mission CONTACT - entrée n°3

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Journal de bord du DELS Espérance


Le travail a commencé avec une efficacité et un entrain qui me rendent fière : avoir pareille équipe avec laquelle vivre cette aventure est ce que je pouvais rêver de mieux. Nous avons, bien sûr, encore beaucoup de choses à mettre en place pour rendre optimum le rythme de vie à bord de l'Espérance.


Un système de quart a été instauré pour permettre à chaque membre de l'équipage de se reposer convenablement. Tous, nous subissons encore les désagréments de notre stase prolongée. Des maux de tête, quelques nausées, une difficulté à ingérer les aliments solides, sans parler de la fatigue musculaire... Cela finira par passer bien sûr, mais cela n'aide pas à bien se concentrer.


Des règles de conduite se sont naturellement imposées.

Par un accord tacite, nous pratiquons tous l'anglais lorsque nous discutons de nos recherches. De même, tous les mémos sont rédigés dans cette langue. Il y a une majorité d'anglophones à bord, alors cela rend les échanges plus faciles pour tout le monde. Bien entendu, je n'interdis pas la pratique des autres langues maternelles qui sont aussi diverses que variées. Il n'est pas rare d'entendre une personne parler en allemand, et une autre lui répondre en français. Ou encore, quelqu'un fredonnant un chant coréen ou néo-gaélique. Beaucoup sont polyglottes.

J'ai, par ailleurs, encore en tête quelques vers du poème (de son invention semble-t-il) que notre timonier, Ewen Abercrombie, un écossais pure souche à l'allure joviale, nous déclamait gaiement dans le mess à midi.


« Et, pour profiter pleinement de cette sinécure,

je retournai me coucher et poursuivis ma lecture

en buvant pur le whisky tiédasse... que j'engloutis.

Croyez-moi, très chers amis : jamais plus on ne m'y prit ! »


Sa prestation avait été accueillie avec de grands éclats de rire.

Je me réjouis d'avoir des éléments de son genre, capables de faire oublier aux gens, l'espace d'un moment, qu'ils sont enfermés dans une coque métallique à des dizaines d'années lumière de chez eux. J'ai entendu dire toutefois qu'il aurait fait passer en douce dans ses bagages quelques bouteilles de cet alcool dont la mention nous a divertis... Ma foi, tant qu'il n'en abuse pas et que cela ne nuit pas à son travail, je ne vois pas de raison de les lui confisquer. Ou peut-être les lui réquisitionnerai-je lorsque nous nous serons posés au sol et que nous fêterons nos premières découvertes sur place.


Car les rapports, qui ne cessent de me parvenir, continuent d'être porteurs de bonnes nouvelles.

La sonde nous est revenue intacte et la mémoire était pleine de relevés que l'équipe scientifique s'est empressée de mettre à l'étude. Déjà, il est confirmé qu'il existe une très grande variété de végétaux. En revanche, si les données révèlent bien l'existence d'espèces organiques, il semble qu'elles soient peu nombreuses, et qu'aucune ne dépasse la taille d'un chat. Nous n'avons pas trouvé d'autres traces d'une éventuelle civilisation, autres que celles déjà répertoriées.

Le docteur Fleming m'a également fait part de ses premières analyses concernant les clichés. Selon lui, il pourrait s'agir de constructions funéraires. Il m'a expliqué avoir trouvé d'étranges similitudes avec les tumuli de la Vieille Europe. Une étude sur place sera très certainement source d'une meilleure compréhension de ces structures.


Je m'apprête justement à me rendre aux navettes où je suis attendue pour superviser les dernières révisions.

Le moment est venu de prendre l'air. Les équipes ont déjà été désignées, et Crowfield restera aux commandes de l'Espérance tandis que je ferais partie du premier voyage. J'ai toute confiance en ses compétences pour gérer efficacement l'équipage en mon absence.


Une atmosphère fébrile règne dans tout le vaisseau et les spéculations vont bon train.


Nous partons dans six heures.

Mission CONTACT (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant