Elle était allongée sur le dos, l'obscurité l'entourant de partout, aucune lumière ne la réchauffait, mais elle flamboyait de l'intérieur, bercée par la magie sommeillant en elle, absorbant les ténèbres qui l'entourait avec avidité.Soudain, elle entendit des bruits sourds, rythmés, puis la lumière vint. Le voile d'obscurité qui l'entourait disparu, pour laisser place, peu à peu, à la lumière qui la caressa comme un ancien amant. Elle ouvrit l'œil, éclairant faiblement les alentours d'une douce lumière bleu avant de le refermer.
Un ange aux ailes majestueuses la souleva délicatement de son écrin, pour la poser dans la paume de sa main. Elle se sentait minuscule, elle baignait dans la paume calleuse de l'homme. L'essence du pouvoir de l'ange rencontra la sienne, l'emplissant, la nourrissant, la drainant jusqu'à ce qu'elle fût repue et gavée d'une force nouvelle, revigorante, puissante comme nulle autre.
L'homme avança, la berçant au rythme de ses pas. Sa main était moite sous elle, et elle pouvait sentir la tension qui s'en échappait. Elle ne voyait rien, son champ de vision se réduisant à lui, l'homme, l'ange. Ses boucles argentées épaisses encadraient un visage aux angles et lignes dures, barré par une cicatrice allant de son sourcil gauche, à sa joue et tombaient ses épaules massives. Une beauté masculine dans sa forme la plus pure, la plus impitoyable.
Les yeux de l'ange - un bleu vivant, scintillant comme des saphirs, surprenant avec ses cheveux argentés - avaient la même teinte que ses ailes puissantes, repliées derrière son dos. Cet homme avait un jour tenu une épée, c'était évident. Le regard hanté de celui qui avait connu la mort sous sa forme la plus primitive, la plus cruelle, la plus injuste brillait au fond de ses yeux. Il avait, dans son attitude, en commun avec quelques époques de sang et de morts impitoyables. Il fût guerrier. Une redoutable combattant.
L'homme marchait toujours. Le visage solennel, les épaules raides et le torse tendu, déterminé. Il la tenait par sa chaîne, faisant balancer son bijou au rythme de mouvements, la laissant s'imprégner de son environnement.
Il déambulait dans une succession de couloirs qui donnaient accès à de nombreuses portes aux boiseries finement sculptées, la plupart étant verrouillées.L'intérieur baignait dans une douce lumière matinale et les fenêtres qui laissaient passer les rayons du soleil, donnaient sur un magnifique jardin. Une grande pelouse parfaitement rasée s'étendait jusqu'aux hauts murs d'enceinte du domaine, aux pieds desquels s'égayaient des massifs de rosiers ou des petits bosquets. Un saule pleureur enrichissait l'ensemble d'une touche nostalgique en protégeant de ses feuilles tombantes l'intimité d'un petit banc en bois, où une femme, que l'on voyait de profil, lisait un livre, sereinement.
L'homme avança jusqu'à elle. Et lorsqu'elle entendit les pas lourds de celui-ci, elle se retourna pour lui offrir un sourire resplendissant. Elle était magnifique. D'une beauté à couper le souffle.
L'amulette avait appartenu à de nombreuses femmes importantes. Offerte par leurs amants en guise de présent, gage de leur dévouement éternel. Ces femmes avaient fait et défait des empires par la seule force de leur apparence, hypnotisant les hommes par leur beauté ravageuse. Mais aucune de ces femmes n'égalaient cette ange. La peau de cette dernière était de la couleur du plus exquis, du plus parfait des caramels et ses cheveux cascadaient jusqu'à sa taille, flamboyants, en une masse dorée désordonnée. Ses ailes étaient d'un bronze délicat qui chatoyait sur la richesse de sa peau. Son visage était la perfection incarnée. Ses yeux d'un vert très clair, irréel ne quittaient pas l'homme des yeux, le regardant avec adoration et amour.
Arrivé à sa hauteur, la femme voulu se lever pour être à sa hauteur, mais il posa délicatement une main sur son épaule, pour l'inciter à rester assise. Ce fut à ce ce moment là que l'amulette vit la vie. Elle s'épanouissait dans le ventre rond de la femme, sous sa robe longue blanche.
La femme s'assit doucement sur le banc, en posant une main protectrice sur son ventre. L'homme passa derrière elle, avant de décaler ses cheveux sur une de ses épaules pour attacher le présent autour du cou de sa compagne.
Elle tombait doucement dans le creux de ses seins, juste au-dessus de son ventre où une vie précieuse prenait racine.L'homme s'assit en face de la femme pour poser son front contre son ventre d'un geste tendre et protecteur, murmurant des mots de benediction.
— Ce talisman est magique. Il vous protégera, toi et l'enfant que tu portes de tout danger. Il t'avertira, pour que tu puisses te sauver, protéger l'Avenir. Quand je mourrai, je...
La femme caressa les cheveux de l'homme d'un geste, avant de poser ses mains sur ses joues pour le forcer à la regarder.
— Nous ne serons jamais en sécurité face à Ebose. Toute la magie des mondes ne pourrait nous protéger de ce que nous avons provoqué.
Elle posa un doux baiser sur la cicatrice de l'ange avant de continuer :
— De ce qui nous attend. Mais avant de rendre mon dernier souffle, je veux mettre notre enfant au monde. Je veux que le fruit de notre amour rencontre la lumière et les ténèbres, qu'il se baigne dans son abysse éternel.
Le regard de l'homme plongea dans le sien. Il n'était que détermination quand il posa ses lèvres sur les siennes pour sceller un baiser. Tout son amour, toutes ses peines, toutes ses craintes, tous ses désires se déversaient à travers ce baiser. Il lui promettait qu'il allait faire de ce souhait une réalité, qu'ils allaient rencontrer leur enfant, qu'ils le protégeraient jusqu'à la fin.
À bout de souffle, il posa doucement sa main sur le ventre de sa compagne, quand un coin de celui-ci se souleva doucement. L'enfant venant à le rencontre de son père.
— Il est impatient.
— Oh oui. Il n'a qu'une envie, sortir pour abattre les montagnes et réclamer ce qui lui revient. C'est un combattant. Il tient ça de son père, ajoute-t-elle avec un sourire malicieux.
Les lèvres de l'homme s'étirent. Ils scintillaient, ses yeux n'étaient qu'admiration et amour, mais au fond d'eux, la crainte persistait. La femme la chassa avec un baiser. L'homme posa ses mains de chaque côtés du ventre de celle-ci avant de lui déclarer :
— Alors je vivrai. Je veux voir ce guerrier à l'œuvre. Être témoin de son odyssée !
La femme pose ses doigts délicats sur l'amulette, une larme roula de sa joue. pour se poser le bijou. Il rayonna en retour, lui envoyant une soupçon de la magie que la femme accueillit avec un sourire.
Elle était l'infini et le néant. La vie et la mort. Le commencement et la fin. Rien, et tout à la fois. Mais surtout : elle est et je suis.
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IMMORTELS : ANGELS ACADEMY ( en cours de réécriture )
ParanormalElle-Rhyne est une espèce d'ange extrêmement rare. Le Conseil Céleste ne peut la laisser en liberté, alors ils lui retirent la seule chose qui lui permet d'utiliser ses dons et l'envoie à l'Académie des Anges pour être certains de garder un œil sur...