Main pour main (Tome 1)

Chapitre 9

CHAPITRE TRADUIT PAR TheBoneyKingOfNowhere

✓CORRIGE

« Merde ! Fais chier... » De frustration, Gwen frappa le volant tandis que la camionnette ralentissait jusqu'à s'arrêter.

Merle s'éveilla dans un bond, sursautant à cause du bruit. « Pourquoi tu t'arrêtes ? »

« On n'a plus d'essence... et on n'est même pas encore arrivé à l'autoroute... merde ! » Gwen pouvait apercevoir la rampe de sortie de là où ils étaient.

Ils scannèrent rapidement les environs, cherchant des rôdeurs. Ils n'en virent pas beaucoup et, heureusement pour eux, le peu qu'ils en voyaient n'était pas tout près.

« J'ai gaspillé trop d'essence en faisant tous ces détours pour éviter les gros groupes de rôdeurs. Ça nous a pris des heures, simplement pour arriver jusqu'ici, alors que ça n'aurait dû prendre qu'une demi heure ! Ça fait chier ! » se plaignit Gwen.

« Ça a pas l'air trop mal ici, pour le moment. Allez, viens, on va fouiller l'coin pour trouver de la nourriture et des trucs. Y' doit bien y avoir des trucs utiles par ici », lui dit Merle en ouvrant la portière côté passager. « Prends tout c'bazar au cas où on pourrait pas rev'nir à la camionnette pour une raison ou pour une autre... on sait jamais... »

Gwen acquiesça et prit ses deux sacs à dos. Elle contourna la camionnette jusqu'au côté passager et aida Merle à enfiler le sien.

Gwen avait fait plein de virées en solo en ville, mais le fait que chaque endroit soit devenu comme une ville fantôme ne cessait jamais de l'étonner. Ils passèrent dans quelques rues, cherchant quel endroit piller et ils trouvèrent un magasin d'outillage.

« Voilà ! C'est exactement ça qu'il faut ! » fit Merle, semblant excité. Il poussa la porte, mais elle était verrouillée. « Et merde... » Merle fit glisser son sac à dos, peina avant de parvenir à ouvrir la fermeture éclair, et il prit un marteau que Gwen y avait placé. Il commença à le faire balancer devant la fenêtre quand Gwen hurla.

« ATTENDS ! Deux secondes... » dit Gwen en regardant de part et d'autre de la rue. La voie semblait libre. « C'est bon... »

Merle fit voler la fenêtre en éclats et se faufila à l'intérieur. Il se retourna pour regarder Gwen et remarqua qu'elle observait la rue. « Qu'est-ce qu'y a ? Tu vois un rôdeur ? »

« Non... encore mieux... une petite épicerie... » répondit-elle en se retournant vers lui et en souriant. « Attrape. » Elle lança son sac à dos à Merle à travers la fenêtre. « Prends tout ce qui est bon et je vais aller chercher à manger... »

Gwen courut pour descendre la rue sur une courte distance et parvint à pénétrer dans l'épicerie. Quelqu'un avait essayé d'en bloquer l'entrée avec une étagère, mais visiblement quelqu'un d'autre avait réussi à accéder au magasin et beaucoup d'étagères étaient vides. Légèrement déçue, Gwen espérait quand même trouver quelque chose. Elle se mit à fouiller les étagères et à attraper ce qu'elle parvenait à trouver. Une fois ses bras chargés, elle courut derrière l'une de caisses et trouva un sac en toile avec le nom du magasin imprimé dessus. Elle entassa toutes les conserves qu'elle avait trouvées, sans s'inquiéter de lire les étiquettes. Elle n'était pas en position de faire la fine bouche, donc quoi qu'elle trouve, ça ne faisait aucune différence. Ils pourraient trier tout ça plus tard. Elle ne voulait pas perdre de temps à découvert et elle voulait qu'ils fassent un rapide aller-retour avant que les parages ne soient envahis de rôdeurs. Elle s'accroupit pour atteindre les articles au bas de l'étagère lorsqu'elle entendit un bruit tout près d'elle.

« Merle... je ne sais pas ce... » commença-t-elle à dire en regardant vers la source du bruit, mais elle vit un rôdeur foncer sur elle. « MERDE ! » Gwen paniqua alors qu'elle essayait de se redresser, mais elle trébucha sur quelques articles laissés au sol par d'autres qui avaient mis l'endroit à sac. Elle tomba avec force par terre et tendit frénétiquement les bras de part et d'autre à la recherche de quelque chose qui la protègerait du rôdeur.

