Main pour main (Tome 1)

Chapitre 4

CHAPITRE TRADUIT PAR TheBoneyKingOfNowhere

✓CORRIGE

Merle se réveilla étreignant son poignet à cause d'une douleur fulgurante. « Nom de Dieu !... Gamine... donne-moi encore des médocs ou que'que chose ! »

Merle ouvrit les yeux et jeta un regard circulaire sur la pièce, mais il n'y avait personne. Merle essuya la sueur sur son front, jurant toujours de douleur. Il se releva péniblement pour chercher après le sac-à-dos duquel la femme avait tiré les médicaments plus tôt, mais il ne le trouva pas.

« Espèce de salope, qu'est-ce qu'elle en a fait ? J'en ai b'soin... un truc, j'ai b'soin d'un truc... n'importe quoi. » Merle grimaça, à l'agonie. Sa respiration devint laborieuse alors qu'il peinait à sortir dans le couloir.

Merle fit le tour de la maison, en commençant par la cuisine, pour trouver de l'alcool ou n'importe quoi qui assourdirait la douleur. Gravissant les escaliers, il fit une halte dans chaque chambre, mais il ne put rien trouver qui aiderait à le soulager.

« SALOPE ! Comment t'as pu m'faire ça... ? C'est pas humain ! Juste comme ce sale nègre et ce putain d'poulet qui m'ont laissé m'faire dévorer vivant sur ce toit ! C'est pas humain ! ... on laisse pas les gens souffrir comme ça ! » hurla Merle, refoulant les larmes qu'il sentait commencer à perler dans ses yeux.

Luttant pour reprendre son souffle, il clopina pour retourner vers les escaliers. S'appuyant contre le mur en arrivant en haut des marches, les mots de Rick firent écho dans son esprit. « Il n'y plus de nègres, ni de bouseux blancs, crétins et consanguins, non plus... juste de la viande noire et de la viande blanche... il y a nous et il y a les morts. »(*)

« Et puis, c'est eux les connards sans cœur qui laissent les autres pour morts... Même moi, chuis pas sans cœur à ce point-là... Non... » Merle sentit ses genoux céder alors qu'il essayait de redescendre les escaliers, son genou s'effondra d'un coup sur l'une des marches et il roula jusqu'en bas.

Sa tête se fracassa contre le parquet et il atterrit sur son bras estropié. Merle hurla de douleur, tandis que la pièce se mettait à tournoyer rapidement. Et tout devint noir...

XXX

La femme courut aussi vite qu'elle put vers la camionnette blanche, se ruant dedans et l'élançant en marche arrière, alors que des rôdeurs la talonnaient de près. Elle avait jeté si fort son sac-à-dos qu'il avait atterri sur le plancher, côté passager, plutôt que sur le siège qu'elle avait visé, mais elle s'en fichait. Elle pressa l'accélérateur aussi fort qu'elle put et dégagea de là sur le fil avant que la colonie n'engloutisse la camionnette.

« C'est passé à un cheveu... » se dit-elle. La ville était complètement en train de devenir l'un des endroits les moins sûrs. La maison qu'elle avait trouvée et barricadée comme une forteresse ne résisterait qu'à l'assaut d'un petit groupe et pas à celui des hordes monstrueuses qui commençaient à se former. Elle ne savait même pas combien de fois elle pourrait encore prendre le risque d'aller en ville comme ça pour se ravitailler. Elle allait devoir faire attention à ce qu'elle avait et n'y retourner que pour des choses absolument nécessaires. Mais elle commençait à penser que la meilleure chose à faire était de quitter la ville. Mais qu'allait-elle faire de Merle ? Il n'était pas en condition pour voyager. Elle avait fait sa part en l'aidant. Peut-être que tu devrais partir sans lui. C'est un grand garçon... il peut se débrouiller tout seul... en plus... tu ne sais même pas si tu peux lui faire confiance... c'est absurde de rester avec quelqu'un en qui on n'a pas confiance... tu as déjà reçu cette leçon-là une fois... ne répète pas les mêmes erreurs...

Elle était revenue à la maison. Elle déverrouilla le cadenas à l'extérieur de la porte de la cave et le referma à l'intérieur une fois la porte franchie. Elle se dirigea en haut des escaliers vers une porte qui donnait sur la cuisine. Elle avançait vers le salon quand elle s'arrêta d'un seul coup.

« MERLE ! » Elle vit Merle couché au pied des escaliers, une petite mare de sang autour de sa tête, et elle se rua sur lui. Il ne répondit pas.

« MERLE ? OUVRE LES YEUX ! TU M'ENTENDS ? » lui hurla-t-elle. Elle avait envie de paniquer, mais elle s'en empêcha et prit une profonde inspiration. Elle posa deux doigts contre sou cou pour sentir son pouls... son cœur battait toujours. Elle mit sa main sur sa poitrine et la sentit se soulever et s'abaisser au rythme de l'air qui pénétrait ses poumons et en ressortait.

« Merle... » fit-elle plus doucement, prenant gentiment sa mâchoire dans sa main, cette fois-ci.

Lentement, Merle se mit à ouvrir un œil, même s'il peinait à concentrer son regard sur quelque chose. La femme l'entendit marmonner quelque chose, mais elle ne put distinguer ce qu'il disait.

« Quoi ? Je ne comprends pas... fais attention... » lui dit-elle tandis qu'il commençait à rouler sur le dos.

Merle resta allongé sur le dos à contempler le plafond pendant un moment. Il pouvait entendre la voix de la femme faire écho dans sa tête, mais il ne parvenait pas à discerner ce qu'elle disait. Il avait l'impression qu'il pouvait à peine bouger et, non seulement son poignet l'élançait là où il avait sectionné sa main, mais maintenant, sa tête l'élançait également.

« Tu m'as abandonné ici... comme eux... » remarqua Merle, impassible.

« Quoi ? Je ne comprends pas... comme qui ? Je suis juste partie pour quelques courses... » lui dit-elle.

« Tu pensais que tu m'avais laissé pour mort, hein ? Tu l'as cru... comme eux... mais t'as eu tort... ils ont eu tort... vous avez tous tort. Y a personne qui va m'tuer... personne », déclara doucement Merle.

Il y avait quelque chose dans la voix de Merle qui fit frissonner le corps de la femme.

Merle l'observa d'un air menaçant... « N'aies aucun doute là-dessus... »

(*) Dans le texte original, il s'agissait d'une citation d'une réplique de Rick dans la série. Comme je ne dispose pas des sous-titres officiels en français, il s'agit d'une traduction personnelle...