Sur le droit chemin [Miiko x Ashkore]

12 - Le monde extérieur

« En échange dis-tu ? Cède-moi ta place, je serai la seule héritière. C'est mon unique souhait. »

Ces paroles résonnaient encore en moi, me provoquant à chaque fois différentes réactions : joie, angoisse, doute, peur... et je peux continuer encore longtemps.

Je ne savais que penser de cette proposition, si c'était un piège ? Par ailleurs, avant de partir elle me précisait que je ne devais en aucun cas en parler avec quelqu'un.
En bref, elle me menait par le bout du nez.

Le compte à rebours avait été lancé, il ne me restait que deux jours avant mes dix-sept ans.

Après discussion avec Maya, je m'étais déclarée faire nuit blanche. Et actuellement au petit matin, je ressentais la folle envie de fermer les yeux et partir dans le monde paradoxal. Il fallait que je fasse de l'exercice pour me réveiller, au risque de ne pas faire long feu.

Alors précipitamment, je descendis de mon lit et le froid du sol traversa mes pieds nus pour ensuite remonter le long de ma nuque en un tressaillement vif.
Je fis un son brouillé avec ma bouche, ce sentiment crispant me réveillait déjà pas mal. Mais ce n'était pas suffisant.

De ce fait, je m'agenouillais au sol et me mettais dans la position adéquate pour faire des pompes. Ainsi, j'enchaînais par dizaine de séries.

     Au bout d'une bonne demi-heure, je ne ressentais plus de fatigue morale mais un épuisement musculaire aux bras. Je m'étalais donc sur le sol, la respiration irrégulière et regardais le grand plafond blanc de ma chambre. Les vertiges s'étaient emparés de mon esprit, et ils n'y allaient pas de main morte.

Je n'y voyais que du flou, et cherchais une quelconque nourriture pouvant me calmer. Quelle idée de faire ça à jeun, j'allais tomber dans les pommes à force d'agiter ma tête dans tous les sens.
Puis par miracle, je remarquais sur ma table de chevet un grand plateau doré contenant toute sorte d'aliment diverse. Les sens brusquement animés, la faim au ventre me poussait à me lever et tout dévorer.

En faisant un effort sur-humain, je me levais et avançais à quatre pattes jusqu'à la mine d'or.
Une fois devant, j'attrapais un verre qui semblait être du lait de moogliz. Non sans en renverser autour et sur le kimono qui me servait de robe de chambre, je fis une descente instantanée puis soufflais de bonheur.

Toutes les friandises n'ont été qu'éphémère également, je n'avais fait qu'une bouchée du plateau. C'était bien la première fois que je finissais mon repas, à croire qu'il était nécessaire que je m'affame la veille au dîner. En ce qui me concernait, mes vertiges s'apaisaient tranquillement tandis que je me remplissais la panse.