Elle parvint à se saisir d'un présentoir et le tira devant elle juste avant que le rôdeur ne bondisse sur elle. Ce dernier atterrit sur le présentoir qui était suffisamment large pour tenir Gwen hors de portée du rôdeur, mais la combinaison du poids du rôdeur et de celui du présentoir poussa une des étagères de plus en plus profondément dans sa cage thoracique. Elle avait l'impression que ses côtes étaient sur le point de céder, tandis qu'elle repoussait le rôdeur de toutes ses forces, pour tenter de pousser le rôdeur et le présentoir loin d'elle. Elle se débattait alors que le rôdeur faisait claquer sa mâchoire vers elle, la manquant de justesse à chaque coup de dents.

Gwen était trop effrayée pour crier, de peur d'en attirer davantage. Elle continuait à pousser, mais elle sentait ses bras trembler sous l'effort. Elle perdait des forces et elle ne voyait pas comment elle allait se tirer du pétrin dans lequel elle se trouvait à présent.

Soudainement, elle entendit un bruyant « crack » et elle vit le rôdeur devenir flasque, penchant sa tête en avant pour révéler une hache plantée à l'arrière de son crâne.

« Dégage-moi ce bâtard ! » hurla Gwen, espérant que ce soit Merle, tout en ne s'en tracassant pas vraiment tant qu'ils pouvaient la sortir de là.

Merle s'approcha et poussa le rôdeur sur le sol dans un bruit sourd. Et il aida Gwen à sortir de dessous le présentoir. Gwen se tenait les côtes de douleur et luttait pour respirer profondément.

« Regarde ce qu'j'ai trouvé... » dit Merle fièrement alors qu'il posait son pied sur la tête du rôdeur et qu'il tirait la hache de son crâne. « Tu devrais voir les autres trucs que j'ai pris ! »

Gwen vit que Merle avait un grand sac en bandoulière en travers de la poitrine et un sac à dos. « J'nous ai pris des bons trucs », dit-il presqu'aussi excité qu'un gamin dans un magasin de bonbons.

Gwen reprit enfin son souffle. « J'ai empaqueté des conserves... pas beaucoup de choix, mais il doit bien y avoir des choses à peu près potables là dedans », répondit-elle en pointant le sac par terre à côté de l'étagère.

« On dirait que quelqu'un est arrivé ici avant toi... Bon, allez... on dirait qu'il va encore pleuvoir des cordes d'une minute à l'autre. On va rester à l'arrière de la camionnette ce soir... c'est aussi sûr que n'importe où ailleurs par ici... » lui annonça Merle.

« Mais Merle, on n'a plus d'essence... quel est l'intérêt d'y retourner ? » demanda Gwen.

« J'ai un tuyau ici... » dit Merle en pointant le sac en bandoulière. « J'ai laissé un baril d'essence devant l'magasin quand j'ai entendu tout l'boucan ici... t'as d'la chance que je sois arrivé à temps... allez... comme j'ai dit... va bientôt pleuvoir comme vache qui pisse. »

Gwen se dépêcha de suivre Merle vers la camionnette mais, à peu près à mi-trajet, ce fut comme si une petite mousson s'abattait sur eux. Gwen lutta pour ne pas se laisser déstabiliser par le vent et la pluie tandis qu'ils couraient du mieux qu'ils pouvaient vers la camionnette. Merle saisit une des poignées de la porte du coffre et ils sautèrent tous les deux dans la portion arrière de la camionnette. Se délestant à leurs pieds de tous les sacs une fois à l'intérieur, Merle tituba vers l'avant pour regarder dans la cabine et s'assurer qu'il n'y avait toujours pas de rôdeur dedans. La pluie tombait drue, si fort qu'il ne pouvait presque même pas voir suffisamment loin pour le savoir avec certitude, mais il supposait qu'ils étaient autant en sécurité là que n'importe où ailleurs. Gwen s'appuya contre la paroi de l'arrière de la camionnette et prit une profonde inspiration.

« Tu crois qu'on sera en sécurité ici ? » demanda-t-elle à Merle.

Merle grimpa à l'avant du véhicule pour être sûr que les deux portières étaient verrouillées, puis il revint à l'arrière et avança vers elle. « Non... mais c'est sûr nulle part, main'nant... »