Sur le droit chemin [Miiko x Ashkore]

9 - Un choix sans retour

     «  "En cas de guerre, l'entraide sera notre priorité entre nos deux
peuples". » lit à voix haute mon père.

Qu'est-ce que je faisais ici ? Je me le demandais encore, je ne comprenais effectivement pas mon importance dans cette réunion. J'avais besoin de réfléchir à ce qui s'était passé la veille, perdue dans mes plus lointaines pensées.

« Voyez-vous, expliqua sérieusement Yonuki, si l'un de nos peuples est attaqué alors il en va de même que nous ferons tout pour aider l'autre. Ce contrat n'est pas à sens unique. »

Mon père toquait aux paroles de ce dernier. Nous étions tous assis autour d'une table ronde, le chef Yonuki à ma droite, et toute ma famille en face.

« Yonuki, commença sévèrement le Roi, cela fait plusieurs jours que nous négocions. Combien de fois dois-je vous dire que nous ne souhaitons aucune aide ? Nous ne voulons être dépendants de personne.

- Quand bien même Majesté, répliqua l'homme à ma droite, il n'est pas sans savoir que vous êtes en difficulté depuis le Grand Exil ? »

Ma famille piqua un fard : il avait touché un point sensible.

Mon royaume avait été durement bâti, il était compliqué de réunir notre peuple. Mon père, à cet époque là, désirait créer une puissance à nous seul. Cependant il allait sans dire que de nombreuses fois, notre peuple a été pillé, attaqué et humilié.

Les douleurs du passé sont encore récentes dans le cœur des kitsunes. Et voilà que nous commencions à peine à être équilibrés, que la garde d'Eel cherchait à être associés.

Je partageais l'avis de mon père ; mais de nos deux peuples, ce serait nous les plus grands bénéficiaires et non Eel.

Pendant ce temps, je ne remarquais pas le regard noir que me lançait ma soeur depuis un moment.

« Rai, Yonuki osa oublier les formalités, devons-nous réellement en arriver là ? Avez-vous oublié nos entraides précédentes ? »

Mon père ne broncha pas à cette remarque, il avait choisi de refuser catégoriquement et il restera sur sa position. Ainsi avait toujours été son caractère, et je l'admirais. Il n'hésitait pas, la peur n'existait pas dans son vocabulaire.

« Soit, votre peuple sera le seul perdant de l'histoire, j'aurais essayé. » termina Yonuki d'une voix sombre.

Celui-ci se leva de sa chaise, s'inclina et tourna les talons. Lorsque je voulus le rejoindre dehors, mes parents me rappelèrent à l'ordre.
Alors tout le monde se redressa afin de partir dans une direction différente, et seules Maya et moi étions immobiles.