Chapitre 1

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CHAPITRE TRADUIT PAR TheBoneyKingOfNowhere

✓CORRIGE

Chapitre 1

Merle n'avait jamais été aussi effrayé de sa vie entière... pas à cause des rôdeurs eux-mêmes, mais à cause du fait qu'il avait perdu tout contrôle et qu'il était pris au piège comme un animal en cage. Il ne craignait pas de s'attaquer à une armée de rôdeurs, mais être menotté à un tuyau, limitant chacun de ses mouvements, c'était ce qui provoquait la peur qui coulait dans ses veines.

« J'VAIS PAS CREVER ICI... J'VAIS PAS CREVER ICI COMME ÇA, PIGÉ ?... PAS PAR VOS MAINS POURRIES, BANDE DE CREVARDS !... AUCUN D'VOUS N'M'AURA... J'VOUS BUT'RAI TOUS JUSQU'AU DERNIER... TOUS... JE L'JURE ! VOUS ALLEZ VOIR !... VOUS ALLEZ VOIR !... » hurla Merle tandis qu'il luttait pour atteindre la scie à métaux, voyant les mains et les bras en décomposition sortir de la cage d'escalier et tenter de passer la porte qui donnait sur le toit.

Merle lança sa ceinture encore et encore en direction de l'outil jusqu'à ce qu'il soit finalement suffisamment proche pour s'en saisir. Une fois dans sa main, il commença à essayer de scier la chaine, mais il comprit vite que c'était une perte de temps et que la lame était trop émoussée.

« NON ! NON ! NON ! BORDEL DE MERDE ! SALE CONNARD DE FILS DE PUTE... » cria Merle. Découragé et fatigué, il resta assis là à broyer du noir jusqu'à ce que le raffut en haut des escaliers devienne plus bruyant. Merle pouvait voir les rôdeurs lutter tandis qu'ils poussaient et se bousculaient les uns les autres essayant tous de s'immiscer dans l'entrebâillement de la porte qui n'était même pas suffisamment ouverte pour que l'un d'eux la traverse. Il semblait que plus ils luttaient, plus ils devenaient affamés. Merle savait que s'ils trouvaient une solution pour passer la porte avant qu'il ne puisse se libérer, peu importe à quel point il était ingénieux, il ne serait pas de taille à faire face à leur appétit à ce moment-là. Pas alors qu'ils étaient chauffés comme ça.

« TU CROIS QUE ÇA VA M'ARRÊTER ? TU CROIS QUE T'AS PLUS DE VOLONTÉ QUE MOI ? OUAIS, BEN JE VAIS TE MONTRER CE QUE C'EST VRAIMENT, LA VOLONTÉ... » dit Merle alors qu'il enroulait étroitement sa ceinture autour de son avant-bras tout près de son poignet, aussi serré qu'il le pouvait. Puis il se mit à faire ce que la plupart considérerait comme impensable...

Merle fit de son mieux pour ne regarder que lorsque c'était nécessaire. Il n'avait jamais été une petite nature, mais ça, ça ne ressemblait certainement à rien de ce qu'il ait déjà vu ou fait auparavant. Peu importait combien de daims il avait tués et disséqués. Se disséquer soi-même sans anti-douleur, sans médecin, juste soi-même, l'adrénaline et une lame dégueulasse, était la chose la plus difficile qu'il ait jamais faite. Une vague de nausée le submergea tandis qu'il commençait à transpirer abondamment. Ne t'arrête pas maintenant... tu peux plus faire marche arrière maintenant, continue... se répétait Merle encore et encore alors qu'il forçait pour couper à travers l'articulation de son poignet. Personne n'a dit que ce serait facile, ne t'arrête pas... continue... t'y es presque...

Mais Merle n'y était pas presque. Il n'était pas encore arrivé à mi-chemin lorsqu'il commença à sentir sa tête tourner et qu'il fut pris de vertiges. Il devait cependant se dépêcher et ne pas s'arrêter, pas d'hésitation, pas de pause. Il devait couper jusqu'au bout ou il ne finirait jamais. Il parvint à faire abstraction des bruits des rôdeurs à la porte. Le cliquetis métallique de la chaine contre le métal de la porte s'évanouit bientôt et tout ce qu'il entendait étaient les cognements de son propre cœur. Il respirait très profondément, alors qu'il coupait, pour essayer de rester calme et de ne pas s'évanouir.

Reste calme... tu te débrouilles bien... se rappela-t-il dans l'espoir de ralentir les battements de son cœur pour qu'il ne perde pas de sang plus rapidement qu'il ne devait déjà en perdre normalement. Il continua à couper, tentant de ne pas se concentrer sur le temps que ça prenait, mais juste sur le fait de le faire. Finalement, il sentit la scie ne plus rencontrer de résistance et il observa, comme au ralenti, sa main sans vie tomber sur le revêtement en béton du toit, et le soulagement de son corps entier qui était soudain libéré.

Main pour main (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant