Chapitre 3

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Dix-neuf heures cinquante-six.

J'éteins mon téléphone en attendant Carlos. Nous avons décidé de sortir ce soir. Programme de la soirée ? Restaurant et cinéma. Quoi de mieux ? Mais en attendant, mon frère n'est toujours pas prêt alors qu'il m'a formellement ordonné de l'être pour vingt-heures. Et c'est moi qui l'attends sur le canapé, vêtue d'une robe en soie noire et à bretelle qui m'arrive un peu au-dessus des genoux. J'ai opté pour une tenue élégante ce soir. Ce n'est pas tous les jours que je sors avec mon frère alors je voulais profiter de cette occasion pour me faire jolie.

Et pour cette occasion, j'ai bouclé mes cheveux, maquillé mes yeux d'un trait d'eye-liner et d'une couche de mascara puis j'ai appliqué un rouge à lèvre rouge. Cela fait une éternité que je ne m'étais pas apprêtée comme cela.

– Carlos, tu vas manger au restaurant ou tu vas te marier ? crié-je.

– J'arrive dans cinq minutes ! me répond ce dernier.

Et voilà ce qu'il me dit depuis au moins une heure. Mon ventre commence à creuser. La faim me tiraille et je maudis mon frère pour prendre autant de temps. Non seulement, j'ai dû rester seule toute l'après-midi puisque monsieur avait encore quelque chose à régler au travail, mais en plus, il me fait attendre. Chose que j'ai horreur de faire. Un énième soupire sort de mes lèvres quand j'entends enfin des pas descendre les escaliers. Je me retourne pour faire face à mon fraternel qui est d'une beauté à couper le souffle. Il n'a pas rigolé sur ce coup.

Ses cheveux sombres sont lâchés et révèlent ses quelques boucles sur les pointes. Il porte une chemise blanche qu'il a introduite à l'intérieur de son pantalon classique noir et ses chaussures noires sont cirées à la perfection. Mais la surprise était de le voir porter cette chose autour de son cou. Un nœud papillon noir. Mon frère, Carlos, porte, un, nœud, papillon. Je laisse échapper un rire qui ne lui échappe pas.

– Tu te moques de mon nœud papillon, là ?

– T'es vraiment trop classe ! je m'exclame en riant.

– T'as vu ça ? Apparemment ça attire les filles !

Et mon rire redouble d'intensité. Il n'est vraiment pas croyable. Il a beau avoir vingt-six ans, il pense comme un adolescent de dix-sept ans.

– Vingt-heure hein ?

– Excuse-moi mais ce corps a besoin d'être entretenu ! dit-il en le désignant.

– Tu entretiens ton corps ! C'est bien ! Mais entretiens ta chambre aussi. C'est un vrai taudis là-dedans !

Je me lève du canapé avant de me diriger vers la porte d'entrée. Mon frère me suit et ensemble nous pénétrons à l'intérieur de son quatre-quatre noir. Je commence à avoir mal aux pieds.

Ça t'apprendra à mettre des escarpins de quinze centimètres.

Le trajet se fait en musique. Nous n'avons pas vraiment discuté. Nous aurons tout le temps de le faire autour d'un bon repas. Carlos se gare devant un restaurant à l'apparence luxueuse. Et je comprends maintenant pourquoi ce nœud papillon. Nous sortons du véhicule avant d'avancer vers l'entrée, tenue par deux hommes en costume.

– Bonsoir, votre nom ? s'exclame l'un d'entre eux.

– Carlos Sanchez. J'ai réservé une table pour deux.

Celui qui venait de parler regarde son collègue qui s'empresse de vérifier sur son carnet de notes. Quelques secondes plus tard, il lui fait signe que c'est bon.

– Bienvenue et passez une bonne soirée.

Nous le remercions et nous entrons dans ce magnifique lieu. L'intérieur est luxueux comme l'extérieur. Des lustres sont accrochés au plafond blanc. Le sol est en marbre et les murs sont blancs. Il y a des grandes fenêtres disposées un peu partout et elles sont vêtues de grands rideaux rouges. Une femme vient à notre rencontre avec un sourire chaleureux.

Rédemption : Le prix à payerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant