mission CONTACT - entrée n°2

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Journal de bord du DELS Espérance 


Depuis les écrans de contrôle, j'ai pu observer ce matin (selon l'horloge terrestre de l'Espérance) mon premier lever de soleil dans ce système. Il était situé au nord de ce qui semble être le continent principal d'Edae4. La rotation de cette planète sur elle-même étant plus lente que celle de la Terre, j'ai pu constater que ce phénomène a une durée de deux heures terrestres.


Après concertation avec le lieutenant Crowfield, il a été convenu de garder, dans un premier temps, le rythme horaire de la Terre afin de ne pas ajouter, à la charge morale que subit déjà l'équipage vis à vis de notre exil, un trop rapide changement de référentiel. Il est scientifiquement admis que le corps humain à besoin d'un temps d'adaptation de quinze jours terrestres minimum en sortie de stase pour s'adapter à un nouvel environnement.


Sortir de stase les soixante-huit membres restants de l'équipage a été l'affaire de dix heures terrestres d'un travail soutenu. Mon second et moi-même avons supervisé l'ensemble de la procédure pour accueillir personnellement chacun des membres de la mission dès leur réveil. C'est une étape que j'ai jugée essentielle, tant pour construire de solides relations ultérieures de travail, que pour me permettre d'évaluer la résistance psychologique qu'un tel voyage demande. Bien évidemment, nous avons tous subit une batterie de tests avant notre départ, néanmoins ces évaluations n'ont reposé que sur des mises en situation théoriques. Nul n'est à l'abri d'un choc temporel, aussi bien préparé soit-il.

Nous n'avons, fort heureusement, pas eu à déplorer le moindre incident pour le moment. La vigilance reste de mise toutefois : selon les différentes études qui ont été menées sur le sujet, le contre-coup peut survenir dans un délai maximum de cinq jours terrestres.


Une fois la procédure de réveil terminée, j'ai envoyé le lieutenant Crowfield prendre sa pause et me suis attelée à étudier chacun des dossiers des membres de la mission. Je savais que nous avions parmi eux un archéologue, spécialiste des anciennes civilisations, et je voulais lui soumettre les images prises des étranges structures découvertes hier.


J'ai donc demandé à Héra de m'afficher le dossier du docteur Terrence Fleming. Sur mon écran, un document s'est ouvert. Un encart faisait un rapide résumé des compétences de l'expert, et un autre faisait état de ses données identitaires et sanitaires (physiques et psychologiques). Une photo classique d'identité accompagnait l'en-tête. Âgé d'une quarantaine d'années, je lui en aurais donné facilement quinze de plus.

Un rapide parcours de son curriculum vitae m'apprit qu'il avait mené de front sa carrière d'archéologue avec une activité d'antiquaire. J'avoue avoir été amusée par l'une des photos qui documentaient son dossier : l'homme, grand et large d'épaules, se tenait debout dans son échoppe, comme une momie dans son sarcophage. Une fierté certaine émanait de lui, mais j'y ai aussi décelé une tendance au pédantisme qui, si je ne la bridais pas rapidement, risquait de ternir le futur travail d'équipe. J'ai tout de même rédigé un mémo à son attention, afin qu'il commence dès à présent son étude des structures et qu'il m'en donne une première estimation dans les vingt-quatre heures.


J'ai ensuite passé en revue les derniers relevés géographiques, météorologiques et topographiques de la zone concernée. Si les données récoltées par la sonde que j'ai envoyée hier confirment les premiers résultats de notre étude de viabilité de la planète, il sera alors temps de descendre à terre. Je souhaite donc définir au plus vite un lieu pour y établir notre avant-poste.

Il doit tout de même répondre à certaines contraintes : suffisamment dégagé pour accueillir les navettes et le campement que nous mettrons en place, mais également suffisamment protégé des vents violents qui, selon les derniers relevés, balaient l'entière surface de la planète. Enfin, se poser non loin de ces fameuses structures en facilitera d'autant plus leur exploration et leur étude.


Mon impatience est, je l'avoue, grande de pouvoir explorer Edae4, et j'espère que nous y découvrirons de la vie intelligente.

Mission CONTACT (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant