Chapitre 11

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CHAPITRE TRADUIT PAR TheBoneyKingOfNowhere

✓CORRIGE

Gwen était assise en silence, lançant des regards noirs à Merle. Celui-ci était installé de l'autre côté de la camionnette et il s'était déjà endormi. Gwen ne pouvait s'empêcher d'être fâchée par ce qui s'était passé plus tôt. Et là, elle se sentit stupide d'avoir baissé la garde. Merle n'était pas digne de confiance, personne ne l'était. S'il pétait un câble si facilement pour un truc aussi insignifiant, comment pouvait-on savoir ce dont il était vraiment capable ? Elle ne savait pas pourquoi une part d'elle-même conservait l'espoir qu'il y avait encore des gens qui en valaient la peine, surtout après tout ce qu'elle avait enduré. Elle se demandait si elle était tellement en mal de compagnie humaine que ça en avait commencer à ternir son jugement.

Des heures passèrent avant que la poussée d'adrénaline provoquée par Merle s'apaise suffisamment pour que Gwen puisse s'endormir. Ses rêves furent remplis de la vie d'avant l'épidémie. Quand elle se réveilla, elle se sentit encore plus déprimée que quand elle s'était endormie. Elle entendit Merle s'étirer dans la camionnette, mais elle lui tournait le dos, de sorte qu'il ne pouvait pas savoir qu'elle était éveillée. Elle tendit l'oreille tandis que Merle marmonnait dans sa barbe.

« Putain d'merde... M'avoir menotté à un toit, r'gardez-moi ça. Faut que j'réapprenne à tout faire, bordel ! »

Elle pouvait entendre les pas de Merle se rapprocher d'elle et elle ne put s'empêcher de se crisper.

« Allez, la marmotte... Faut qu'on bouge », fit Merle en la poussant doucement du pied.

Gwen ne pipa pas un mot. Elle était toujours en rogne de la nuit passée et elle se disait qu'elle resterait fâchée jusqu'à ce qu'ils soient quittes ou que Merle s'excuse, peu importe ce qui arriverait en premier.

« Allez, faut qu'on siphonne de l'essence de ces bagnoles. J'peux pas faire ce truc tout seul », se plaignit Merle.

Gwen le suivit dehors et ils pillèrent des voitures ce qu'ils purent. Il y avait quelques rôdeurs, mais rien qu'ils ne puissent pas gérer. Une fois qu'ils eurent assez d'essence, ils retournèrent à la camionnette et remplirent le réservoir. Il n'y avait pas assez pour faire un plein, mais ce serait suffisant pour les emmener hors de la ville.

Ils grimpèrent dans la camionnette, Gwen la démarra et ils se dirigèrent vers la nationale. Sortir de la ville s'avéra un peu plus compliqué que ce à quoi elle s'était attendue. Des pans de route étaient presque complètement bloqués par d'autres voitures et Gwen dut se débrouiller pour traverser la borne centrale et rouler sur la nationale dans le sens interdit. Merle lui beuglait des ordres, dirigeant tout le temps son itinéraire. Gwen commençait à être de plus en plus irritée, jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus.

« Tu veux conduire toi-même ? » s'énerva Gwen.

Elle pouvait voir du coin des yeux le petit rictus sur le visage de Merle, mais elle refusait de le regarder en face.

« Qu'est-ce qui s'passe ma douce ? Tu t'es l'vée du mauvais pied ce matin ? » plaisanta Merle.

Gwen l'ignora et continua à conduire.

« Oh, je vois... T'as décidé d'm'ignorer. Crois-moi, Gwenny, t'as pas la première gonzesse à m'faire ce genre de connerie. T'as toujours mal d'hier soir ? Ben... j'crois que j'te comprends. Y a toujours quelques trucs qui m'font mal aussi », remarqua Merle en observant son moignon bandé.

« C'est ta tentative d'excuse ? » demanda enfin Gwen.

« J'm'excuse de rien du tout », fit Merle.

Gwen soupira, frustrée.

Merle rit. « Ah, allez. Et puis... tu l'as bien mérité avec les trucs que t'as dits. Alors, fait pas genre chuis blessée... »

Gwen pila sur les freins, faisant valdinguer Merle contre le tableau de bord. Merle glapit de douleur à cause de la pression sur son poignet. « Espèce de salope !»

Gwen le regarda froidement et se remit lentement à rouler. « Oh ! Ça fait mal ? Ben... j'm'excuse de rien du tout, donc je suis sûre que tu t'en remettras. »

Gwen se sourit à elle-même sachant pertinemment qu'elle avait énervé Merle, mais il allait être occupé à panser sa plaie et elle l'avait fait taire pour quelques kilomètres.

Merle lui fit signe de quitter la route principale.

« On va où ? » demanda Gwen.

« A mon ancien campement. J'ai une dette à encaisser », déclara Merle en serrant son moignon contre sa poitrine.

« Qu'est-ce que t'as l'intention de faire ? demanda Gwen. Ils sont combien ? »

Merle garda ses yeux sur la route, droit devant lui. « Roule... »

Gwen arriva à un endroit qui avait clairement servi de campement. Elle se demanda si c'était le lieu où Merle l'entrainait depuis le début ou si c'était le mauvais endroit.

« C'est ici ? demanda Gwen.

- Arrête-toi ! ARRÊTE-TOI ! » hurla Merle.

Gwen avait à peine garé la camionnette que Merle bondit hors du véhicule. Gwen le suivit rapidement et l'observa regarder frénétiquement de tous côtés avec confusion.

« Putain, c'est une blague... Y sont où ? Y sont où, bordel ? » cria Merle. Il commença à donner des coups de pieds dans tout ce qu'il restait du campement.

« Merle... » Gwen interrompit son accès de colère et pointa une pile de cadavres brûlés. Gwen supposa qu'il s'agissait de rôdeurs.

Merle continua à faire rageusement les cent pas dans le camp tandis que Gwen le suivait. Elle ne faisait pas vraiment attention à Merle, aussi ne réalisant pas qu'il s'était arrêté, elle lui percuta le dos. Merle ne bougea pas et ne dit pas un mot. Gwen le contourna pour voir ce qu'il contemplait.

Gwen ne put s'empêcher d'être choquée par ce qui avait pétrifié Merle. Il y avait des tombes et elles étaient nombreuses.

« Wow... On dirait que tout est bien parti en couilles dans ton campement », remarqua Gwen.

« Allez », fit Merle d'une voix atone. Il s'approcha des tombes et s'agenouilla devant l'une d'elles.

« Qu'est-ce que tu fais ? » demanda Gwen, confuse, alors qu'elle allait vers lui.

Merle commença à creuser la terre avec sa main nue. « On va tous les déterrer!!! »

Main pour main (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant