Sur le droit chemin [Miiko x Ashkore]

27 - Akaiyama

     Nous étions proches du but, il ne restait que quelques heures avant d'apercevoir l'île en question. Le soleil se plaçait en plein milieu du ciel, menaçant de nous provoquer des insolations.
Je m'interrogeais toujours au sujet d'Akaiyama : son apparence, son peuple, ses cultures... ?

« Dis Leiftan, le concerné dériva son regard sur moi, parle-moi d'Akaiyama.

Mon ami esquissa un sourire, les mains posées fermement sur le gouvernail. Il fallait croire que l'air marin le réussissait bien, car sur le moment je le trouvais beau garçon avec ses mèches folles au vent.

- Akaiyama signifie "montagne rouge" dû au volcan écarlate qui trône au centre de l'île, m'expliqua-t-il, même si en réalité c'est toute la terre qui est rouge.

- Et c'est fertile ? demandai-je les étoiles aux yeux.

- En réalité ça ne sert pas à grand chose de cultiver tu le sais. Mais les géants contrairement aux autres faery, ont la particularité de procréer eux-mêmes de la végétation.

Choquée, je m'exclamai, - Tu veux dire qu'elle est comestible et nutritive ?

- Pour eux oui, affirma le blond, mais c'est toujours immangeable pour nous autres. C'est pour cela que la garde a emporté tant de ravitaillement. »

Les géants me paraissaient comme des êtres remplis de puissance en plus de leur force physique. Être capable de générer soit-même la vie à son profit, peu s'en trouvait capable dans ce monde.
Déjà émerveillée rien que par un récit, la hâte s'emparait un peu plus de mon esprit.

« Miiko, permets-moi juste de t'imposer une promesse, réclama Leiftan.

- Ce que tu veux.

- Ne t'approche au grand jamais d'un géant sans la compagnie d'un obsidien, l'entendis-je m'avertir d'un air sombre, ils savent certes être dociles, ils ont le sang très chaud. »

J'acquiesçais simplement. Ce peuple s'avérait tout de suite plus hostile qu'au départ. J'en concluais que s'il n'existait aucun contrat d'alliance avec eux, on aurait fini piétiné sans pitié. Ou peut-être me faisais-je des idées, je préférais dans tous les cas les voir avant de les caser dans une quelconque catégorie.

J'appris alors qu'ils avaient la rancune tenace contre les humains, ce pourquoi les jumeaux devraient éviter de se proclamer faeliens en cas d'interrogation quant à leurs apparences humanoïdes.

Je passais le reste du trajet à tuer le temps, en astiquant les lieux ou bavardant.

« Leiftan ! Terre en vue ! s'écria un homme avec une longue vue.

- On se croirait pour des pirates à ce rythme là... » soupira Ezarel, mesquin.

L'équipage riait ensemble. Nous nous laissions emporter sur cette dernière ligne droite, tout en nous préparons mentalement à cette mission qui n'allait pas être des plus simples.
J'appréhendais l'avenir une fois là-bas, et s'il arrivait malheur à certains ? Allais-je être aussi performante qu'en entraînement ? Quant au dirigeant de notre groupe, Lance, sera-t-il aussi immature comme en ma présence ? Sans percuter la réalité, je ne me rendis point compte que mon aide n'était pas de refus en entendant mes camarades m'interpeller vainement.