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Tous ses pires cauchemars se réalisaient les uns après les autres. Avoir des étudiants pour voisin n'était déjà pas une bonne idée à son sens, alors des voisins qui aiment faire la fête encore moins. Cela perturbait sa tranquillité.

Donghun s'était rendu compte que sa soirée allait être pourrie et clairement pas agréable quand, en rentrant de courses, il avait vu les quatre amis qui étaient désormais ses voisins entrain d'accrocher des guirlandes sur le devant de la porte et décharger le coffre d'un gros 4X4. S'il se fiait au contenu : beaucoup d'alcool. Beaucoup trop pour seulement quatre personnes. Donghun avait du devenir tout blanc à ce moment-là et quand il vit l'attention d'un de ses nouveaux voisins, Park Junhee s'il avait bien retenu, se tourner vers lui et commencer de faire un mouvement pour descendre le perron, il avait pris ses jambes à son cou. En un rien de temps il avait disparu à l'intérieur de la maison et il avait joué le ninja dans sa propre demeure pour éviter au maximum les fenêtres. C'était pathétique. Il décida de passer le reste de la journée à l'abri, s'installant dans le vieux bureau de son père qui, pour son plus grand bonheur donnait sur la maison à la droite de la sienne et donc loin de l'espèce de fraternité qui s'était créé à côté.

Mais le calme avait été de courte durée. Alors que la nuit était presque tombée sur le quartier, la musique était tellement assourdissante qu'elle en faisait trembler tous les murs de sa maison et l'empêchait de se concentrer sur le livre qu'il étudiait. Excédé, il l'abandonna et se mit dans l'idée de cuisiner, peut-être que cela parviendrait à lui faire oublier le bruit infecte de la mauvaise musique craché à fond par les enceintes qu'il avait vu les quatre propriétaires installés un peu plus tôt dans la journée. Malheureusement, alors qu'il préparait une omelette, les choix musicaux ne firent que s'empirer et cela vint à bout de la patience de Donghun qui, dans un excès de colère, balança sa cuillère en bois à travers la cuisine. Il lui fallut moins d'une seconde pour regretter son acte et de se dépêcher d'aller nettoyer tout cela. Mais cela lui avait coupé l'appétit.

Dans une dernière vaine tentative de faire abstraction de la musique et des cris et éclats de rire venant de la gauche, il lança un film, le son bien plus fort que ce qu'il mettait habituellement. Mais aux grands mots les grands remèdes. Il arriva finalement à y faire abstraction, concentré dans ce film qu'il voulait voir depuis plusieurs semaines maintenant, il en oublia presque la fête et les centaines d'étudiants faisant la fête à côté jusqu'à ce que le générique du film commence de se dérouler sur l'écran plasma que lui avait offert ses parents. Il coupa la tv et regarda l'heure sur la vieille horloge de son arrière-grand-mère et quand il se rendit compte qu'il était minuit passé, il en fut grandement étonné. Il ne restait jamais levé aussi tard sauf quand il était trop pris dans la lecture d'un bouquin. Ce qui arrivait assez souvent néanmoins. Mais si le fait qu'il ne soit pas tant fatigué à une heure pareille ne l'étonna guère, après tout il n'avait rien fait d'extraordinaire aujourd'hui, il fut encore moins étonné en constatant que la fête à côté semblait battre son plein et que le son de la musique n'avait pas baissé d'un décibel et que les cris et les rires des invités semblaient même être plus bruyants encore. Sûrement l'alcool.

Donghun soupira et décida de se préparer pour aller se coucher néanmoins, espérant arriver à trouver le sommeil malgré la musique qu'il n'aimait vraiment pas. Les goûts et les couleurs... Alors qu'il avait déjà revêtu son pyjama pour dormir, enfin son short et son t-shirt fraichement lavé, il se brossait les dents quand il sursauta et faillit s'étouffer avec sa brosse à dent et le dentifrice. Il toussa un peu en tâtonnant à la recherche de son verre. Il se dépêcha de désencombrer sa bouche et se tourna avec colère en direction de la fenêtre de sa chambre. Sa mésaventure avait été causé par des cris venant de la maison voisine. Les cris étaient tellement chaotiques qu'il n'arrivait pas à savoir si c'étaient des cris de joie ou d'alerte. Il espérait qu'il n'y avait personne de blessé ou de trop malade, il n'arrivait clairement pas à dormir si les gyrophares du SAMU éclairaient tout le quartier comme en plein jour. La musique repartie de plus belle, il en tira donc la conclusion que c'étaient des cris de joie. A moitié rassuré, il finit de se préparer pour aller dormir en prenant une paire de boule quiets dans le placard qu'il glissa précautionneusement dans ses oreilles. Il s'allongea sous ses draps, prit deux grandes respirations, fit le vide de son esprit et fermait les yeux, appliquant son masque sur ses yeux pour ne pas être dérangé par les néons lumineux qui dansaient contre le plafond de sa chambre. Demain, ils seraient tous trop déchirés pour faire de bruits, demain il retrouverait le semblant de calme qui caractérisait sa vie dans ce quartier depuis sa naissance.

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Donghun repoussa sa couette d'un coup de piedsnerveux. Et arracha brutalement le masque de ses yeux et les cotons de sesoreilles. Il tourna la tête vers son radio réveil et jura en voyant ce dernierafficher quatre heures du matin. Ils n'étaient donc pas fatigués ?? Ilessaya à nouveau de se détendre, étendu en étoile de mer en travers de son litmais alors que de nouveaux éclats de voix se faisaient entendre, il sauta surses deux pieds et descendit derechef au rez-de-chaussée. Sans trop savoirpourquoi il faisait cela, il sauta dans les premières chaussures qui luitombèrent sous la main et sortit de sa maison, il marcha à grand pas endirection de la porte et leva la main pour taper sur la porte fort. A peine sonpoing rencontra le bois de la porte que cette dernière s'ouvrit sur un salonravagé, des verres en plastique partout, des strapontins et surtout desétudiants plus ou moins lucides dansant et faisant d'autres choses sur lesquelsil décida de ne pas trop s'attarder. Il jeta des coups d'œil partout à larecherche d'au moins une des quatre têtes qu'il connaissait. Ce n'était pas gagné.Donghun traça alors son chemin au milieu de ce foutoir, bien décidé à les fairecesser cette fête grotesque.

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Publié le 28 mars 2020

Corrigé le 23 novembre 2020

Mon voisin Park JunheeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant