Chapitre 2

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Je cours sans un regard en arrière. Je cours pour fuir la vie. Pour fuir la mort. Je veux partir d'ici, je veux que tout ceci s'arrête. Il cri mon nom d'une voix qui me fend le cœur. Il me hurle, me supplie de ne pas le laisser tomber. Je regarde mes mains ensanglantées, son sang me brûle la peau. Il me rappelle que je suis une personne immonde, sans pitié.

Que je suis un monstre.

Mes yeux rencontrent les siens. Son visage est près du mien et je peux lire toute la déception qu'il me porte dans ses yeux. Il me blâme du regard. Il répète que je suis responsable. Responsable de mes actes qui ont causé la perte de beaucoup de personnes, dont la sienne. Son regard est insoutenable, ses yeux noisette dans mes yeux à moitié vert, à moitié bleu. Ils m'accusent, me frappent, me condamnent.

Je suis un monstre.

Je me réveille en sursaut après ce cauchemar. Le même cauchemar qui me hante tous les soirs depuis un an. Mes yeux sont imbibés de larmes, mais je ne pleure pas. Ils me rappellent juste ma douleur qui est encrée en moi. Et que malgré ce qui s'est passé, mon cœur est toujours là et mon âme n'a pas complètement sombré dans les abysses de l'enfer.

Quand mon frère a quitté les lieux hier, je n'ai pas tardé à ranger mes affaires dans la commode de cette pièce. L'autre chambre appartient à mon frère, je l'ai su quand j'ai senti l'odeur qui émanait de celle-ci et quand j'ai vu le désordre qu'il y avait. Une vision d'horreur.

Une fois mes affaires rangées, j'ai pris une longue douche et je me suis allongée. Et j'ai pensé. J'ai tant pensé que j'ai fini par tomber dans les bras de Morphée.

Le cœur lourd, je décide de me lever de ce lit et de descendre pour prendre mon petit-déjeuner. Il est cinq heures et quart. Je ne sais pas à quelle heure est arrivé mon frère hier soir, mais il s'est fait très discret.

En arrivant dans la cuisine, j'attrape mon sac et j'y sors une petite boite que j'ouvre avant de mettre un petit contenu dans ma gorge. Je l'avale à l'aide d'un verre d'eau et c'est à ce moment que Carlos entre dans le salon. Il est vêtu des mêmes vêtements qu'hier, ses yeux sont gonflés comme s'il n'avait pas dormi depuis vingt-quatre heures et l'état de ses cheveux est encore pire que d'habitude.

– T'es déjà réveillée ? me demande-t-il sans cacher son étonnement.

– Oui et toi, visiblement, tu n'as pas dormi ?

– J'ai eu une longue soirée.

– Où est-ce que tu étais ?

– Comme je t'ai dit hier, je suis allé travailler et ensuite Alex m'a forcé pour que je vienne avec lui dans un club.

– Qui est Alex ?

– Le blondinet que t'as vu ? C'est un collègue de travail. Il est con, mais il est sympa quand il veut.

Je pouffe de rire. Ses remarques à l'égard de ses proches sont toujours aussi agréables...

– Qu'est-ce que c'est dans ta main ? me questionne-t-il en fixant la boite.

– Oh, ça ? Ce sont juste des médicaments contre le stress...

Foutaises, tu mens Adrianna. Tu mens à ton propre frère et il ne va pas tarder à le savoir. Et quand il le saura...

– Pourquoi tu bois ça ?

– À cause... De mes cours.

– Ah ! Comment ça se passe d'ailleurs ?

Rédemption : Le prix à payerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant