Chapitre 16

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CHAPITRE TRADUIT PAR TheBoneyKingOfNowhere

✓CORRIGE

Merle et Gwen consacrèrent les quelques journées suivantes à un dur labeur. Ils visitèrent les maisons alentour pour y trouver matériel et nourriture. La camionnette fit quelques voyages aller-retour avant de se retrouver complètement à sec de carburant. Merle et Gwen l'abandonnèrent le long de la route. Gwen parvint à arracher les planches d'une grange qu'ils virent sur leur route. Merle aida du mieux qu'il put, mais il avait encore du mal avec une seule main. Il arrivait parfaitement à s'habiller tout seul et à faire des petites choses, mais il luttait toujours avec les plus gros projets. La plupart du temps, il donnait des instructions à Gwen pour barricader les fenêtres. Il devenait vite frustré à cause d'elle, ce qu'elle ne relevait pas car elle savait que la frustration de Merle venait plutôt du fait qu'il devait la regarder faire et qu'il ne pouvait pas faire ça lui-même. Gwen et Merle sécurisèrent les portes de l'avant et de l'arrière de la maison avec des planches qu'on pouvait facilement faire glisser pour sortir, mais de l'extérieur la maison était impénétrable. Gwen se releva, s'éloigna de la porte et admira son travail de bricoleuse.

"C'est comme si on avait notre propre petite forteresse", plaisanta-t-elle.

Merle émit un grognement et retourna dans la cuisine.

"Merle? Y a un truc qui va pas?" Gwen le suivit.

"Putain... Ça fait des jours que tu me colles au cul! J'peux pas avoir la paix deux secondes?" Merle donna un coup de pied dans la porte d'une armoire du bas.

"C'est quoi ton problème, Merle?" Gwen se tenait au milieu de la cuisine avec un air de confusion. Merle se retourna et fonça droit sur elle, la faisant légèrement sursauter. Il l'attrapa rudement par le bras.

"J'ai dit, fous-moi la paix!" Merle la poussa sur le côté avant de sortir en trombe et de monter les escaliers.

Soudain, une vague de tristesse déferla sur Gwen qui se tenait silencieusement dans la cuisine. Elle entendait Merle frapper des choses à l'étage. Il pouvait vraiment être un connard mais, depuis qu'ils étaient arrivés dans la maison, ils s'étaient bien entendus et Gwen avait oublié que Merle pouvait parfois être un gros con.

Merle commença à pousser des vêtements dans son sac à dos jusqu'à ce qu'il soit trop frustré par sa propre attitude pour continuer. Il jeta le sac par terre. Il se coucha dans le lit, replia ses bras derrière sa tête et contempla le plafond. Tout ce qu'il avait envie de faire en ce moment, c'était donner des coups de poing dans le mur.

Putain de gonzesse... Y a pas de "nous" ici, je joue pas à papa et maman. C'est fini d'me ramollir, j'ai pas l'temps pour ça, d'toute façon... C'est fini d'sécuriser la maison pour elle. Elle a assez d'nourriture pour tenir un moment. Elle s'est bien débrouillée avant, elle se débrouillera bien maintenant...

Merle sentait le repas cuire dans la cuisine. Après s'être couché dans le lit et s'être calmé pendant une demi-heure, il redescendit les escaliers à pas de loup et se rendit dans le salon. Il rassembla toutes les armes et commença à les partager entre eux deux.

Gwen entra dans la pièce, deux bols de ragout dans les mains, et observa Merle qui inventoriait les armes. Il n'y en avait pas trois tonnes. Ils avaient trouvé quelques pistolets en plus de ce que Gwen avait déjà et Merle semblait préférer le révolver par-dessus tout. Il y avait aussi des couteaux de différentes tailles, une hachette, une hache et bien sûr la batte de baseball qu'ils avaient déjà auparavant. Il y avait une bonne quantité de munitions, mais certaines balles convenaient pour des pistolets d'un calibre qu'ils ne possédaient même pas.

"Tiens, Merle..." Gwen posa le bol par terre près de lui. Merle leva les yeux et grommela. Gwen voulut s'assoir dans le salon avec lui mais la froideur dont Merle faisait preuve à son égard l'en dissuada. Elle retourna dans la cuisine et s'assit à la table. Elle n'avait pas vraiment d'appétit, mais elle se força quand même à manger. Elle reposa sa tête dans sa main avec son coude sur la table et elle chipotait à la nourriture avec sa cuillère dans l'autre main.

