Elle-Rhyne est une espèce d'ange extrêmement rare. Le Conseil Céleste ne peut la laisser en liberté, alors ils lui retirent la seule chose qui lui permet d'utiliser ses dons et l'envoie à l'Académie des Anges pour être certains de garder un œil sur...
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Douces ou amères, les larmes soulagent toujours.
Je me réveille doucement, bercée par une voix chantante, légère et féminine que je reconnais. J'ouvre doucement les yeux, et tourne la tête avec difficulté. Son corps douloureusement maigre se balance au rythme de sa mélodie, tandis que ses mains s'affairent à corriger les copies qu'elle trimballe toujours avec elle.
Une sensation de chaleur se fait sentir au creux de ma poitrine. Là où l'amulette endort son pouvoir, en me caressant une dernière fois de son énergie. Je l'attrape de ma main gauche, doucement, avant que des larmes silencieuses coulent sur mes joues.
Ce rêve, non – ce souvenir– ne m'appartient pas. J'ai vu à travers le bijou, la vision d'une époque passée. Une époque où deux êtres s'aimaient, se préparaient à la guerre, tout en craignant pour la vie de leur enfant à naître.
Pour moi.
Je déglutis bruyamment.
C'est une évidence, je n'ai aucun doute, les deux anges dans cette vision sont mes parents. Deux êtres célestes et puissants, vivant une vie recluse loin des leurs. Mais l'amulette les a décrit comme deux anges, et non comme un ange et un demon.
Est-ce qu'elle se trompe ? Est-ce que le Conseil m'a menti ?
Peu importe, cette révélation me bouleverse tellement, que je fonds en larmes, réveillant mes blessures et attirant l'attention de Mona. Mais je me fiche de la douleur, les larmes qui s'écoulent de mes joues ne leur sont pas adressées, je les offrent à la joie et à l'espoir. Je ne sais pas pourquoi j'ai eu ce flashback, pourquoi le bijou me l'a offert. Je le serre entre mes doigts, jusqu'à sentir sa pierre s'enfoncer douloureusement dans ma paume.
J'ai vu le visage de mes parents. J'ai croisé le regard combatif et aimant de mon père, entendu la voix douce et rassurante de ma mère. Senti leur amour l'un envers l'autre, leur amour pour moi, pour la Vie.
J'ai rencontré mes parents.
Un mouvement sur ma gauche, puis des bras maigres s'enroulent autour de moi pour me bercer. Mona chante doucement près de mon oreille, des mots d'amours, de bénédictions, de paix. Sa voix est l'interprète de son cœur et de son âme, l'expression de son espoir et de ses plus tendres sentiments. Aucun être en ce monde n'a une voix plus pure que Mona, l'entendre est une bénédiction rare.
J'essaye de me relever mais ce geste simple, suffit à me faire gémir de douleur et à faire taire la chanteuse.
