Chapitre 32

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Le silence le plus plat régnait dans la salle.
     Des dizaines de guildes avaient déjà été dissoutes à travers tout le pays, mais jamais dans ces conditions. On dissolvait une guilde parce que le maître emblématique mourrait, parce que les membres avaient des désirs trop différents, parce que de nouvelles guildes, plus grandes, plus puissantes, attiraient tous les membres, les uns après les autres. Mais l'histoire de Sabertooth était toute autre. On dissolvait la guilde parce que son passé était trop sombre et que son maître ne pouvait pas vivre avec ce passé, ne pouvait pas assumer les horreurs commises par celui qui l'avait précédé.
    Les doigts de Sting quittèrent les miens, et je détachai enfin mon regard de Minerva pour les poser sur celui qui se tenait à mes côtés, complètement immobile. Il avait les yeux vitreux, posés sur celle qu'il considérait, quelque minutes auparavant encore, comme son maître.
     Je voulus lui rattraper la main, mais Minerva reprit la parole :

- Ma décision sera remise en question par nombre d'entre vous, mais mon sentiment ne changera pas, ne changera jamais plus. J'aime les membres de Sabertooth, mais je n'aime pas Sabertooth. Ce nom me fait horreur, il me rappelle toutes les erreurs que nous avons commises. 

     Je comprenais ce qu'elle ressentait, surtout en tant que fille de fondateur de cette guilde de l'horreur. Les membres avaient aujourd'hui changés, mais leur QG était le même, leur nom était le même, leur tatouage était le même. Ils ne pouvaient pas tourner la page en de telles conditions.

- Je ne prends donc pas cette décision à la légère. Comme vous, je souffre de ce choix. Mais c'était quelque chose qu'il fallait faire, qu'il était temps de faire. Vous êtes tous devenus des mages incroyables et je tenais donc à vous libérer de cette guilde sombre. Vous ne méritez pas d'être associés aux horreurs qu'on y a commises. Vous méritez d'être libres, de refaire votre vie. 

     Des larmes apparurent dans ses yeux, coulant lentement le long de ses joues. La fière mage qu'elle était n'était plus, elle s'était transformée en une simple jeune fille, une jeune fille qui avait prit une décision incroyablement courageuse, une décision qui l'a brisait, mais qui la renforcerait indéniablement dans le futur.
Et j'étais sûre que les mages de Sabertooth, dont j'étais incapable d'imaginer le sentiment, finiraient certainement par s'en rendre compte. Bientôt, ils jouiraient d'une image nouvelle, d'une image de mage normal. Adieu fantôme de Jienma rôdant dans leur dos.

- Vous pouvez être en colère, vous pouvez m'en vouloir, je comprendrais. Mais je vous le demande, s'il vous plaît, repartez de zéro. Intégrez une guilde aux valeurs proches des vôtres, montez votre propre guilde si ça vous tente, mais, je vous en prie, libérez-vous de ce passé qui nous hante tous.

     Personne ne parlait, personne ne bougeait, on pouvait entendre les mouches voler.

- Les maîtres qui m'entourent m'ont aidée dans ce choix, et ils sont aujourd'hui prêts à vous accueillir chez eux, dans leurs familles. Pensez-y. J'ai confiance en eux, ils sauront vous faire prendre un nouveau départ, ils sauront faire de vous les grands mages que vous méritez d'être.

     Alors, après un bref hochement de tête à l'attention de l'assemblée, elle recula pour laisser la place au maître de Fairy tail qui, visiblement, avait été désigné comme porte parole de cette fière assemblée de dirigeants de guildes. À n'en pas douter, il était le plus sage, le plus charismatique de tous.

- Mes enfants, je n'aurais pas la prétention d'affirmer comprendre votre souffrance, mais, au mieux, je peux tâcher de l'alléger. Je ne suis qu'un vieil homme, mais je peux pas vous laisser seuls face à une telle situation. 

     Il se racla brièvement la gorge et son regard eut le temps de se poser, tour à tour, sur tous les membres de Sabertooth, comme s'il avait au préalable prit le temps de les repérer dans la salle avant de grimper sur l'estrade. Ses yeux les transperçaient, lisait en eux. Et l'inverse fonctionnait aussi car, quand son attention se porta sur Sting, je sus ce qu'il allait dire.

- Fairy tail n'est pas qu'une guilde réunissant de grands mages, c'est une famille. Et comme toute famille, nous avons vécu des choses dures, des traumatismes qui ne nous quittent plus, mais nous les avons surmontés. Ensembles. Et c'est pour ça que nous ne pouvons pas vous laisser derrière. Alors, en tant que maître de Fairy tail, laissez-vous vous inviter chez nous.

     Il n'aurait pas pu faire discours plus émouvant. Le maître n'avait pas grand chose à voir avec cette histoire de dissolution de Sabertooth, mais il avait su s'immiscer dans la discussion et prendre la parole au moment le plus critique pour les dents de sable. Et je n'avais jamais été aussi d'accord avec ses paroles. Comme lui, je voulais les aider. Comme lui, j'étais prête à leur faire une place dans la guilde, dans ma vie, dans mon coeur. Qui sait? Ils étaient peut-être sur le point de devenir des gens aussi importants que Grey, que Natsu, que Reby. Demain, nous serions frères.
    D'ailleurs... à cet instant, je compris. Je compris que Minerva et le maître venaient de nous offrir une solution, servie sur un plateau d'argent. Sting ne voulait pas quitter sa guilde, je ne voulais pas quitter la mienne. Mais Sabertooth n'était plus, et le maître lui avait directement proposé de venir nous rejoindre.
Sting tourna de gros yeux vers moi, faisant le lien en même temps.
     Il m'agrippa plus ou moins brusquement les épaules, et me secoua légèrement.

- Tu te rend compte? Lucy, c'est notre solution!

    Un large sourire se dessina sur mes lèvres et les larmes qui s'étaient accumulées après les discours émouvant de deux grands maîtres, se mirent à couler le long de mes joues. Je ne savais plus si je devais être triste pour Sabertooth, ou si je devais hurler ma joie au monde parce que j'allais pouvoir vivre mon idylle à Magnolia avec Sting. Mais, bien sûr, la joie l'emporta, et je sautai dans les bras qui m'étaient tendus. Dans un éclat de rire, Sting me fit tournoyer contre lui.

- Il y en a au moins deux que cette nouvelle ravie..., nota Minerva. 

     Riant toujours plus, je le serrai toujours plus contre moi, incapable de me retenir.

- Je t'aime, murmurais-je.

     En réponse, il me reposa sur le sol. Ses mains glissèrent de mes hanches jusqu'à mes joues, effleurent mes bras nus couverts de chaire de poule, caressant mon cou à découvert, et il les posa contre mes joues brûlantes. D'un geste du pouce, il essuya mes larmes, qui furent immédiatement remplacées par des nouvelles qui glissèrent silencieusement jusqu'à mon décolleté. Les yeux plongés dans les miens, il me transmit tout ce qu'il ressentait, tout ce que je ressentais aussi. Et, enfin, il posa tendrement ses lèvres chaudes contre les miennes.

- Je crois que Fairy Tail vient de gagner un nouveau membre, s'enthousiasma le maître.

    Je m'écartai légèrement de Sting, de mon nouveau compagnon, et c'est toujours dans ses bras que j'entendis une voix s'élever depuis le fond de la salle, depuis la partie la plus sombre de la pièce, comme s'il avait cherché à s'y cacher :

- Deux. 

     Rogue s'avança de quelque pas. Dans son costume aussi sombre que la nuit, je l'avais jusqu'alors confondu avec l'ombre des paravents qui cachaient l'entrée des cuisines. Il n'était pas très sociale, pas très fan du devant de la scène mais, en ce jour si particulier, il s'y jetait volontiers.

- Que deviendraient les dragons jumeaux s'ils se séparaient? Se justifia-t-il.

     Dans mes bras, je sentis toute l'émotion de Sting. Rogue était son meilleur ami, il était plus proche de lui que je ne le serai jamais. Pourtant, j'étais sûre qu'ils ne se l'étaient jamais dit, qu'il restaient ensembles par force de l'habitude, mais qu'ils n'avaient jamais évoqué leur avenir. Mais aujourd'hui, devant le pays entier, Rogue venait de consolider leur relation à jamais. Ils étaient les meilleurs amis du monde, et peu importe où l'un irait, l'autre le suivrait toujours.

