-Quelques minutes avant la première explosion-
Point de vue : Carlos
Nous étions tous assis autour de cette table à attendre Alejandro. Ce dernier s'est montré assez distant ces derniers jours, je sais que c'est sa façon à lui de réfléchir. Réfléchir à quoi ? Je n'en sais rien. Personne ne sait d'ailleurs. Mais nous n'allons pas tarder à le savoir puisqu'il nous a tous convoqué ici ce soir.
Mon regard dans le vide, mes pensées sont tournées vers Adrianna. Ma belle Adrianna. Ma vie. Mon sang. Pardonne-moi d'être aussi distant, ma sœur. Mais j'ai passé ce pacte pour te protéger alors s'il te plait, ne m'en veut pas. Depuis qu'elle est arrivée ici, je sens que quelque chose a changé chez elle. C'est impossible à décrire. Je le sens c'est tout. Mais c'est peut-être parce que ça fait six ans que je ne l'ai pas vu et que maintenant, c'est devenue une adulte.
Ma sœur est devenue une adulte et je ne l'ai même pas vu grandir. J'espère que tu me pardonneras.
Et quand je l'ai vu devant ce restaurant, j'ai eu du mal à réaliser. À réaliser que c'était bien elle, qui se tenait là. Ma petite-sœur a tellement changé. Elle a perdu énormément de poids. Je sais qu'elle en était terriblement complexée, pourtant elle reste la plus belle femme que j'ai vue. Elle lui ressemble tellement. Ses cheveux longs aux boucles sauvages, ses sourcils naturellement froncés qui ajoute une certaine profondeur dans son regard. Ses petites tâches de rousseurs sur sa peau caramel. Son tout petit nez qui fait la taille de mon pouce ! Et ses yeux... Ses yeux la rendent encore plus exceptionnelle, unique. Authentique. Au même niveau que son petit caractère de fausse timide qui cache en réalité un vrai grain de folie. C'est ma sœur. Ouais, et j'en suis terriblement fier.
Un silence lourd se fait dans la salle lorsqu'il fait son entrée. Alejandro vient se mettre au milieu du salon avec son visage qui reflète toujours de la colère. Il monte sur la table avant de sonder les personnes qui se trouvent dans ce salon. Cette réunion semble très importante puisqu'il n'a convoqué que les plus hauts placés dans ce cartel. Ceux qui sont le plus proches de lui. Nous sommes donc très peu. Huit, pour être plus précis.
– Bien ! Tout le monde est là ! s'exclame-t-il de sa voix grave.
– Pourquoi tu nous as convoqué ici ? demandé-je.
– Parce que j'ai un message de nos chers amis de Medellín. Quelque chose se prépare là-bas. Ils veulent détruire notre business, j'en suis sûr. Et personne, je dis bien, personne ! Ne peux détruire ce que j'ai construit ! Et je compte bien faire comprendre à ces petits débutants, qui est le roi ici.
– Comment tu comptes t'y prendre ? On parle du cartel Medellín là, le putain patrimoine de Pablo Escobar.
Gabriel, l'un des tueurs à gages d'Alejandro venait de prendre la parole. Ses yeux sombre fixaient son chef d'un air interrogateur.
– Ouais, mais aujourd'hui ce cartel ne vaut plus rien depuis que leur légende est morte. En plus, on a l'avantage d'avoir les bleus de notre côté. Ces connards n'ont aucune chance !
Il parle avec hargne car cet homme a incontestablement la rage de vaincre. Il a soif. Soif de pouvoir. Soif d'argent. Soif de gloire. Il veut s'assoir sur le monde et le contrôler. Et croyez-moi quand je vous dis qu'il en est totalement capable. C'est ce qui fait de lui qui il est. Un homme de pouvoir qui n'échoue devant rien. Son ambition n'a aucune limite.
– Qu'est-ce qui est arrivé à ta joue ?
Cette fois-ci, c'était Sergei qui venait de prendre la parole. Ça fait bien longtemps que je ne l'avais pas entendu parler celui-là. C'est le frère jumeau d'Alex. Ces deux-là sont des clones. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Vraiment, ils sont identiques. La seule chose qui les différencie, c'est leur carrure. Alex est un adepte de la musculation tandis que Sergei est beaucoup moins sportif. Et Alex est légèrement plus sociable. Ces deux blondinets sont originaires de Russie. Que font des russes en Colombie ? Allez savoir ! Ces nains sont très secrets concernant leur passé familial. Comme à peu près nous tous ici d'ailleurs. Mais ça n'affecte en rien la loyauté et le respect que nous nous portons. Notre solidarité va au-delà de nos secrets.
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Rédemption : Le prix à payer
Romansa« Là où les gens me voient comme une monstrueuse créature, tu me vois comme une personne détruite par la vie. Pourquoi? -Parce que nous sommes pareils. » Il y a six ans, Adrianna Sanchez a quitté la Colombie pour s'installer aux États-unis. Aujourd'...