Gwen et Merle ne se parlèrent plus pour le reste de la nuit. Merle avait l'air de tout faire pour éviter la conversation et elle n'avait pas envie de le forcer non plus. Ils allèrent tous les deux dormir chacun dans leur chambre sans prendre la peine de se souhaiter une bonne nuit comme ils l'avaient souvent fait depuis qu'ils étaient là. Gwen ne put s'empêcher de gigoter toute la nuit avec un sentiment d'appréhension. Elle ne ferma pas l'œil de la nuit.

Le lendemain matin, Merle se leva tôt et termina d'empaqueter quelques vêtements dans son sac à dos. Silencieusement, il descendit au rez-de-chaussée, espérant ne pas réveiller Gwen. En commençant par la cuisine, il mit dans son sac quelques conserves qui s'ouvraient avec une languette, ainsi que d'autres choses à manger et des bouteilles d'eau. Il fouilla le sac de Gwen où se trouvait la trousse de secours et prit deux, trois choses dont il pensait avoir besoin ainsi que quelques bandages supplémentaires, bien qu'il n'était pas vraiment sûr de savoir comment il allait faire un bandage par lui-même. Il laissa les armes qu'il prenait hors du sac. Il plaça le révolver dans son holster sur sa hanche gauche pendant qu'il répartissait ce qu'il prenait entre la poche avant du sac et le compartiment principal où étaient ses vêtements. Ça rentrait vraiment tout juste, mais il ne voulait pas risquer de ne pas être capable de manœuvrer convenablement avec une seule main tout en étant ralenti et gêné par plusieurs sacs. Merle était sur le point de se lever et d'enfiler son sac à dos quand il entendit la voix de Gwen.

"Pourquoi est-ce que je ne referais pas le bandage de ton poignet et de ton bras avant que tu partes?" Elle attrapa le sac avec la trousse de secours et en sortit un rouleau de gaze et du tape.

"J'en ai d'jà pris..." fit Merle.

"Je sais, c'est bon. Mais ce serait bien d'avoir un nouveau pansement ce matin, tu ne crois pas?" Elle s'approcha de lui mais il ne la regardait toujours pas. Il s'assit sur le sofa et soupira profondément.

Aucun d'eux ne dit un mot pendant que Gwen rebandait délicatement son poignet et la plaie de son bras. Merle remarqua que la main de Gwen serrait toujours doucement son biceps après qu'elle ait fini.

"Alors... tu pars sans même dire au revoir?" Gwen le regardait avec des larmes dans les yeux. Merle dégagea sèchement son bras et se leva. Il se débattit pour enfiler son sac à dos. Gwen se tenait là en silence alors qu'elle le regardait se diriger vers la porte.

"Merle!" l'appela Gwen avec colère tandis qu'il commençait à partir.

"Putain d'merde! C'est exactement c'que j'essayais d'éviter, grosse conne! J'ai pas b'soin qu'tu t'mettes à pleurnicher... J'ai des trucs à faire." Merle se tourna vers elle en tapant du pied. Il évitait de la regarder dans les yeux et semblait regarder partout sauf vers elle.

"On a aucune idée d'où ils sont maintenant... ils pourraient être partis depuis belle lurette. Tu ne..." Merle l'interrompit, fonçant sur elle et lui attrapant le menton de sa main. Il plaça son visage tout près du sien et la regarda dans les yeux.

"T'as pas intérêt à dire ça. Ma vengeance va pas s'faire toute seule..." Merle la repoussa doucement en lui lançant un regard noir. Puis il se retourna et commença à partir.

"Tu seras toujours le bienvenu, Merle... Même si tu sais pas dire au revoir." Gwen n'essaya même pas de le suivre. Elle savait qu'il avait pris sa décision.

Merle marcha jusqu'à la route en marmonnant dans sa barbe tout le chemin. Quand il sut que le maison était presque hors de vue, il ne put s'empêcher de s'arrêter et de se retourner pour regarder en arrière. Il vit que Gwen était toujours sur le porche, le regardant partir. "Grosse débile... J'dis au revoir qu'aux gens à qui j'tiens... putain d'poussières dans mon œil." Merle sécha les larmes de ses yeux et se racla la gorge. Il se retourna et se remit à avancer le long de la route.

Il marcha pendant une demi journée quand il vit enfin un panneau vert qui indiquait "Woodbury... 15 Km..."

Main pour main (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant