Les Immortels : Émergence

La Chute des Dark-Ops

10 Juin 2018, Pulau Alor, Indonésie.

— Dépêche-toi ! On y va ! [Aboya furieusement Phantom avec sa voix modifiée sur Patricia.]

Alors que les coups de feu fusaient sur le nouveau complexe des Dark-Ops, Phantom qui se fit bien plus discrète que ses Hommes, partit sauver Patricia en ne tuant personne, ce qui pour quiconque connaissant Phantom, était bien étonnant comme situation. Aïssatou cherchait à être la plus discrète possible pour pouvoir exfiltrer Night-Wing sans se risquer l'once d'un instant. Cabrant son fusil vers l'extérieur de la petite maison, Phantom observait grâce à sa visière thermique l'ensemble des présences humaines du petit complexe. Fière de ses gardes du corps qui avaient déjà éliminé trois soldats tout en attirant l'attention des Dark-Ops, elle se retourna vers Patricia qui enfonçait dans un sac à dos, le peu d'affaires de cette taule qui lui appartenait.

— Faut que j'aille récupérer mon armure ! Sinon on ne s'en sortira jamais indemne ! [L'avertit Patricia.]

— On n'a pas le temps ! [Lui déclara Phantom après lui avoir donné un desert-eagle.] Maintenant il faut qu'on se casse !

Phantom activa un bouton sur sa scar qui après de nombreux cliquetis et modifications de l'anatomie du fusil, transforma le canon en un de plus gros calibre, capable de fonctionner tel un lance-grenades. En sortant du bâtiment, elle vida son chargeur en tirant les deux grenades qui se logeaient dans le barillet vers les maisons des membres de la Dark-Ops. La déflagration et l'explosion assourdirent définitivement le bruit des vagues au loin. Protégée par son casque, Phantom ne sentit qu'une légère brise alors que Patricia n'eut le temps de se boucher les oreilles, ce qui lui causa de souffrir de légers acouphènes tant ses tympans étaient usés par les guérillas.

Pendant que les dix Hommes de Phantom avançaient dans le complexe peu sécurisé des Dark-Ops sous les scintillantes lueurs de la lune, le Coyote emmena son enfant à l'abri très loin sur la plage, à la lisière de la jungle. Paniqué, Alexey ne quitta pas son père des bras, cachant son visage derrière les épaules du Coyote pour témoigner du fait qu'il ne voulait pas que son père parte au combat. La mitraille résonant encore au loin, Marko déposa son fils au pieds d'un kapokier et lui ordonna de ne pas bouger, le visage couvert de sueur, il embrassa son front pour lui indiquer qu'il le protégerait toujours.

— Tu ne bouges pas, Alexey. Tu restes là ! Papa reviens vite. [Lui assura-t-il avec la voix saccadée à cause de la course qui l'avait menée jusqu'ici.]

— Me laisse pas là, P'pa ! [Le supplia Alexey, les larmes aux yeux.]

Marko confia alors une lampe-torche à son fils, le prit une dernière fois dans ses bras et courut rejoindre le complexe pour récupérer son fusil de précision. Pendant ce temps, Ed se cachait derrière un mur qui était sujet à de nombreuses rafales et qui commençait à céder sous les impacts. Prêt à en découdre au corps à corps, il attendait le moment précis où le soldat rechargerait afin de lui sauter dessus et lui assigner le coup de grâce.

Se fiant à son oreille, Edouard ralentit sa respiration en se calmant et se concentra uniquement sur le soldat, le cyborg entendit alors le bruit distinctif du changement de chargeur. Ne suivant que son courage, il se précipita sur le soldat qui pour se défendre, s'empara de son couteau de chasse. Le cyborg eut l'ingénieuse idée d'utiliser le flash de sa paume pour aveugler l'envahisseur et lui saisit le bras avec tellement de haine, que l'ennemi ne put tenter quoi que ce soit. Le bras de métal quant à lui s'empara du soldat par le casque et le fracassa si fort contre le mur que la structure s'écroula, tuant ainsi le soldat sur le coup sous la brutalité des coups.

Un peu plus loin, Olivia avait réussi à rejoindre l'armurerie assez discrètement, mais là, ce fut le choc pour cette guerrière pourtant si intransigeante, droite et infaillible. Elle découvrit avec stupeur deux de ses Hommes de son commando, allongés dans un bain de sang qui sortait de leur gorge tranchée. Le regard plein d'effroi, ces deux femmes se tenaient encore la main, qui ensanglantées, rendaient leur fin bien plus tragique et presque inhumaine. La dernière fois que la capitaine avait vu une telle morbidité, c'était en Afghanistan où l'Etat Islamique décapitait les infidèles. Ne cherchant pas à leur rendre hommage dans l'immédiat, Olivia s'empara d'une mitraillette Hypertek et s'emplit de courage, ne cherchant qu'à remplir son devoir. Au même moment, elle fut jetée au sol par le bruit des deux explosions causées par le lance-grenade. Après s'être relevée, Olivia désactiva la sécurité de son fusil et comme un oiseau de proie, partit en chasse, prête à s'abreuver du sang de ses ennemis.