- Our complementary colours - Shinkami

- Chapitre 7 -

Song : Can't sleep love / Pentatonix

Je n'avais pas pu fermer l'œil de la nuit après ce qui s'était passé. Les images de Pikachu blessé, en pleurs et me criant dessus tournaient en boucle dans ma tête.

Je n'arrête pas de me poser des questions pour tenter de comprendre ce qu'il avait bien pu lui arriver. La seule chose que j'avais comprise en analysant les derniers événements était qu'il ne se changeait jamais avec nous pour cacher ses blessures et que ces dernières avaient un rapport avec ses disparitions et ses mensonges.

Plongé dans mes réflexions, je n'avais pas entendu Mina entrer dans ma chambre. Elle s'assit à côté de moi et posa une main sur mon épaule ce qui me fit sursauter à ce contact.

« -Hey... Est-ce que ça va ? T'as l'air épuisé. » dit-elle doucement en me regardant avec un regard concerné. Voyant que je ne répondais pas, elle ajoutait :

« -Ecoute, j'ai entendu des gens se disputer hier soir...C'était toi et Denki n'est-ce pas ?

-Je ne sais plus quoi faire Mina... » dis-je en me passant une main sur mon visage, l'air exténué.

« -Il faut que tu ailles lui parler et t'excuser. Même si ce n'est pas forcement ta faute il faut que vous vous réconciliiez, vous ne pouvez pas rester en froid, pas vous deux. Vous êtes beaucoup trop mignons ! » dit-elle surexciter.

En comprenant ce qu'elle venait de dire, je mis à rougir violemment. Tout ce qui put sortir de me bouche fut de ridicules bégaiements pour essayer ne nier ce que venait de dire Mina. Vraiment pas crédible si vous voulez mon avis. Je finis par abandonner l'affaire. Ça serait mentir que de dire que je ne trouve pas Pikachu mignon et qu'un « nous » ne me sois jamais venu à l'esprit mais je ne pense pas que ça soit son cas. Il faut que je me réconcilie avec lui et que je lui fasse comprendre que je veux bien être son ami, contrairement à ce qu'il pense.

Nous avons discuté pendant longtemps avec Mina. Étonnement ça m'a fait beaucoup de bien de parler à quelqu'un. Heureusement, je pense qu'elle n'a pas entendu pourquoi je me suis disputé avec Pikachu.

J'avais bien l'intention d'aller lui parler, mais de quoi ? Je suis vraiment inquiet pour son état...

La nuit venue, je n'étais toujours pas sortie de ma chambre et n'étais toujours pas allé voir Pikachu. N'arrivant toujours pas à dormir, je décidai de ne plus me prendre la tête et d'improviser sur place.

Je me leva d'un bond et marchai d'un pas décidé jusqu'à sa chambre. Cependant, devant la porte tout le courage que j'avais mis pour venir s'envola d'un coup me laissant tremblotant et incertain. Après quelques minutes je me lançai et toquai à la porte.

Je me mis à paniquer face à son manque de réponse. J'essayai d'ouvrir la porte mais celle-ci était verrouillée. Je commençais à m'imaginer les pires scénarios.

Est-ce qu'il avait encore disparu ? Est-ce que la personne qui lui avait fait ça était en train de lui faire du mal à nouveau ?

Dans mon élan je fonçai dans la porte pour forcer la poignée. La porte s'ouvrit à la volée dans un grand fracas me faisant tomber à terre. Je me précipitais jusqu'à son lit pour vérifier s'il était là mais je constatai avec soulagement que c'était le cas.

Pikachu dormait paisiblement, emmitouflé dans ses draps.

De petites larmes se formèrent aux coins de mes yeux face à toute cette pression qui venait de retomber. Ne contrôlant pas vraiment mes mouvements, je me glissai sous les draps avec lui et le serai contre moi pour être sûr qu'il ne parte pas à nouveau. Mes doigts glissèrent par mégarde sous son tee-shirt et je sentie toutes ses cicatrises contre ma peau. Je le resserra davantage, posa un baiser sur son front et m'endormis dans ses bras.

Le lendemain matin, je me réveillai doucement et tombai sur deux yeux dorés m'observant. Je mis quelques secondes avant de me souvenir de la position dans laquelle nous nous trouvions.

Je me redressa avec empressement et me plaquai contre le mur pour m'éloigner de lui, redoutant se qu'il allait dire. Entre notre dispute et le fait que je me suis introduit dans son lit contre son gré...

Sans un mot, il s'assit doucement sur mes genoux. Il brisa le contact pour regarder mes lèvres avec envie en se rapprochant de moi. Il se mordit les lèvres et recula un peu hésitant. Je finis par poser ma main sur le côté de son visage et fermai les yeux en déposant mes lèvres contre les siennes.

Je commençai à remuer doucement mes lèvres puis il finit par me rejoindre dans ce baiser rempli de douceur. Ayant la confirmation que mes sentiments étaient partagés, je souris contre ses lèvres. Nous finissons par nous séparer à bout de souffle pour nous regarder dans les yeux avant de repartir dans un autre échange, un peu plus passionné cette fois. Il s'agrippa fortement à mon tee-shirt et enfoui sa deuxième main dans mes cheveux lilas. Je n'ai pas les mots pour décrire ce que je ressens à ce moment. C'est comme si ce baiser était devenu vital, j'avais l'impression qu'il ne fallait pas qu'il se termine. La pièce était uniquement bercée par des bruits de bouche et nos soupirs de satisfaction.

Nous nous séparons à nouveau, je reposai mon front contre le sien et le regardai intensément. Il sembla un peu troublé alors je pris la parole :

« -Je ne veux plus jamais voir des larmes sur ces joues, lire de la douleur sur ce visage, plus jamais. Si jamais tu veux bien de moi, je promets de prendre soin de toi et de t'aimer comme jamais je n'ai aimé. Je t'ai crié dessus car j'étais effrayé, je n'ai pas su comment réagir, j'ai peur de savoir ce que tu caches. Et- ».

Je me fis interrompre dans mon discours par ses douces lèvres. Il rit doucement en se séparant puis ajouta :

« -Je t'aime aussi Hitoshi. »

Je rêve ! Il m'a appelé par mon prénom ! Ah, ce sourire je vais fondre !

« -Je t'aime, mais il a certaines choses dont je ne peux pas te parler. Tout ce que tu dois savoir c'est que je vais bien, tu n'as pas à t'en faire. Promets-moi de ne plus en parler.

-Quoi ? Non ! Tu ne peux pas me demander ça !

-Si tu veux vraiment me rendre service, si tu veux vraiment mon bonheur, alors promets-le moi. »

Je me tus quelques instants pour réfléchir puis finis par accepter à contrecœur. Même si je suis extrêmement heureux d'être enfin dans ses bras, je ne peux pas m'empêcher d'être inquiet.