Jungkook
Aujourd'hui est un jour de repos auquel j'ai bien le droit après une semaine assez chargée. Cela fait quelques mois maintenant que j'ai ouvert mon cabinet, et depuis qu'un article sur celui-ci a été écrit dans un journal de la ville, les clients affluaient. Je ne me permets pas de m'en plaindre, je suis ravi d'aider un grand nombre de personnes puis je gagne de plus en plus d'argent. Je trouve enfin une stabilité dans ma vie, financièrement du moins.
Affalé dans mon long canapé en velours vert, je m'étire à tout va. Pour une fois, je n'ai pas envie sortir avec des amis, mon rythme social a été assez échaudé cette semaine. Un grand besoin de solitude se fait ressentir. De ce fait, j'avais prévu de me balader dans les rues de la ville. Le froid s'est installé confortablement depuis ces dernières semaines, mais j'ai toujours préféré l'hiver, alors cela ne me dérange en rien.
En un rien de temps, je gambadais à l'extérieur. Malgré le mauvais temps, les rues sont bondées. Il y a surtout des parents avec leurs jeunes enfants, qui courent sur les trottoirs et font des caprices. Je n'affectionne pas particulièrement les bambins, je ne suis pas doué avec eux. Voilà pourquoi ma clientèle est entièrement constituée d'adultes. Par chance, je ne peux en avoir sauf par le biais de l'adoption. Cela réduit mes possibilités, et je m'en réjouis. Mieux faut-il ne pas faire d'enfants si l'on se sent incapable de les élever.
Après avoir commandé un café noir, je me poursuis ma balade. Je ne détaille pas les visages des gens que je croise, je me contente de flairer les grandes enseignes et d'observer le paysage. Le dimanche est sacré, j'éloigne le travail de moi à tout prix et cela comprend mon souci d'observer tout le monde et tout le temps. Je me laisse guider par mes pas, et j'atterris bien vite dans une ruelle adjacente à la principale, calme et coquette. Elle est colorée par des pastels, le jaune et le rose, sur les façades. Je comprends alors qu'il s'agit du quartier artistique. J'en ai entendu parler dans diverses revues, mais je n'y ai jamais mis les pieds. Bien que le maire vante souvent cet endroit comme preuve de l'ambition culturelle de la ville. J'ignore s'il éprouve un quelconque intérêt envers l'art ou si c'est pour se faire bien voir.
Piqué par la curiosité, je me rends dans une galerie à la vitrine élégante. Des lettres dorées y trônent et indiquent : « Galerie Vante ». Je pousse la porte délicatement, et me retrouve vite plonger dans un autre univers. Je devine qu'en fin de compte, elle semble prestigieuse à en croire les têtes d'affiches. Il y a une exposition d'une dizaine d'œuvres de Schiele. J'ai toujours apprécié cet artiste.
Je me mets à examiner les tableaux suspendus contre le mur par des fils argentés. De petites plaques carrées sont fixées à côté, et nous donnent toutes les informations à savoir. Je sens une atmosphère délicate, comme si tout est fragile mais précieux à la fois. Cela n'est pas faux, les œuvres d'Egon Schiele trônent fièrement devant mon existence ridicule. Puis, il y a un fond sonore. Probablement du jazz. Nul doute que la personne à qui appartient cet endroit a du goût.
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catharsis | vkook
FanfictionCatharsis : moyen thérapeutique par lequel le psychiatre amène le malade à se libérer de ses traumatismes affectifs refoulés. Aussi connue sous la définition plus simpliste : purification des passions.