Chapitre 21

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🗶CHAPITRE CORRIGE par 2JustD

Lincoln et Andrew conduisirent Merle à deux poteaux près de la périphérie de la ville.

« Retire ton manteau et ta chemise... » lui ordonna Lincoln.

Merle ne dit pas un mot, il enleva son manteau, déboutonna sa chemise en l'enlevant, y compris son débardeur noir, jeta ses vêtements par terre. Le froid de l'air lui brûlait le torse, à glacer ses poumons alors qu'il essayait de prendre une profonde respiration.

Lincoln saisit Merle par le poignet gauche, le maintint au-dessus de sa tête et l'enchaîna à l'un des poteaux. Andrew retira le couteau de sa prothèse et tenta d'enchaîner son poignet droit, mais il comprit vite que sans sa main, il ne pourrait pas le tenir et qu'il pourrait faire glisser son bras.

« Euh... Linc... qu'est-ce que je... » Andrew était perdu et ne savait même pas comment le dire.

« Je ne vais nulle part... un seul suffit... » fit remarquer Merle. Il leva son bras droit, en posant son moignon contre le poteau.

« Bien... Viens Andrew... On va rassembler tout le monde... » lui dit Lincoln alors que lui et Andrew laissaient Merle seul entre les poteaux.

Merle, patientait là, attendant la punition qui allait arriver. Il savait exactement ce qui l'attendait puisqu'il l'avait vu plusieurs fois lui-même. L'enfer, c'est lui qui avait enchaîné les autres hommes. La différence avec lui, c'est qu'il n'allait pas pleurer et implorer la clémence.

Merle entendit la foule se rassembler et tous se mirent à chuchoter. Finalement, le Gouverneur arriva et se mit à côté de Merle, faisant signe pour attirer l'attention de tout le monde.

« Tu veux dire quelque chose avant que nous commencions ? » lui murmura le Gouverneur.

Le Gouverneur s'adressa à la foule : Allez-y... Très bien, alors... TOUT LE MONDE... S'IL VOUS PLAÎT... SI J'AI VOTRE ATTENTION... D'ABORD, JE VOUS REMERCIE D'AVOIR PRIS DU TEMPS POUR VENIR JUSQU'ICI. IL Y A QUELQUE CHOSE DE TRÈS IMPORTANT QUE JE VOUDRAIS DIRE... BEAUCOUP D'ENTRE VOUS SAVENT DÉJÀ QUE PLUS TÔT DANS LA JOURNÉE, MERLE A AMENÉ UN ÉTRANGER EN VILLE... UNE FEMME BLESSÉE... ELLE EST ACTUELLEMENT À LA CLINIQUE ET EST SOIGNÉE PAR BÉATRICE... JUSTE POUR METTRE UN TERME AUX RUMEURS, JE VEUX ÊTRE CLAIR, ELLE N'A PAS ÉTÉ MORDUE. ELLE NE SEMBLE PAS ÊTRE MALADE. ELLE SEMBLE CEPENDANT AFFAIBLIE PAR LA MALNUTRITION ET L'EXPOSITION AUX ÉLÉMENTS...

Merle roula les yeux, le dos à la foule, prêt à ce que le Gouverneur arrête de parler et commence à agir. Il était sur le point de souffrir lui-même à cause du froid si le Gouverneur ne s'y mettait pas.

« J'AI DÉCIDÉ DE LAISSER CETTE FEMME RESTER ET AVANT QUE VOUS NE JUGIEZ... LAISSEZ-MOI VOUS EXPLIQUER POURQUOI... S'IL VOUS PLAÎT... IL A ÉTÉ PORTÉ À MON ATTENTION... C'EST UNE FEMME QUE NOTRE MERLE DE CONFIANCE CONNAISSAIT DE SON PASSÉ, QUELQU'UN QU'IL AIMAIT... MAINTENANT JE SAIS QUE CELA PEUT ÊTRE DIFFICILE À CROIRE POUR CERTAINS D'ENTRE VOUS... JE L'AI D'ABORD REMIS EN QUESTION MOI-MÊME... » déclara-t-il.

La foule ricana. Le Gouverneur sourit et attendit qu'ils se calment.

Merle ne pouvait pas s'empêcher d'être encore plus en colère à cause des rires. Ouais... riez... Bande de connards sans cervelle.

