Chapitre 24

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🗶CHAPITRE CORRIGE PAR 2JustD

Merle se réveilla au moment où Gwen fermait la porte de leur chambre. Elle s'assit sur le bord du lit et retira ses bottes, les laissant tomber par terre.

« Où étais-tu ? » demanda Merle.

Gwen le regarda et s'apprêta à parler, mais elle tourna rapidement la tête. Il regarda ses épaules se lever et s'abaisser lourdement alors qu'elle prenait une profonde respiration. Son visage était pâle.

Il se releva et s'assit à côté d'elle.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? » insista Merle.

« Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? » questionna Gwen. Sa voix était plus douce que d'habitude et elle ne prit pas la peine de le regarder dans les yeux.

« Parce que... je savais dans quoi je m'embarquais... Qui te l'a dit ?... c'est cette stupide infirmière, n'est-ce pas ? Foutue Beatrice... j'aurais dû savoir que je ne pouvais pas lui faire confiance. » Il secoua la tête de frustration, en partie parce qu'il savait qu'elle se sentirait coupable et qu'il ne voulait pas qu'elle le sache.

« Ce n'était pas elle... Je suis allée voir le Gouverneur... » répondit Gwen.

« Tu es allée le voir ? » répéta-t-il alors que ses yeux s'élargissaient. Il sembla incrédule pendant un moment. Avant qu'elle n'ait pu répondre, Merle la saisit brutalement par la mâchoire et tourna son visage vers lui. Gwen saisit son poignet alors qu'il serrait sa main.

« Ne va plus jamais le voir sans me le dire avant... tu m'entends ? Je ne joue pas avec toi, ma petite... non ! »

« JE N'AURAIS PAS EU À LE FAIRE SI TU ME L'AVAIS DIT TOI-MÊME ! » lui cria-t-elle dessus alors qu'elle repoussait sa main.

Gwen ne put s'empêcher de pleurer. Elle inclina la tête et se couvrit les yeux.

Merle s'assit en silence et la regarda pendant quelques minutes. Il voulait l'entourer de ses bras et la serrer fort, mais il ne put se résoudre à le faire. Dès le moment où il l'avait aperçue dans les bois, elle avait éveillé en lui des sentiments qu'il croyait disparus depuis longtemps. Il ne pouvait s'empêcher de penser à l'embrasser, mais il fit de son mieux pour ignorer ces sentiments tenaces. Il ne voulait pas s'inquiéter pour elle ni se soucier de ce qu'elle ressentait. Il ne pouvait pas se laisser distraire. Ce serait une trop grande imprudence et il devait rester concentré. Le fait qu'elle soit là n'allait pas l'aider, mais où pouvait-elle aller ?

« Pourquoi tu n'es pas restée à la maison ? Que faisais-tu dans les bois ? » voulut savoir finalement Merle.

Gwen essuya ses larmes et prit une profonde respiration. Elle s'assit et le dévisagea. Ses yeux étaient pleins de colère. « Parce que Merle... j'ai été dépassée... pourquoi diable crois-tu que j'étais dehors sans rien dans le froid ? Parce que des rôdeurs ont envahi la maison... je n'avais pas le choix. »

« Nan... cette maison était sûre... nous l'avons sécurisée... il n'y a pas moyen que des rôdeurs aient réussi à rentrer... » remarqua Merle, incrédule, en secouant la tête.

« JE NE PARLE PAS DE QUELQUES RÔDEURS, MERLE... JE PARLE DE TOUTE UNE PUTAIN DE HORDE.... GENRE CINQUANTE OU SOIXANTE... BON SANG, ÇA AURAIT PU ÊTRE PLUS, MAIS JE N'AI PAS PRIS LE TEMPS DE TOUS LES COMPTER... » Elle mit son visage entre ses mains pendant un moment puis se tourna encore vers lui. « De plus... quel choix avais-je ?... je n'avais personne pour m'aider... ce n'est pas comme si j'étais dans une ville avec de la nourriture, des médicaments, des armes et des tonnes de gens pour m'aider... pas de Merle... je me battais seule... je me demandais d'où allait venir mon prochain repas, si j'allais même prendre un autre repas et j'essayais de ne pas mourir de froid... » Gwen se leva, se dirigea en boitant vers la salle de bain et claqua la porte derrière elle.

Main pour main (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant