Sur le droit chemin [Miiko x Ashkore]

24 - La lumière brillera

PDV Huang Hua

       « Voilà, parfait, complimenta Lance, ne laisse aucune pensée s'introduire en toi. Tu dois être consciente de l'instant présent et visualiser le maana dans l'air. Donnes-lui une couleur, un aspect... »

Le soleil était en train de se lever, nous offrant un magnifique ciel au dégradé d'orange. Depuis quelques jours, je me réveillais sans aucune trace de Miiko et avais insisté pour la suivre lorsqu'elle me quittait à l'aube. Donc j'assistais actuellement à une scène très agréable et comique qui n'était autre que Lance en professeur et la kitsune en tant que son élève. Si au début ils se disputaient beaucoup, ils se montraient exemplaires par la suite.

De mon côté, cela me permettait d'avoir une bonne raison de voir toutes les choses magnifiques que l'on ne voit pas forcément lorsqu'il fait jour sans que Feng Zif' ne me reprenne. Je profitais également d'observer en silence mon amie, concentrée sous les directives de son tuteur.
Bien qu'un peu déçue de ne pas pouvoir la traiter autrement, je ne m'empêchais pas d'admirer le physique tout aussi magnifique que la personnalité de la protégée de Yonuki.

On ne percevait que rarement les traits de son visage, mais ce matin elle avait noué ses cheveux en une queue de cheval haute lui allant à merveille. Sa frange droite était légèrement soulevée par les brises de vent, dégageant toutes les mèches qui dissimulait son joli minois.
Il n'y avait pas à dire, Miiko était vraiment gâtée par la nature. J'ignorais l'existence de sa famille, mais ses géniteurs conservaient sûrement cette "beauté" à travers les générations. Je me demandais tout de même à quoi ressemblerait-elle si à la place d'être banale, sa fourrure aurait été blanche ainsi que ses cheveux blonds comme un kitsune à neuf queues de sang royal.

« Maintenant, imagine une boule de chaleur au creux de ta main. La ressens-tu ? »

Miiko était assise en tailleur, l'échine bien droite et les yeux clos. Tandis que Lance, lui, parlait en observant la belle recrue du coin de l'œil. Ces deux-là semblaient avoir oublié ma présence, presque enveloppés dans une bulle infranchissable.

En m'attardant sur l'âme de ma camarade, je remarquais que celle-ci ne pensait bel et bien à rien. N'éprouvant aucune émotion aussi bien physiquement qu'astralement, elle suivait toutes les instructions à la lettre et je me sentais fière d'elle. Miiko avait le talent fou d'apprendre aussi vite que n'importe qui, ce que je lui enviais.

Malgré cette plénitude planant autour d'elle, l'âme de Lance n'exprimait pas les mêmes états émotionnels.
J'avais beau essayer de décrypter plus profondément ce dernier, mais j'étais comme dressée face à une montagne inaccessible. Rien de ce qu'il éprouvait n'était clair : j'y percevais juste de la rancoeur, amertume et noirceur.
Cette vision m'effrayait, je n'avais jamais croisé plus haineux que lui.

« Lance ! s'exclama soudain Miiko avec des flammes bleues dans les mains, j'ai réussi ! »