« MAINTENANT S'IL VOUS PLAÎT... ÉCOUTEZ... C'EST UN MIRACLE... COMBIEN D'ENTRE VOUS SOUHAITENT REVOIR LEUR FAMILLE OU LEURS PROCHES ? COMBIEN DE PERSONNES SOUHAITENT RETROUVER CETTE PERSONNE SPÉCIALE ! EH BIEN, C'EST CE QUI EST ARRIVÉ À MERLE ET NOUS DEVONS TOUS L'ACCEPTER... ACCEPTER L'ESPOIR QUE CELA NOUS APPORTE... ACCEPTER CETTE FEMME... UNE NOUVELLE VENUE DANS NOTRE VILLE... J'AI ENTENDU DES CHOSES MERVEILLEUSES À SON SUJET ET J'AI HÂTE DE VOIR EXACTEMENT CE DONT ELLE EST CAPABLE ET JE VOUS IMPLORE TOUS DE FAIRE DE MÊME... CELA DIT, IL Y A UNE AUTRE QUESTION QUI DOIT ÊTRE ABORDÉE... COMME VOUS LE SAVEZ TOUS, NOUS AVONS DES RÈGLES DANS CETTE VILLE... CES RÈGLES NE SONT PAS DESTINÉES À VOUS PUNIR... ELLES SONT DESTINÉES À VOUS PROTÉGER... MÊME SI MERLE AVAIT DE BONNES INTENTIONS... IL A QUAND MÊME ENFREINT LES RÈGLES... IL A QUAND MÊME EXPOSÉ LA VILLE À UN DANGER POSSIBLE ET C'EST QUELQUE CHOSE QUI EST TOTALEMENT INACCEPTABLE... TOUT CE QUE JE SOUHAITE FAIRE, C'EST VOUS PROTÉGER... MON BUT DANS LA VIE EST DE PROTÉGER CHACUN D'ENTRE VOUS... MA FAMILLE EST PARTIE... MA FAMILLE EST MORTE... CETTE VILLE... VOUS ÊTES TOUT CE QUE J'AI... JE NE M'ARRÊTERAI JAMAIS POUR PROTÉGER CHACUN D'ENTRE VOUS... C'EST POURQUOI MERLE M'A FORCÉ LA MAIN... LÀ OÙ IL Y A DES RÈGLES... LES RÈGLES SONT ENFREINTES... QUAND LES RÈGLES SONT ENFREINTES... IL Y A UNE PUNITION... » Le Gouverneur s'est tenu en silence pendant un moment, avec toute l'attention de la foule.

Il se tourna vers Merle. Il toucha sa poche arrière et en sortit un grand fouet noir. Le cordon tomba au sol lorsque le Gouverneur prit une profonde respiration. Le saisissant fermement, il fit passer le fouet derrière lui, puis le fit rapidement passer en avant lorsqu'il frappa Merle dans le dos...

Merle serra les dents au son et au toucher du premier coup, mais il n'émit aucun son. Il était déterminé à ne pas faire de bruit... ne voulant pas que le Gouverneur pense qu'il l'avait brisé de quelque façon que ce soit. Encore et encore, Merle sentit le fouet cingler son dos alors qu'il grimaçait de douleur, gardant les yeux fermés tout le temps. La lanière claqua à nouveau contre sa chair, mais cette fois, un gémissement s'échappa légèrement de sa bouche, même s'il essaya de l'étouffer. Le fouet s'est alors refermé sur son torse. Il pouvait sentir le flux de sang chaud couler lentement alors que l'air froid commençait à lui couper la respiration, à peine capable de trouver son souffle avant un nouveau coup. Le fouet se brisa contre son dos, mais cette fois-ci, Merle s'écria, incapable de contrôler son propre corps plus longtemps. Il fut frappé à plusieurs reprises jusqu'à ce que ses jambes commencent à faiblir. Lorsque le Gouverneur pensa qu'il avait atteint ses limites, il essuya la sueur de son propre front et prit une profonde respiration. Il le frappa de nouveau aussi fort qu'il le put et les jambes de Merle le lâchèrent, la seule chose qui le maintenait debout était d'être enchaîné par son poignet gauche. Merle aspira de l'air alors que tout son corps tremblait de douleur. Des gémissements s'échappaient de sa gorge de façon incontrôlable. Il luttait pour rester conscient.

Le Gouverneur s'approcha de lui. Merle pouvait entendre sa respiration lourde.

« J'espère que tu comprends que cela devait être fait... la rébellion est inacceptable ici Merle... ce n'est rien de personnel... » lui dit-il.

Merle ferma les yeux et essayait de stabiliser sa respiration, mais la douleur irradiait de son corps et le froid ajoutait une douleur supplémentaire à son dos et ses poumons.

Le Gouverneur regarda Lincoln et Andrew. « Attendez que la foule soit partie, puis emmenez-le à l'infirmerie...»

.

Une trentaine de minutes plus tard, tout le monde avait quitté la zone et s'occupait de ses affaires. Lincoln et Andrew traînèrent Merle, le saisissant sous chaque bras, son corps se balançant mollement entre les hommes qui traversaient la rue principale de la ville jusqu'à ce qu'ils retournent à la clinique.

Béatrice les attendait à la porte.

«Allez... ramenez-le vite ici... » dit Béatrice alors qu'ils la suivaient dans l'une des chambres. Ils jetèrent le corps mou de Merle sur un des matelas. Gwen était dans le lit d'à côté, de l'autre côté de la chambre.

«Désolé Merle... mais tu as provoqué ça tout seul... » lui fit remarquer Lincoln, mais Merle restait silencieux.

Merle fixa Gwen... elle était toujours inconsciente.

Après que Lincoln et Andrew aient quitté la pièce, Béatrice commença à soigner les blessures de Merle.

«Comment va-t-elle ?» la voix de Merle était encore plus râpeuse que la normale.

Beatrice regarda Gwen puis se retourna vers Merle. «Même chose qu'avant... il n'y a pas eu de changement... ses signes vitaux sont bons... je pense que c'est juste une question de temps... pas besoin de s'inquiéter. »

«Je ne m'inquiète pas... je sais qu'elle est forte... je faisais que demander... » lui aboya Merle

«D'accord Merle...» Béatrice ne put s'empêcher de sourire légèrement.

Main pour main (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant