Sur le droit chemin [Miiko x Ashkore]

39 - Le deuil

PDV Huang Hua

    « Gardons cette information pour nous encore un peu, suggéra Eweleïn, elle risque de très mal le prendre. »

Quelques jours se sont déroulés et le chaos total régnait. Nous avions malheureusement fait l'erreur de penser trop tôt que l'espoir était revenu,

car Yonuki n'était plus.

Il ne mangeait pas, ne dormait pas, ne parlait pas... il était vidé de vie. Il n'avait donc pas pu passer la nuit.
Les quelques mots qu'il avait prononcé avait été destinés à Miiko, et celle-ci refusait même d'en effleurer le sujet.

Depuis, notre chef bien aimé avait gardé au fond de lui tous ses états d'âmes et était parti pour l'au-delà. Mais jusqu'au bout, il demeurait encore la tête droite comme il l'avait toujours fait jusqu'à que ses paupières se closent sans aucun regret.

À présent, nous avions plus graves problèmes : Miiko se renfermait sur elle-même en refusant les visites dans sa chambre, la Garde d'Eel se retrouvait sans dominant et nous n'avions aucune piste sur les agresseurs. En bref, la situation était incontrôlable.

Maintes et maintes gardiens avaient quitté la cité, trop inquiets que l'un d'eux subissent le même sort. Nous faisions des pertes trop importantes pour ne plus nous en soucier.

Et pour ma part, je ne me permettrais pas de retourner auprès des miens au temple comme convenu. Rien ne semblait stable, alors pourquoi devrais-je les abandonner à leur affliction ?

« Et comment ? s'enquit Valkyon, elle évite toutes nos visites, seul Lance y est autorisé mais ce bougre ne prend même pas la peine de la voir.

- Huang Hua, tu n'as pas encore essayé n'est-ce pas ? m'interrogea Leiftan.

- Non, cependant j'aimerais tenter le coup si possible.

- Et lui annoncer qu'elle ne pourra plus rien faire comme elle l'entend ? Vous allez la briser ! » s'indigna l'elfe, souhaitant encore préserver l'état de la princesse.

Puis un silence de mort s'abattit sur nous. On ne pouvait pas agir sans se mettre à la place de notre précieuse Miiko. Cette dernière paraissait bien plus frêle qu'à son arrivée. Mais comment ne pas la comprendre ? Yonuki était mon cher et tendre ami, nous avions passé tant d'années à nous côtoyer. Le deuil était dur pour elle tout comme pour moi.

« Je vais lui parler, m'imposai-je sans attendre de retour, dans ces moments-là, même si quelqu'un vous demande de le laisser seul, il ne vaut mieux pas acquiescer sans broncher. C'est justement maintenant qu'il faut lui prouver notre soutien.

- Je me sens vraiment pas entendue... » soupira défaitiste l'infirmière.

Dès lors, j'entreprenais de descendre les quelques marches de l'infirmerie et me mettais en quête d'une chambre particulière.