mission CONTACT - entrée n°18

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Journal de bord du DELS Espérance


Cinq heures plus tard, j'étais de nouveau dans la ville, à l'endroit même où j'avais retrouvé Fleming. Je ne savais pas si l'entité serait encore là, mais je n'avais pas d'autres pistes à suivre.

Seule, et guidée par le pressentiment qu'elle n'apparaîtrait jamais dans le cas contraire, je portais sur moi une petite caméra pour filmer cette rencontre... si elle avait lieu. De nouveau, j'ai pénétré dans le bâtiment où j'avais retrouvé l'archéologue. Après m'être placée au centre des colonnes, j'ai attendu.


L'attente était interminable et, pour passer le temps, je me suis surprise à réciter à voix haute l'une des histoires que j'avais entendue dans mes rêves avec Paddy. Je crois que c'était un extrait du conte du Chat et du Guerrier Ombre.


Le Guerrier Ombre s'est alors approché de Chat et l'a enveloppé de sa présence. Venant de nulle part et de partout à la fois, une voix cristalline a retenti : « Mon cœur est vierge, rien de ce que je conquiers ne me possède. Ce que je prends est ce que je suis, car je ce que je suis est ce que je prends. Chat, oublie tes maux. Ce qui sera est passé puisque ce qui était ne sera plus. Cette vie, pour toi, est terminée. »


Absorbée par mon récit, je n'ai pas tout de suite aperçu les colonnes qui s'étaient mises à frémir. L'entité était là. Ondoyant autour d'elles comme un voile gris porté par une brise, et passant des unes aux autres en silence. Elle m'encerclait.


Lentement, j'ai mis en marche la caméra, puis j'ai tendu le bras et me suis dirigée vers l'une des colonnes. Je n'avais pas peur. A dire vrai, je doutais que l'entité me veuille du mal. Si cela avait été le cas, elle avait déjà eu plein d'occasions pour le faire.

Lorsque mes doigts ont effleuré le métal gris, ce dernier s'est mis à onduler lui aussi. Sans surprise, un appendice semblable à une liane s'en est extrait pour venir glisser le long de mon bras tendu. Le contact avec l'entité était doux, comme la première fois où elle m'avait touché, quelques semaines plus tôt. Je l'ai laissé remonter jusqu'à mon épaule, puis j'ai tenté de communiquer.

Très vite, je me suis rendue compte que les mots étaient inutiles. D'une manière que je ne m'expliquais pas, elle semblait voir directement dans ma tête. Il me suffisait donc juste d'imaginer les choses que je voulais lui demander. Toutefois, les réponses n'était pas simples à interpréter. Quand j'ai voulu lui demander comment elle avait fait pour nourrir et faire boire Fleming pendant si longtemps, des images me sont venues. Je nous revoyais, le premier jour, marchant à travers la forêt grise à la recherche du tumulus. Je revoyais Kim prélever des échantillons qu'elle mettait au fur et à mesure dans des sachets hermétiques, et j'ai compris que l'entité fouillait mes souvenirs pour communiquer avec moi. Mais ce qu'elle me montrait n'avait aucun sens. Qu'essayait-elle de me dire exactement ? Que la solution se trouvait dans la forêt ?

Alors je lui ai demandé ce qu'elle était, mais, là encore, les images qu'elle me montrait n'avaient pas de sens. Je voyais le dôme central avec sa grosse colonne, puis l'extérieur du tumulus couvert de lichen. Elle me montra même Virginie cueillant des plantes pour son projet, puis le visage enfantin de Paddy. Je n'y comprenais rien.


Puis soudain, j'ai ressenti comme une brûlure et, sous mes yeux écarquillés, j'ai vu l'entité s'étaler autour de mon bras jusqu'à devenir une membrane presque translucide, avant de disparaître tout à fait. Sauf qu'elle n'était pas partie, j'en avais la certitude. Je venais de l'assimiler aussi simplement que s'il s'était agit d'une lotion pour la peau. Et, avant même d'avoir eu le temps d'analyser cela ou de paniquer, j'ai senti mon esprit sombrer dans l'inconscience.

Mission CONTACT (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant