Sur le droit chemin [Miiko x Ashkore]

10 - Ô Oracle

Ce matin, j'avais décidé d'aller entretenir le petit jardin que je possédais. Généralement, on m'interdisait de me salir les mains, toutefois je sentais qu'il en avait besoin tout comme moi j'en avais besoin.

Je désherbais actuellement un petit coin au soleil afin d'y planter des bulbes de lys. C'était
étrange, mais qui aurait pensé à amener des plantes venant de la Terre jusqu'ici ?
L'idée me fit rire, ceci-dit j'étais heureuse d'en avoir à ma possession.

Un petit ruisseau coulait en plein milieu de mon jardin. Des petites Libleunettes y trouvaient refuge tout en se nourrissant des payagas sucrés que j'avais durement entretenues. Pas mal de familiers venaient ici afin de se ravitailler, mais je n'en étais pas furieuse, au contraire : je trouvais cela fabuleux.
J'aimais observer la nature ainsi que la paix qui régnait en ces lieux. Jardiner était tout simplement un passe-temps idéal me permettant de divaguer à quelconque réflexion. Dommage que le Sacrifice Bleu n'avait pas été réussi, nous aurions pu avoir de la nourriture à volonté.

« Et bien, je te trouve enfin Miiko. » s'éleva une voix dans mon dos.

Lorsque je m'écartais de la terre pour faire face à mon interlocuteur, je tombai nez à nez avec Maya.

« Hm, essayai-je de parler malgré mon trac, que me veux-tu ?

- Tu plantais des lys ? Ce sont mes fleurs préférées, elles sont d'une si grande beauté... »

Maya se mit à observer longuement mon jardin rempli de flore différente :

« L'étoile des glaciers n'est-ce pas ? Dure à faire pousser ailleurs qu'en montagne, tu as vraiment la main verte sœurette. »

Affirmativement, l'étoile des glaciers était ma favorite, je désirais à tout prix en avoir et peut importait la difficulté.

« C'est incroyable, cette espèce n'est pas si différente de celle sur Terre hormis le nom, dit-elle songeuse, l'Edelweiss... si jolie, tu ne trouves pas ? »

Je la fixais sans vraiment comprendre son intérêt, je savais qu'elle aimait étudier tout ce qui l'entourait... en revanche je ne le sentais pas. Son bon côté refaisait surface ?

« A vrai dire j'aurais un service à te demander... »

Bizarrement je m'y attendais, alors je lui fis signe que j'écoutais sa requête.

« Tu sais, mon carnet intime que j'avais perdu ? j'hochais la tête, il est dans cette cabane. »

Puis elle montra de l'index la petite structure en bois au fond de mon jardin, là où je rangeais tout mon matériel. Je la fermais toujours à clé ; clé que je portais d'ailleurs toujours sur moi.