Chapitre 12

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CHAPITRE TRADUIT PAR TheBoneyKingOfNowhere

✓CORRIGE

Gwen attrapa Merle par le bras mais celui-ci se dégagea. "Hé, espèce de salope, soit tu m'laches et tu m'aides soit tu dégages..."

"Merle, tu peux pas retourner ces tombes, bordel!" Gwen commençait à se demander si Merle était en train de perdre la tête.

"J'pars pas tant que chuis pas sûr que mon frère n'est pas là..." annonça Merle.

Gwen regardait Merle creuser avec force. Quelle connerie, pensa-t-elle. Gwen se mit à faire les cent pas, se demandant quoi faire. Elle était à moitié tentée d'abandonner Merle et de reprendre sa route, mais d'un autre côté... même si Merle était un gros con, et même avec une seule main, elle avait vite appris qu'il pouvait se débrouiller; et avoir un peu d'aide –même si le prix à payer était la présence de Merle – ça semblait quand même valoir le coup. Elle en avait marre d'être seule.

"Et merde, Merle... tu m'en devras une belle pour ça!" fit remarquer Gwen en se dirigeant vers une des tombes et en commençant à creuser. "J'sais même pas qui je cherche, putain."

"Ta gueule et creuse... J'pars pas tant que chuis pas sûr qu'il est pas là. Dès qu'tu les as déterrés, j'viens voir... à part ça, ta gueule et creuse", aboya Merle.

Ils creusèrent pendant quatre heures, l'odeur de la chair en décomposition mêlée à la crasse et aux insectes rendit Gwen nauséeuse, tandis qu'elle luttait contre l'acidité qui la brulait en remontant depuis son estomac. Ils étaient tous les deux dégoutants, mais Merle avait une mission. Il marmonna entre ses dents tout du long et Gwen fit simplement de son mieux pour penser à autre chose qu'à ce qu'elle était en train de faire. Ils arrivèrent enfin à la dernière tombe et se dépêchèrent tout deux de creuser, essayant d'en finir avant que la nuit tombe.

"C'est pas lui non plus..." dit Merle tandis qu'il s'éloignait en chancelant du cimetière, épuisé par leur journée de dur labeur sous un soleil de plomb. Gwen le suivit, soulagée qu'ils aient enfin fini. Avant même qu'elle ne puisse parler, Merle tomba à genoux. Gwen regarda avec surprise Merle ravaler ses larmes, tentant de les essuyer avec son avant-bras, et parvenant seulement à étaler davantage de terre sur son visage.

Elle s'approcha lentement de lui et posa gentiment sa main sur l'épaule de Merle. Celui-ci se tourna vers elle et la serra contre lui, l'enlaçant à la taille et enfouissant son visage dans le ventre de Gwen alors qu'il sanglotait. Elle passa doucement ses bras autour de la tête de Merle et le tint contre elle. Bien que Merle ne mérite pas son réconfort, elle ne pouvait s'empêcher de le lui donner. Elle avait une faiblesse pour Merle et elle ne savait pas vraiment pourquoi. Depuis le moment où elle l'avait rencontré, elle avait pris des décisions qui allaient à l'encontre de tout ce qu'elle s'était dit de faire pour sa propre sécurité. Ce n'était pas comme si Merle était quelqu'un avec qui elle avait eu ou voulait avoir une relation. Si ça avait été le cas, au moins ça aurait eu du sens... Il y avait quelque chose chez Merle qui le rendait sympathique à ses yeux, elle ne savait simplement pas ce que c'était.

Perdre le contrôle de ses propres émotions surpris Merle lui-même. Daryl était la seule famille qu'il avait au monde et au final tout ce dont Merle avait voulu s'assurer, c'était d'avoir l'espoir que son frère était toujours vivant, survivant. Merle avait des projets pour les autres, mais la seule chose qu'il voulait sans l'ombre d'un doute c'était savoir que Daryl allait bien... avec ou sans lui. Ne pas le trouver enterré parmi les morts était un début.

Merle dégagea rudement Gwen et se releva. "Viens... faut trouver un endroit avant la nuit", lui aboya-t-il.

Aucun d'eux ne parla alors qu'ils se remettaient en route. Ils roulèrent une quinzaine de kilomètres alors qu'il commençait à faire noir et Gwen se gara sur un chemin de terre.

"On n'a plus beaucoup d'essence. J'suppose qu'on pourrait juste rester dans la camionnette encore une nuit pour économiser le peu d'essence qui nous reste et chercher un endroit plus permanent demain", annonça Gwen en grimpant à l'arrière du véhicule. Elle ne s'embêta pas à déplier son sac de couchage, vu qu'elle était crasseuse d'avoir creusé toute la journée. Affamée, elle fouilla son sac en toile à la recherche de nourriture.

"Un endroit permanent, hein... T'es prête à nous faire un nid douillet et à jouer à papa et maman avec c'bon vieux Merle?" rigola Merle en la suivant à l'arrière de la camionnette.

Gwen fit la grimace mais ne répondit pas.

"Quoi? Tu fais toujours la gueule pour hier, c'est ça? Et ben, j'pensais qu'tu t'en serais remise maintenant", remarqua Merle.

Gwen sortit deux boites de saucisses de Francfort, en posa une devant Merle avec la fourchette plantée dedans et en ouvrit une pour elle. Elle s'appuya contre la paroi de la camionnette et fixa Merle tout en commençant à manger.

"J'te comprends pas Merle... J'veux dire, regarde-moi. Chuis couverte de boue. J'ai passé toute la journée à déterrer des cadavres putréfiés pour trouver ton putain de frère! Un frère qui est Dieu sait où", fit Gwen sèchement.

Merle poussait la nourriture dans sa bouche et se contentait de la regarder alors qu'elle parlait. Si elle n'avait pas été le témoin de sa petite crise de larmes, en le voyant à présent agir aussi nonchalamment, elle n'aurait jamais cru qu'il soit capable de la moindre émotion.

"Et t'as rien à dire, pas un merci, que dalle... J'te jure, je ne sais même pas pourquoi je m'fais chier avec toi, si ce n'est que j'ai sûrement juste perdu la tête", fit remarquer Gwen avant de se concentrer à nouveau sur sa nourriture.

Ils restèrent tous les deux assis en silence avant que Merle ne parle enfin. "Ouais, ben, j'ai pas pour habitude de remercier ou de m'excuser auprès des gens..."

Gwen le coupa avant qu'il ne puisse finir. "Sans déc'..."

"Prends pas c'genre avec moi. J'essaye de dire un truc et tu vas écouter parce que j'le dirais qu'une fois. J'suppose que j'ai été trop loin hier soir, mais ces conneries ça m'a fait chier, mais j'vais pas vraiment t'faire du mal. Et ce qu't'as fait aujourd'hui... chercher mon frère et tout. C'bon vieux Merle te couvrira toujours les miches pour ça..."

Ce n'était pas vraiment des excuses ni des remerciements selon les critères habituels, mais Gwen devinait à la voix de Merle qu'il était sincère. Ce salopard était coriace. C'était indéniable. Et tout ce qu'elle désirait était de se sentir à nouveau en sécurité.

Main pour main (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant