4 | 'MODERN FAIRYTALE'

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Kyle n'aurait pas pu être plus embarrassé et effrayé qu'il ne l'était maintenant. Il ne savait même pas ce qu'il lui avait prit de sécher avec Craig pour faire ce genre de choses, et le brun paraissait penser la même chose. Alors que le rouquin, tête baissée, les cheveux lui retombant sur le front, essayait de cacher ses yeux qui s'humidifiaient, le brun avait les bras croisés et regardait le plafond, l'air bien ennuyé par la tournure de la situation.

Je n'attendais pas ça de vous monsieur Broflovski. J'ai encore l'habitude avec Craig, mais vous ... En plus pour faire ce genre de choses.

Les mains du plus jeune se crispèrent sur ses cuisses. Il fallait admettre que tous les deux, ils avaient vraiment joué aux cons. Comment avaient ils pu imaginer un seul instant que personne ne les attraperait en train de baiser dans les toilettes ? Il avait fallu que la femme de ménage tombe sur eux alors qu'ils étaient en train de se rhabiller. D'ailleurs, d'après elle, elle avait été figée pendant quelques minutes avant de finalement se décider à toquer à la porte, ce qui rendait la chose encore plus gênante.

Vous êtes conscients que je suis obligé d'appeler vos parents et de vous mettre une retenue n'est ce pas ? Deux heures de retenue tous les vendredis soirs pour les deux mois qui suivent est ce que ça suffira où je dois vous expulser une semaine en plus de ça ?

C'est suffisant monsieur, marmonna le Tucker.

Même lui n'avait pas la force de se défendre face à celui qu'il considérait un peu comme sa Némésis. Il le savait plus que bien lui aussi : ils avaient déconné. Maintenant ils se prenaient les conséquences.

Je suis désolé monsieur ... bredouilla Kyle sans relever la tête.

Sa hantise se réalisait. Sa mère allait apprendre que son fils si parfait n'était pas hétéro, avait joui dans les toilettes du lycée avec un soit disant 'délinquant' et avait séché une heure de sciences naturelles. C'était la mort dans l'âme qu'il accepta la punition du conseiller sans essayer de le contredire. Il n'aurait que ce qu'il méritait.

Il sentit l'homme lui jeter un regard déçu. En plus de ça, il passerait maintenant lui aussi pour un jeune criminel aux yeux de tout le personnel enseignant. Lui qui avait toute sa vie été ce qu'on appelait communément un intello, il savait bien que les informations fusaient dans la salle des professeurs. Dès la pause de la matinée, tous ses professeurs seraient au courant de ce qu'il avait fait, il en était persuadé.

Retournez en cours maintenant. Si je vous revois dans mon bureau c'est le renvoi immédiat et définitif qui vous attends.

Alors qu'il tamponnait les papiers qui prouvaient leur retard pour leur deuxième heure de cours, les deux adolescents se levèrent, l'un complètement brisé, dévasté et horrifié, l'autre seulement ennuyé de savoir qu'il allait avoir le droit à un sermon de plusieurs heures dès qu'il rentrerait chez lui. Ses parents n'étaient pas du genre à faire attention aux conneries répétitives de leur fils, mais il savait que là il avait dépassé les limites.

Je vous laisse le loisir d'expliquer la cause de ce retard à vos professeurs, rajouta froidement le conseiller.

Les deux garçons se retournèrent, aussi horrifiés l'un que l'autre.

Pitié monsieur ! s'exclama le rouquin, les larmes aux yeux.

Il faut que vous compreniez la conséquence de vos actes. J'ai déjà été suffisamment gentil avec vous. Maintenant dehors.

Le Tucker jeta un coup d'œil au papier. C'était bien écrit en bas de la feuille, à l'attention du professeur « je vous le laisse expliquer devant toute leur classe la cause de leur retard. ».

Mensonges [South Park]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant