Le retour de E.X.I

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22 Février 2018, Police Bay, Seychelles.

C'était une magnifique fin d'après-midi d'été qui s'annonçait aux instants où la mer baignait sous le radieux soleil. Les vagues plutôt paisibles, se fracassaient doucement sur le kayak de Edouard-Charles-Xavier Ignace, alias E.X.I (Exosquelette de Xénon à Induction). Un grand Sud-Africain de peau noire qui avait souffert il y a 12 ans d'un accident de formula 1. Par conséquent, son bras gauche ainsi que sa jambe gauche ont été amputés pour faire place à des membres en métal. Sa colonne vertébrale était renforcée par une exo-chorde qui reliait les membres en acier à son cerveau, c'était d'ailleurs ce dispositif qui lui permettait de les contrôler.

Dans ce système coulait du xénon liquide, solvant qui avait pour caractéristiques de laisser l'information y circuler à la vitesse de la lumière avec une marche d'erreur inexistante. La différence de force entre les deux membres était invisible, mais la fatigue dévorait son enveloppe charnelle tout en simulant une fatigue sur les membres de métal.

Pour bâtir sa titanesque fortune et vivre cette vie de rêve, il œuvra tout d'abord dans le trafic d'armement de pointe en créant l'entreprise « HyperTek ». Société qui a fini par lui être dérobée par son ancienne petite amie, Léa Boutin, une magnifique blonde monégasque. D'autre part, lorsqu'il servit pour les Veilleurs en tant que commando pour la section Dark-Operations, il fut à l'origine de nombreux meurtres. Même s'il se battait pour la paix, Edouard s'en voulait d'avoir massacré des innocents. 

Le grand homme avait de brillant yeux gris, une barbe et un crâne qu'il rasait tous les jours. Le sport qu'il pratiquait quotidiennement gardait son corps de la quarantaine en bonne santé. Et malgré certains cauchemars qui lui rappelaient sa collaboration avec la SDM, il se sentait mieux au fil des années de ses tours du monde en solitaire. Toutefois, sa vie professionnelle chargée ne l'empêchait pas de s'arrêter à Miami pour voir si sa famille se portait bien.

Depuis trois mois, Ed vivait ici, à Police Bay. Là où résidaient tranquillité, rochers et cocotiers. Sa grande demeure en bois était érigée au bord du sable fin, isolée de toute la population. Ed prônait ce calme, une ataraxie à l'origine de la paix intérieure qui s'installait en lui au fil des jours. Ce havre de paix lui convenait totalement tant par le climat que par l'écosystème endémique. Quelques années plus tôt, il ne s'imaginait pas qu'un jour il pagaiera au-dessus des tortues de mer et des poissons empereurs tout en ayant l'esprit reposé et dénoué de la responsabilité de ses précédents méfaits.

Son kayak glissait gracieusement sur les vagues et récifs alors que son bras se fatiguait au fil des heures, mais ses yeux se revigoraient incessamment face à ce paradis. Après un long effort, il était temps de rentrer à la maison. En arrivant sur la plage, Edouard échoua sa barque sur celle-ci puis l'attacha à un pieu situé à quelques pas de chez lui. En ouvrant sa porte, la maison s'illumina et une voix féminine effaça le silence de la mer. 

— Bonjour Ed, comment s'est passée votre journée ?

— Oh très bien Athéna, très bien.

— Je viens d'analyser votre état physique, vous avez besoin de repos et de vous hydrater. Voulez-vous que je commande de quoi vous nourrir ?

— Non, ne t'en fais pas. Je vais me laver et j'aimerais qu'après ça t'appelles maman.

— Sur quel support, monsieur ?

— La télé ce serait parfait.

Sa salle de bain avait la particularité d'associer le style côtier luxueux et l'élégance des pierres volcaniques ainsi que la modernité d'un bois finement traité et vernis. Sa respiration semblait plus vigoureuse et posée lorsque l'eau chaude coulait sur son puissant corps. Après ce moment d'intimité, il s'habilla d'une fine chemise blanche ainsi que d'un short brun et s'allongea sur son large canapé en fourrure de jaguar, prêt à prendre des nouvelles de sa famille. 

Les Immortels : ÉmergenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant