Les Immortels : Émergence

Le Patron

17 Avril 2018, Bruxelles, Belgique.

Une journée était passée depuis l'attentat de l'Ordre dans l'édifice situé à la place Schuman. Le soir tombait une nouvelle fois sur Bruxelles pendant que Joseph, Ed et Hannah regardaient la télé, tous placides et dépassés par les précédents évènements qui ravagèrent leur enthousiasme de reprendre l'initiative Dark-Ops.

Assis autour du téléviseur et dépités par le long silence, Hannah, Ed et Joseph étaient attentifs aux informations diffusées qui défilaient incessamment en leur remémorant les rugissements de la mitraille découpées par des vagues d'effroi. Cet attentat avait mis fin à la souveraineté absolue de la SDM, et ce jour-là, l'organisation la plus puissante du monde s'était agenouillée face à Night-Wing et Phantom, deux fatales progénitures qui n'en finiraient sûrement pas là.

Renfermée sur elle-même, Hannah fixait le vide tout en serrant ses genoux contre sa poitrine avec ses bras, se remémorant la peur qui l'avait envahie durant la fusillade. Joseph était focalisé sur son téléphone, il y discutait avec sa famille par messages tout en défilant les diverses actualités sur les réseaux sociaux afin de voir comment le monde appréhendait cette attaque. Dans ce grand appartement du Sheraton cinq étoiles belge, Ed était le seul pleinement concentré sur le discours de la reporter. Une jolie blonde qui se tenait face au grand édifice des services secrets mondiaux où multiples vitres étaient brisées. Dans un autre temps, des vidéos tirées de smartphones qui étaient de lointaines témoins des explosions furent affichées pour appuyer les explications de la journaliste. La SDM avait perdu gros là-dessus et les Dark-Ops, sous-entraînés, ne pouvaient pas imposer le contraire à l'opinion publique.

Après avoir réhaussé ses lunettes, Schmidt se leva pour s'absenter au téléphone, laissant ainsi Hannah et Edouard seuls à seuls. L'Autrichienne qui tremblotait des jambes à cause de l'angoisse, n'était plus capable de sortir le premier mot, laissant ainsi l'opportunité à Ed de briser le vide. Sans quitter des yeux l'écran, E.X.I soupira et puis commença avec une certaine tristesse.

— Je suis désolé pour tout ça. Je comprendrais que tu m'en veuilles.

— Je m'y attendais de toute façon. [Hannah commença à pleurer, entrecoupant son discours en reniflant.] Espérons juste que son opération se passe bien. [Reprit-elle en songeant au Coyote.]

— Rien ne tue le Coyote, tu le sais très bien. [Fit remarquer Ed avec un sourire effacé.] Et puis, on ne se fera plus avoir, hein !

— J'ai peur, Ed... J'ai très peur.

— Il faut qu'on reste courageux ! On ne peut pas laisser des innocents mourir. [Essaya Edouard de la convaincre tant bien que mal.]

— Arrête un peu d'être aussi naïf Ed... Ce n'est pas notre guerre ! Et on va y laisser notre vie dans cette galère.

— Non, tu as...

— Putain ! Je t'en prie ! [Contesta Hannah avec acharnement.] Voit la vérité en face, merde ! On n'est pas des soldats, à part Marko, mais on n'est pas des putains de soldats. Ne te fais pas d'illusions, on va mourir pour ces connards qui ont de la thune et du pouvoir. Tu ne rêves pas, toi... De... Je sais pas ! De sortir au bowling avec tes amis, d'aller au cinéma avec la personne que t'aime, de fonder une famille ! De fonder... Une famille !

— J'ai déjà eu l'occasion plusieurs fois, Hannah. [Plaida Ed avec nostalgie.] Mais je ne peux plus fermer l'œil en me disant que des innocents meurent par les désirs des grandes nations. Quand j'étais aux commandes d'Hypertek, je ne me rendais pas compte du nombre de personnes qui mourraient par mes armes. Les gentils disent mener la croisade face au mal, mais je sais très bien qu'il n'existe de blanc ou de noir dans cette histoire. Et que c'est à nous de changer ça.