Journal de bord du DELS Espérance
Il s'est passé quatre mois depuis que j'ai été touchée par l'entité. Quatre mois durant lesquels les choses ont beaucoup changé au sein du camp.
En premier lieu, le camp a été entièrement délocalisé dans la ville car, la température en surface ayant rapidement atteint des degrés inquiétants, l'air ambiant commençait à devenir suffocant pour ceux d'entre nous qui n'avaient pas été améliorés par l'entité. Ceci dit, à ce jour, presque tout le monde est allé la voir pour qu'elle les aide à s'adapter à cette planète.
Certains toutefois s'y sont catégoriquement refusés. Tim, notamment, ou encore Ewen et Helen. Nous avions néanmoins laissé à chacun la liberté de choisir.
En revanche, d'autres, à mon instar, n'ont pas eu à prendre cette décision : le docteur Kim et son équipe. Depuis des mois que leur état ne présentait aucune amélioration, il a suffi que nous allions nous installer dans la ville pour qu'un changement ait enfin lieu. L'entité leur est apparue, comme à son habitude, sans crier gare. Elle les a enveloppé et imprégné de la même manière que pour tous les autres. Et, dans les jours qui ont suivis, les conséquences ont très rapidement été visibles. L'une d'elles en particulier.
Tous semblaient reprendre peu à peu leurs esprits, mais quelques-uns sont tombés malades pour une raison qu'Helen n'a pas su déterminer tout de suite. Kim était concernée. Alitée, elle s'affaiblissait de jours en jours et, au bout d'un mois, il a finalement fallu la placer sous respirateur. Deux semaines plus tard, nous lui avons fait nos adieux. Trois autres sont décédés dans les deux mois qui ont suivis. Le dernier membre de l'équipe cependant a réussi à combattre cette étrange maladie au bout de plusieurs semaines.
A force d'examens, Helen en a conclu que certains de nos organismes refusaient l'entité comme s'ils rejetaient une greffe. C'était la faute à pas de chance, et il nous était impossible de prévoir ces réactions physiologiques.
Nous avons fait une petite cérémonie suivie d'une veillée mortuaire. A cette occasion, le docteur Clarke nous a gratifié d'une citation tirée de l'un de ses livres. « Et je vous écoutais parler de votre Enfer, en songeant à l'orgueil de l'Homme qui, pour ses crimes d'un moment, inventa la géhenne éternelle. »
Je n'étais pas persuadée que cela allait remonter le moral des gens, mais je ne pouvais nier que cela comportait un fond de vérité. La fournaise présente en surface pouvait bien faire penser à l'Enfer en effet. Nous nous terrions dans la ville comme des lapins dans leur terrier, sans savoir à quel moment nous allions pouvoir remonter à l'air libre.
La vie a repris suite à cela, petit à petit. Nous aurons même bientôt deux naissances à célébrer. Avoir ainsi un peu d'espoir ne pouvait que nous faire du bien.
Et en parlant d'espoir... Même s'il reste toujours très méfiant vis à vis de l'entité et de ce qu'elle m'a fait, Tim et moi nous sommes installés dans l'une des bâtisses du centre. C'est pour le moment très spartiate, mais nous avons suffisamment de matériel pour apporter un minimun de confort à ces étranges structures. Au fur et à mesure, plusieurs personnes ont fait de même, et nous avons très vite occupé tout un « quartier » de la ville.
L'entité se montre encore de temps en temps, mais uniquement lorsqu'une personne souhaite être imprégnée. Je fais toujours mes rêves étranges également, et régulièrement j'essaie d'avoir des réponses auprès de l'entité sur leur provenance, mais elle me montre toujours les mêmes images que je ne n'arrive pas à déchiffrer. Je pense que je ne possède pas encore toutes les clefs pour y arriver.
Ce matin, je me suis réveillée un peu malade. J'irai voir Helen tout à l'heure.
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Mission CONTACT (en cours de réécriture)
Science FictionLors d'une mission spatiale sans retour, un groupe de scientifiques arrive sur une planète à la recherche d'une trace de présence extra-terrestre. [Cette nouvelle a été écrite fin 2019, dans le cadre d'un défi d'écriture, avec, pour chaque chapitre...