Sur le droit chemin [Miiko x Ashkore]

34 - Frôler les interdits

PDV Lance

     Les journées étaient affreusement ennuyantes. Pendant que la plupart de mes collègues partaient en expédition folle et incroyable, moi je passais mon temps à m'entraîner, dormir et picoler...

Et malgré ça, je n'avais toujours pas fait le tri dans mes pensées. Moi qui me plaignais incessamment de n'avoir aucun instant pour ma personne, j'étais servi.

« Lance ! Lance ! » m'interpella essoufflée une voix féminine.

Je pivotais derrière et vis la jeune brownie dévaler les escaliers vers moi, les bras remplis de papiers volants.
Ykhar, une fois à mon niveau, posa ses mains sur ses genoux et reprenait son souffle.

« J'ai... elle essayait de tout dire d'une traite, une... petite... mission pour toi ! »

Interloqué, j'espérais qu'il y ait un peu d'action.

« Ah ? Quoi donc ? Dis-moi qu'on m'a envoyé loin d'ici ?

- Désolée pour toi, s'excusa la rousse enfin calmée, c'est juste que personne n'a aidé les purrekos aujourd'hui. »

Une expression blasée s'empara de mon visage, les sourcils froncés.
Face à mon silence, Ykhar devint bleue :

« Vraiment vraiment désolée mais tout le monde est occupé ! paniqua-t-elle, et je... rah les purrekos t'aiment bien, ça nous évitera des tensions grâce à toi !

- Je compte absolument pas le faire, râlai-je en croisant les bras.

- Merci t'es le meilleur ! »

Avant même que je ne rétorque mon mécontentement, elle défila à une vitesse déconcertante dans une autre direction. Sûrement pour m'empêcher de refuser.

Je les maudissais, ces gardiens.

Saturé, je me dirigeais d'un pas nonchalant vers le marché sans me presser le moindre du monde, les mains dans les poches.

L'extérieur était tout aussi calme, mise à part quelques enfants qui jouaient ainsi que les familiers qui pataugeaient dans des vasques d'eau. Quelque part, la cité se trouvait être un vrai havre de paix : loin de la guerre, loin des répugnants humains, loin des créatures de mauvaises foi...
J'avais beau dire le contraire, je m'y étais plutôt attaché à cet endroit. Même s'il ne vaudra jamais le village que j'ai connu, dans mon enfance.

Les gens respiraient le bonheur et l'insouciance, ils m'avaient adopté Valkyon et moi sans même nous juger ni se méfier de nous. Après les avoir quitté pour découvrir le monde, nous avions erré dans l'espoir de trouver un endroit similaire, où tout coeur était innocent et pur.

Puis j'avais atterri à Eel. Un lieu qui, je pensais, allait pouvoir nous protéger et nous permettre de vivre heureux.

Quelle vaste blague.