- Vous allez avoir une guilde pleine de chasseurs de dragons, s'amusa Bob.Si vous le voulez bien, intervint Orga, pourriez-vous également accueillir un chasseur de dieux, histoire de commencer une nouvelle collection? 

     Je n'en revenais pas. Orga n'était pas un mauvais bougre, mais nous n'étions pas les meilleurs amis du monde, et j'étais sûre que c'était le cas pour tout le monde au sein de Fairy Tail. Pourtant, il estimait suffisamment Sting et Rogue pour les suivre, et il aimait suffisamment notre guilde pour décider d'y entrer comme ça, sans prendre le temps d'y réfléchir. J'étais presque plus émue par ça que par la décision des dragons qui allait quasiment de soi.

- Si on se lance dans la compétition du plus grand nombre de mages d'un certain type, ajouta Yukino, laissez-moi vous donner une seconde constellationniste. 

    Sur scène, le maître ne savait plus où donner de la tête. Il s'était sûrement attendu à recevoir des nouveaux membres, mais pas aussi rapidement, pas aussi précipitamment. Il s'était sûrement dit que les anciens mages de Sabertooth auraient besoin de temps pour se retourner, pour réfléchir à leur avenir loin de leur ancienne guilde. Mais il n'en était rien. C'était comme s'ils avaient tous déjà été prêts à partir, leur valise toujours faite près d'eux.

- Quant à moi, renchérit Rufus depuis le milieu de la pièce, je suppose que ma magie de construction peut s'ajouter à celle de Grey.

     Je crois que j'étais en train de rêver. En l'espace d'une vulgaire minute, nous venions de mettre la main sur pas moins de cinq puissants mages, sur cinq amis prêts à s'intégrer à nous, à prendre un nouveau départ à nos côtés. Ils avaient eu le choix, on leur avait laissé l'occasion de repartir à zéro, et ils auraient pu choisir de voyager, de s'octroyer un peu de repos, d'éventuellement retourner dans leurs villes d'origines, mais ils avaient choisi de nous suivre, nous. Y'avait pas à chier, Fairy tail dégageait quelque chose de fort, de vrai.
     Alors, sur l'estrade, Minerva s'avança de nouveau, surprenant presque le maître qui était incapable de se remettre de ce qui était en train de se passer autour de lui.

- Je ne prétend pas que ma magie pourra vous apporter quoi que se soit, mais je sais une chose : c'est grâce à vous que nous avons pu évoluer. Qui d'autre que Fairy tail nous a libéré de mon père? Qui d'autre que Fairy tail m'a sauvée des ombres qui s'emparaient de moi? Qui d'autre que Fairy tail? Alors, si vous le permettez, j'aimerai, moi aussi, vous rejoindre.

     C'était le pompon. Je crois que le maître était au bord du malaise.

- Je..., ben..., oui. 

    Alors, les applaudissements fusèrent de tout côtés et on se jeta tous les uns sur les autres pour les embrassades les plus cul-culs qu'il m'ait été donné de voir. Nous étions tous heureux, et nous étions bien décidés à le montrer. Les jeux étaient terminés, nous étions plus proches que jamais, et nous nous étions réunis au sein d'une même guilde. Que demander de plus?
     Je passai de bras en bras, j'embrassai toutes les joues qui se présentaient. Les rires résonnaient, s'élevant de tous les coins de la pièce. Même le roi s'était joint aux festivités et se laissait ballotter de mage en mage, un large sourire aux lèvres.
     Et puis, enfin, j'arrivai au maître. Quand on se fit face, on marqua une légère pause.

- Vous avez prit une décision incroyable, lui dis-je.
- Elle n'était pas dure à prendre.
- Mais vous l'avez fait. Vous leur avez permis de trouver un nouveau foyer. 

