n'a pas manqué de ramasser, sans même prendre la décence de dissimuler son sourire narquois. Évidemment, celui-ci prend un malin plaisir à le soulever à hauteur de ses yeux tout en agrandissant les traits de ses lèvres.

- Rends-moi ça, ordonné-je en sautillant comme une enfant dans l'espoir de reprendre ce qui m'appartient.

Il lève alors davantage son bras tout en ajoutant :

- À toi de comprendre que nous n'avons pas toujours ce que nous voulons...

- Non mais j'hallucine. Tu as quel âge Sam ?, prononcé-je sans m'empêcher de sourire à mon tour face à l'absurdité de la situation.

- Celui qui te plaira, ma belle, accompagne-t-il d'un léger clin d'oeil tout en jetant le bout de tissu sur mon siège passager avant de claquer la portière. Je te raccompagne ?

J'hésite un instant avant de prendre la décision d'abandonner mon alter-ego tête de mule sur le bas côté de la route. Après tout, ce n'est pas une balade en voiture qui me fera du mal. Je n'ai par ailleurs aucune envie de rentrer à pieds, seule, face à la pluie.

Tout-à-coup, Sam me tire par le bras comme s'il tentait de m'éloigner d'un quelconque danger. J'ouvre grand les yeux, légèrement paniquée par la tournure des événements.

- Attention ! Tu es vraiment certaine de me faire assez confiance pour monter en voiture avec moi ?, dit-il tout en mimant mon expression horrifiée.

- C'est donc ça d'être directeur ?, m'empressé-je de répondre tout en montant en voiture avant qu'il ne me plante au milieu du parking vide.

Sam se met alors à rire à gorge déployée, me laissant de ce fait entrevoir sa peau nue sous les deux premiers boutons de sa chemise entrouverte. Celui-ci résonne dans l'ensemble de la petite cage au sein de laquelle nous nous trouvons tout deux enfermés. Mon ventre fait à nouveau des siennes en se tordant dans tous les sens, tandis que ma cage thoracique se trouve comme oppressée à l'instant même où le son de sa voix atteint mes oreilles.

- Je considère ton beau sourire comme un pardon accepté ?, prononce-t-il tandis que sa main frôle délicatement ma cuisse nue avant qu'il ne la pose sur la boîte à vitesse.

- Je n'irais pas jusque-là. Mais je te remercie d'avoir contacté Madame Rosewood.

Tout en prononçant cela, je ne peux m'empêcher de retenir le rictus risquant de me trahir. Heureusement, Sam concentre toute son attention sur la route. Mes yeux, eux, ne peuvent s'empêcher de le détailler de la tête aux pieds. Poser sa veste sur les sièges arrières étaient une mauvaise idée. Je peux de ce fait apercevoir ses trapèzes tressaillir sous la fine couche le recouvrant, ce qui est loin de me laisser indifférente. Sa mâchoire se serre davantage à mesure qu'il presse sur l'accélérateur. L'indécence de mes pensées me tourmente à tel point que j'ai besoin d'ouvrir la fenêtre quelques temps. L'air frais me fera le plus grand bien.

- Puis-je toutefois te proposer un verre chez moi pour te rafraîchir ?, me questionne-t-il en jetant un rapide coup d'oeil dans ma direction.

L'envie de refuser est forte mais, à cet instant précis, je demeure bien plus faible que je ne le souhaiterais. Le vent parcourant ses cheveux n'arrange rien à cela et quant à sa barbe naissante... Mon Dieu qu'il est sexy. Après tout, il a bien arrangé les choses, non ? Non Chloé, tu ne peux pas céder aussi rapidement. Tu ne le peux tout court !

- Je ne pense pas que cela soit convenable.

- Ce n'était pas vraiment une question, conclut-il en s'engageant dans l'allée de son appartement. J'ai de toute façon des questions à te poser.

- À propos de ?

- Vous êtes bien curieuse Mademoiselle Jones.

Tout en franchissant le seuil de la porte d'entrée qu'il maintient ouverte, des effluves de son parfum parviennent jusqu'à mon nez. Le mélange boisé et fruité qu'il porte a l'effet d'une bombe et met instantanément tous mes sens en alerte. Je n'en reviens pas de me laisser entrainer dans sa tanière car je sais, au plus profond de moi, que ce n'est plus qu'une question de temps avant que le loup ne montre ses crocs. Il faut dire que cette idée ne me déplait pas vraiment.

- Première question...

- Parce qu'en plus tu en as fait toute une liste ?, le coupé-je impunément.

Je dois bien avouer que l'idée qu'il ait pensé à moi au point d'en arriver à réfléchir à ce qu'il pourrait bien me demander possède le don de quelque peu me réjouir.

- Quand vas-tu arrêter de couper la parole à ton patron ?

Il s'approche alors de moi en passant ses doigts autour de mes poignets, la bouche légèrement entrouverte. Ce geste me pétrifie tellement qu'aucun son audible ne semble vouloir sortir, bien que mes idées de réponses s'enflamment au même moment.

- C'est bien ce que je pensais, dit-il d'un air satisfait tout en dégageant mes cheveux derrière mes oreilles.

Sam rompt soudainement tout contact afin de sortir deux verres de son placard, tandis que je demeure là, pantoise, et le souffle haletant. C'en est trop, je ne pourrai pas tenir deux minutes de plus en sa présence sans risquer de m'offrir entièrement à lui comme mes fantasmes les plus intimes me le rappellent à chaque fois qu'il demeure à mes côtés. Ce dernier arrête ses gestes quelques instants avant de revenir vers moi plus vite que je ne l'aurais cru capable.

- Et puis merde, dit-il avant de plaquer ses lèvres charnues contre les miennes pour la première fois depuis que le désir nous appelle démesurément l'un à l'autre, sans aucune volonté de baisser les armes.

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