Sur le droit chemin [Miiko x Ashkore]

23 - Doutes et sentiments

      Depuis l'arrivée de la chère Huang Hua, j'avais passé le reste de la journée en sa compagnie. J'appris alors qu'elle était descendante du phénix et faisait partie d'un peuple fenghuang, chef de la tribu bien qu'encore apprentie.
Le vieil homme coincé qui la collait toujours tel un pot de colle se prénommait Feng Zifu, son conseiller. Un peu hautain sur les bords et stricte, il reprenait toujours après Huang Hua pour corriger ses manières.

De ce que j'avais pu tirer de leurs discussions avec Yonuki, nous étions aussi en contrat d'alliance avec eux. La châtaigne semblait être une bonne amie du QG, admirée et appréciée par ses pairs ainsi qu'Eldarya entier. Celle-ci me posait beaucoup de questions sur moi mais aussi ma vie. Si au départ je prenais soin de ne pas divaguer en parlant de ma personne, mes craintes s'envolèrent par la suite, me sentant en confiance à sa simple présence.

Huang Hua était du genre insouciante et simple, elle croquait la vie à pleines dents en profitant de chaque petit instant de bonheur. C'était une tout autre expérience de connaître sa vision des choses, même éducatif.
Malgré ses apparences, le matérialisme n'appartenait pas à son vocabulaire, la rendant encore plus sage que son esprit ne laissait paraître.
C'était bien vite que chaque soir suivant le dîner, je me retrouvais dans ma chambre avec cette femme. Les atomes crochus se liaient rapidement, et voilà que nous connaissions mutuellement la vie de l'autre. Enfin, presque. Je réussissais toujours à éviter le sujet familial de mon côté, et je remerciais intérieurement sans cesse cette fille du fait qu'elle ne soit pas plus insistante que cela.
Nos soirées bavardages finissaient toutes de la même manière : la jeune phénix squattait mon lit la nuit, sa loge étant soit-disante trop éloignée de la mienne. Ce n'était pas comme si nous étions à une porte d'écart, absolument pas.

Ce matin-là, je n'avais pas échappé à la règle. Réveillée depuis peu, Huang Hua semblait toujours profondément bercée par ses rêves.
Mais mon répit ne dura pas éternellement, puisque j'entendais un petit bruit de glissement sur le sol derrière ma porte.
En soulevant un peu la tête, je distinguai un papier sur le seuil dans l'obscurité.
Je soupirais longuement en scellant mes paupières, ne possédant aucune envie de m'ôter de mon cocon chaud. Et par miracle, Taro fut déjà tiré de son sommeil et attrapa sans hésiter la lettre m'étant destinée.

Lorsque mon compagnon grimpa le lit jusqu'à moi, je constatais que ses deux crocs étaient plantés dedans ce qui m'arracha un sourire moqueur. J'affectionnais chaque jour un peu plus cette petite bête.
Lisant finalement son contenu, je me dépêchais de m'habiller afin de rejoindre le propriétaire de cette dernière.

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PDV Lance

Je râlais encore contre la nature. M'étant assis dans l'herbe, j'en avais omis que le soleil se levait tout juste et que par conséquent, la rosée bien fraîche du matin était déposée sur chaque petit brin d'herbe. Le pantalon déjà mouillée, j'abandonnais l'idée de me relever. Ce qui était fait est fait.
Je pestais intérieurement après la personne que j'attendais, je n'arrivais toujours pas à croire que j'obéissais à l'autre idiot. Il avait le don de me sortir de mes gonds. Enfin non, tout m'énervait dans ce monde imparfait.