     Il hocha la tête avant de poser les yeux sur les membres qui venaient de nous rejoindre, réunis d'un côté pour discuter plus posément de leur situation. Parmi eux, Sting semblait plus agité que les autres, son sourire n'en finissant plus. Il était le reflet du mien.

- Si je ne l'avais pas fait, d'autre leur aurait proposé, n'est-ce pas?
- C'est différent, vous le savez.
- Je le sais. 

     Il marqua une légère pause et m'analysa pendant un court instant.

- Tu es heureuse? 

    Je n'avais même pas besoin d'y réfléchir plus qu'un millième de seconde. Nous avions remporté les jeux haut la main, nous avions sûrement éveillé des vocations chez les enfants du pays, nous avions gagné l'admiration des populations, nous avions tissé des liens indéfectibles avec les autres guildes, nous avions gagné six membres tous plus puissants les uns que les autres, et, surtout, j'avais gagné l'amour. Un amour qui me suivrait chez moi et qui s'installerait dans ma ville, qui ferait partie de ma famille, qui avait été accepté tout entier par celle-ci.

- Je ne pourrai pas l'être plus, assurais-je. 

     Alors, il vint me serrer dans ses bras, et j'eus l'impression d'avoir réussi. Quoi? Je ne le savais pas. Mais j'étais à ma place. Et, devant le sourire du maître, je compris que tout ce que j'avais pu faire pendant ces jeux m'avait été bénéfique. Lui ne voyait pas les choses comme moi. Il se fichait pas mal que j'ai gagné, que j'ai trouvé l'amour. Ce qu'il voyait, en revanche, c'est que j'étais épanoui. Et, en tant que maître, je compris à cet instant que c'est ce qu'il avait toujours recherché pour moi et pour les autres.

- Je suis très fière de toi Lucy.

     Le souffle me manqua quand il recula. Il m'adressa un sourire qui atteignis largement ses yeux et, après avoir serré mes doigts une dernière fois entre les siens, il fit volte face pour aller rejoindre quelqu'un d'autre. Moi? Au beau milieu de la pièce, j'étais les bras ballants. Aujourd'hui, j'avais la sensation d'avoir tout gagné. Je pouvais mourir en paix. Mais ma vie ne faisait pourtant que commencer.
     En me retournant, je tombai nez-à-nez avec le pilier de cette nouvelle vie.

- Alors, qu'est-ce que ça fait d'être une fée? Demandais-je.
- Je n'ai pas encore reçu mon tatouage.

    Étrangement, on ne s'approchait pas l'un de l'autre, presque gênés, on se jaugeait à une distance respectable, comme si nous avions besoin de nous observer pour prendre la pleine mesure de cette toute nouvelle relation que nous pourrions enfin construire. Nous avions toujours pensé devoir nous séparer à la fin des jeux ou, au mieux, se contenter d'une relation à distance, mais nous n'aurions jamais pu imaginer être ensembles, réellement ensembles. Mais aujourd'hui, nous étions des camarades, nous allions vivre dans la même ville, partir en mission tous les deux, manger à la même table tous les jours. Les perspectives étaient infinies.

- Où est-ce que tu le fera? Sur l'épaule?

     Il secoua légèrement la tête, un petit sourire nostalgique aux lèvres.

- Je ne veux pas effacer celui de Sabertooth. Il fait partie de moi. Alors..., je pensais me faire le nouveau ailleurs, peut-être sur la main.

    Le fait qu'il choisisse le même endroit que moi était affreusement cul-cul mais, pour une raison qui m'échappait, ça me plaisait terriblement. Je doutais qu'il le fasse en rose, cependant.

- La main, c'est parfait, reconnus-je. On saura tout de suite d'où tu viens.

     C'était en partie pour ça que j'avais choisi la main. D'abord, j'avais toujours voulu rejoindre Fairy tail, alors j'avais tenu à pouvoir admirer mon tout nouveau tatouage à tout moment. De plus, je voulais que mes ennemis sachent immédiatement à qui ils avaient à faire. Bien sûr, m'exposer ainsi pour m'attirer les foudres d'ennemis cherchant à nuire à la guilde, mais j'étais prête à prendre ce risque. J'étais une mage de Fairy tail et j'en étais fière.
     Pendant un instant, on se contenta de se regarder. Ce moment était parfait, et nous ne voulions pas le gâcher. Dans quelques années, quand je repenserai à ce jour, je verrai Sting, les yeux rivés à moi, le regard pétillant, un sourire aux lèvres. Je ne voulais pas l'oublier, alors je le regardai, pour le graver dans ma mémoire à jamais.

- Est-ce que tu es heureuse? 

     Mon sourire s'élargit. Le sien me répondit.

- Tu m'as entendue le dire au maître.
- C'est différent.

     Nos regards se cherchèrent, s'analysèrent.
     Je fis finalement un pas en avant, et j'attrapai ses doigts entre les miens.

- Ces jeux m'ont changée, tu le sais. Toi, tu m'as changée, fis-je en lui caressant la paume.
- En bien, j'espère.
- En bien, évidemment. J'ai toujours été heureuse au sein de Fairy tail, mais c'est différent.

     D'une main douce, il vint ramener une mèche de cheveux derrière mon oreille, effleurant au passage ma joue, avant de redescendre tout le long de mon bras. Ses yeux semblaient incapables de quitter les miens, comme si je l'hypnotisai, comme s'il ne voulait jamais plus détourner la tête.

- Je t'aime, Sting, et je suis heureuse de rentrer à la maison, avec toi.

     Une fossette apparut quand son sourire s'élargit. Ses pommettes étaient légèrement rouges, mais j'étais incapable de dire si c'était parce qu'il était tout excité par cette nouvelle vie, par tout le chamboulement dans sa vie, ou si ça avait un lien avec ma déclaration. Mais je m'en fichais. Dans tous les cas, ça m'allait.

- J'espère que tu ne changera pas d'avis quand tu te rendra compte que je vais te coller aux basques comme ton ombre.
- Je devrai pouvoir le supporter.
- Est-ce que tu veux qu'on habite ensemble?

     La mâchoire m'en tomba presque. Un rire étrangler m'échappa.

- Tu veux vivre avec moi?
- Tu ne veux pas? 

     J'étais à deux doigts de m'évanouir. Les choses allaient peut-être trop vite, peut-être qu'on devrait prendre notre temps, nous laisser de l'espace, vivre chacun de son côté, mais je n'en avais pas envie. Je n'avais jamais eu de vraie relation, et il n'y avait pas de manuel alors, le mieux ne serait-il pas de suivre notre coeur et nos envies? Je crois que c'était ça la clef d'une relation.
     Je nouai mes bras autour de son cou, achevant de me rapprocher de lui.

- Rien ne pourrait me faire plus plaisir.
- Il va falloir un endroit assez grand pour trois. Lector a besoin d'espace. Un jardin serait parfait. Et une chambre pour lui. Jusqu'à présent on dormait ensembles lui et moi mais je crois qu'on va devoir faire autrement maintenant que tu es là et...
- Eh, Sting, Sting..., calme-toi, fis-je en posant mes mains sur ses joues.

     Nous étions deux à découvrir les joies des relations amoureuses mais étrangement, je n'étais pas celle qui paniquai le plus à cette idée. Sting paraissait si sûr de lui depuis que nous avions commencé à nous fréquenter, il avait toujours été là pour me rassurer, pour exprimer clairement ses sentiments, mais là, alors que nous entrions dans le vif du sujet, il perdait toute son assurance. Ça lui donnait un charme fou, ça le rendait plus humain. Lui aussi avait ses doutes, ses peurs, ses inquiétudes.
     Son regard fuyant rencontra enfin le mien, et je lui offris un sourire.

- Eh, ne t'inquiète pas, on va laisser les choses se faire, ok? Pas de précipitation.
- Ok. Désolé, c'est juste que... c'est la première fois.
- C'est la première fois pour moi aussi, lui rappelais-je.

     Sa main se posa sur ma hanche et il vint déposer un tendre baiser sur mon front.

- Je t'aime. Tellement.
- Je sais, souris-je.

    Et si je savais bien autre chose, c'était que je ne pourrai jamais aimer personne comme j'aimais Sting Eucliffe.


FIN

I hate you but I love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant