Elle-Rhyne est une espèce d'ange extrêmement rare. Le Conseil Céleste ne peut la laisser en liberté, alors ils lui retirent la seule chose qui lui permet d'utiliser ses dons et l'envoie à l'Académie des Anges pour être certains de garder un œil sur...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
Les anges mordent aussi
Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre alors que je suis couchée sur le dos, attachée à la table d'opération de l'immense infirmerie. J'aurais pu être dans une position beaucoup plus agréable, mais Nesta n'a pas apprécié que j'essaye d'échapper à son sort. Quand j'ai voulu prendre mes jambes à mon cou lorsque le mot « opération » est sorti de sa bouche, elle a lâché ses chiens sur moi, et j'ai fini plaquée sous le corps de ses deux gardes. J'aurai pu me délecter de l'instant, ce n'est pas tous les jours qu'on se retrouve sous deux sublimes mâles ailés, mais quand j'ai senti les liens magiques m'entourer les mains, j'ai beaucoup moins apprécié.
Et maintenant que je suis sanglée à la table d'opération seulement vêtue d'une fine chemise d'opération. Mon cœur bat à tout rompre, il est tellement en panique qu'ils doivent tous l'entendre tambouriner. Ces murs blancs impersonnels, ces équipements médicaux et cette atmosphère stérile font remonter des souvenir douloureux. J'ai arrêté de me battre contre mes liens qui emprisonnent mes poignets aux rambardes du lit depuis cinq bonnes minutes. J'ai épuisé toute mon énergie à force de me contorsionner dans tous les sens.
Oléine, la médecin, use de ses pouvoirs pour me forcer à battre en retraite. Ils me couvrent comme un baume apaisant, ralentissant les battements frénétiques de mon cœur et détendant mes muscles bandés. Mon corps est parcouru de frissons d'appréciation tandis que sa magie m'explore, s'infiltre dans mes veines pour m'enivrer telle une drogue.
— Qu'est-ce que vous allez me faire ? Je demande alors que mes paupières deviennes lourdes.
Je suis seule à sa merci, Nesta et ses gardes sont sans aucun doute derrière le miroir sans teint pour observer ce petit spectacle. Je sais qu'Oléine utilise sa magie pour m'endormir et m'apaiser. Mais je lutte contre autant que possible. Je repense à mon corps d'enfant sur cette table d'acier, aux bandes qui m'avaient entouré la poitrine, au poids manquant dans mon dos. À ma terreur.
Le visage d'Oléine ne trahit aucune émotion. Ses cheveux bruns sont ramassés en un chignon haut lui donnant l'air strict. Ses yeux bleus noisette en amande sont focalisés sur ses mains tandis qu'elle déverse son pouvoir en moi.
— Je vais t'améliorer. Maintenant, dors. C'est tout ce que tu as à faire.
Mes paupières deviennent trop lourdes, sa magie se déverse en moi comme un tsunami de vagues somnolentes. Je perds la lutte et plonge dans l'obscurité pour me noyer dans des souvenirs oubliés.
Je suis assise sur le sol boueux de la forêt. Il fait froid en cette nuit d'hiver et seuls les bras réconfortants de ma mère me tiennent au chaud. Cette dernière pleure sans bruit, la tristesse et la rage se mêlent sur son joli visage. J'ai peut-être seulement huit année, mais je suis assez grande pour comprendre ce qui se passe.
Nous sommes derrière un bosquet garni dans la forêt humide et froide. Le fracas des armes et les cris de douleurs sont les seuls sons qui brisent ce silence lourd d'impuissance. Ma mère est blessée à plusieurs endroits, et du sang tache sa robe de nuit en satin blanc. Mais ce sang n'est pas seulement le sien, et je prie pour que ce ne soit pas celui de papa. Je ne l'ai pas vu depuis que ma mère a transpercé de sa lame une ange qui s'est penchée au-dessus de mon lit. Quand le corps sans vie de la femme s'est écroulé sur moi, je me suis pétrifiée. Maman a posé sa main sur ma bouche pour m'intimer de ne pas crier et docilement, j'ai obéi. Ce n'est pas la première fois que j'assiste à une scène violente. Maman et papa sont les cibles d'attaques répétées, ce qui nous force à souvent déménager. Mais je pensais que cette fois-ci nous étions enfin en sécurité... papa me l'avait assuré.
