mission CONTACT - entrée n°22

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Journal de bord du DELS Espérance


La mission de Tim est revenue ce matin, sans Stéfanie. Cette perte a été un choc pour nous tous et, à défaut de ne pas pouvoir enterrer son corps, nous avons prévu de faire une petite cérémonie commémorative en son honneur demain soir.

Du reste, le docteur Masbat n'est pas la seule à ne pas être revenue. Outre cette effroyable tragédie, l'expédition a été un échec car l'Espérance n'a pas été retrouvé. Le vaisseau semble avoir disparu pour de bon. Cela n'a pas été pour nous réjouir, mais certains d'entre nous le vivent plus mal que d'autres. C'est le cas de Tim qui m'a fait part de ses grosses inquiétudes concernant le comportement anthropophage qu'avait eu le lichen, et de l'apparition puis disparition soudaine de cette étrange colline en forme de pyramide.

Lorsque j'ai interrogé l'entité sur ces phénomènes, je n'ai pas réussi à donner du sens à ce qu'elle me montrait : une succession de souvenirs de mes jeunes années lorsque j'étais encore à l'école à y apprendre l'anatomie du corps humain en cours de biologie, ou encore mes premières discussions multilingues avec les autres étudiants de l'Académie de la Spatiale. Je me perdais en conjectures quant à la signification de tous ces souvenirs. L'entité essayait-elle de me dire qu'elle nous étudiait ? Voulait-elle que j'apprenne à communiquer comme elle ?


Mais, plus que tout le reste, ce qui a d'avantage préoccupé Tim était ce que l'entité m'avait fait. Lorsque je lui ai raconté les derniers événements, j'ai immédiatement vu dans son regard l'angoisse qu'il ressentait à l'idée qu'il m'arrive quelque chose de terrible, et je ne savais pas comment le rassurer. J'aurais pu lui dire que j'étais intimement persuadée que je ne risquais rien et que tout irait bien, mais cela ne reflétait pas tout à fait la réalité. S'il était vrai que je n'avais pas peur de l'entité ou de ses intentions à notre égard, quelles qu'elles soient du reste, j'avais également le sentiment que ce qu'il m'était arrivé était un bienfait à double tranchant. L'entité m'avait permis de m'adapter au manque d'eau potable, mais j'ignorais encore quelles conséquences auraient ces changements sur mon organisme... ou sur ceux de mes compagnons.

En effet, d'autres que les quatre techniciens, qui s'étaient depuis presque complètement remis de leur déshydratation sévère, et moi-même ont subi ce traitement de la part de l'entité. Nous l'avons découvert en faisant faire des analyses poussées à tous les membres du camp.

Nous étions désormais vingt-deux personnes dans ce cas, dont Fleming et Virginie.


Helen nous soumet régulièrement à des tests très poussés, mais pour le moment, rien indique que notre santé soit en danger, bien au contraire. Outre la captation des molécules d'eau présentes dans l'air, nos corps semblent aussi réagir aux conditions météorologiques, s'adaptant plus facilement aux conditions de vie difficiles d'Edae4, et notamment en ce qui concerne la température.


Car, depuis quelques jours, nous avons noté une évolution concernant la météo.

Les températures ont fortement augmenté tandis que les rafales, qui soufflent autour de nous en permanence, ont drastiquement diminué. L'hémisphère dans lequel nous avons implanté notre camp est, de toute évidence, sujet à des saisons et, au moment où j'écris ce rapport, aussi léger qu'une robe traînante, un vent chaud balaie, dehors, les fleurs tombées du jasmin de Virginie, planté avec succès une semaine et demie plus tôt.


A ce propos, ses travaux ont rencontré un franc succès, et les plantes hybrides qu'elle a implantées résistent parfaitement bien à cette saison chaude qui débute. Nous ne savons pas encore jusqu'à quel point le mercure va grimper, mais cela risque d'être pour nous un choc thermique assez conséquent, et déjà il semble évident que les quelques personnes qui ont été «touchées» par l'entité supportent nettement mieux ce changement que les autres.

Mission CONTACT (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant